28 Octobre 2024
Tales from the Void // Saison 1. Episode 2. Fixed Frequency.
Le deuxième épisode de Tales from the Void, intitulé « Fixed Frequency », change de registre par rapport au premier épisode de la saison en rendant hommage aux films d’horreur classiques centrés sur les babysitters en péril. Ce volet, réalisé par Francesco Loschiavo (réalisateur du court-métrage Into the Grey), exploite intelligemment des objets du quotidien, comme le babyphone et le talkie-walkie, pour créer une tension palpable. Sans être aussi mystérieux que le premier épisode, « Fixed Frequency » propose un format plus condensé, qui mêle nostalgie des années slasher et éléments modernes du suspense. Les fans de films d’horreur reconnaîtront dans « Fixed Frequency » un clin d’œil clair aux classiques du genre, où une babysitter se retrouve confrontée à une menace inconnue. Ces films, tels que Halloween ou Terreur sur la ligne, ont marqué des générations avec leurs atmosphères tendues et leurs héroïnes courageuses mais vulnérables.
Ici, Tales from the Void reprend ces codes en ajoutant des éléments modernes, notamment à travers l’utilisation d’objets technologiques comme le babyphone. Ce dispositif, qui capte des bruits inquiétants et amplifie la peur de l’inconnu, devient un personnage à part entière dans cet épisode. Ce qui rend cet épisode particulièrement efficace, c’est la performance captivante de la jeune actrice principale. Elle réussit à transmettre la tension et l’angoisse sans trop en faire, et son interprétation ancre l’histoire dans une réalité qui rend chaque situation encore plus effrayante. Son jeu subtil mais intense permet de maintenir un rythme soutenu et un suspense constant, une réussite pour une histoire condensée en un seul épisode. La dynamique créée par l’actrice entre elle-même, l’enfant dont elle a la garde, et cette présence menaçante, rend l’ensemble captivant. On assiste à une montée progressive de l'angoisse, que l'actrice parvient à équilibrer parfaitement, entre peur palpable et instinct de protection envers l'enfant.
La qualité de son jeu rend chaque moment angoissant sans jamais tomber dans l'exagération ou le cliché. Ce qui distingue cet épisode est l’utilisation d’éléments simples mais puissants. Le babyphone, qui capte des sons anormaux, et le talkie-walkie, qui devient l'unique lien entre la babysitter et l’enfant, sont des objets ordinaires qui prennent ici un rôle central dans l’histoire. Ces dispositifs, que beaucoup de spectateurs utilisent au quotidien, deviennent des vecteurs de peur subtilement maîtrisés. Ce choix renforce l’angoisse car il s’appuie sur des situations crédibles, rendant ainsi la terreur encore plus palpable. Francesco Loschiavo sait gérer le minimalisme de la mise en scène pour donner une densité particulière à cet épisode. Il ne s’agit pas d’une horreur grandiloquente avec des effets spéciaux massifs, mais d’une horreur du quotidien, celle qui se glisse dans les interstices de la vie domestique et familiale, et qui trouve son origine dans des objets que nous croyons maîtriser.
Malgré les points forts de cet épisode, on ne peut s'empêcher de ressentir une légère frustration. L'intrigue semble se dérouler trop vite, et l’histoire aurait sans doute gagné en intensité si elle avait été un peu plus approfondie. En se concentrant essentiellement sur l’angoisse de la babysitter face à l’inconnu, certains aspects du récit sont survolés, ce qui empêche une immersion totale. Les épisodes de Tales from the Void sont pour l’instant conçus comme des adaptations d'histoires courtes, et cette approche apporte des avantages comme des inconvénients. Si elle permet de maintenir une grande variété de thèmes et de formats, elle limite en revanche la profondeur des intrigues. « Fixed Frequency » laisse le spectateur sur sa faim, avec l’impression que l’épisode aurait pu aller plus loin pour explorer la psychologie de la peur et la dynamique entre les personnages.
Cet épisode représente un changement de ton par rapport au premier épisode de la série, ce qui est rafraîchissant. Alors que le premier épisode explorait une horreur plus conceptuelle et atmosphérique, « Fixed Frequency » s’ancre dans un cadre plus concret et accessible, celui des babysitters et de l’intimité familiale. Cette diversité de tons et de formats pourrait bien être l'un des points forts de la série Tales from the Void, qui semble s’aventurer dans des genres variés tout en restant fidèle à son essence horrifique. « Fixed Frequency » est une réussite dans sa manière de réinterpréter les codes de l’horreur à travers une mise en scène simple mais efficace et une interprétation solide de la jeune actrice principale. En jouant sur la peur du quotidien et les objets domestiques, il crée un suspense sans artifice, qui rappelle les meilleures traditions des slasher films centrés sur les babysitters. Cependant, l'épisode souffre d'un manque de développement, qui laisse le spectateur sur sa faim.
Note : 5/10. En bref, cet épisode montre que Tales from the Void a le potentiel de surprendre avec des histoires aux tons variés. Si la série parvient à combiner la richesse de ses thèmes avec des récits plus approfondis, elle pourrait rapidement devenir un incontournable pour les amateurs d’horreur. « Fixed Frequency » offre une expérience intense et effrayante, même si elle laisse le désir d'en voir encore plus.
Disponible sur Super Channel+ accessible via un VPN (avec essai gratuit de 7 jours)
Prochainement en France
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog