28 Octobre 2024
Don’t Move // De Adam Schindler et Brian Netto. Avec Kelsey Asbille, Finn Wittrock et Daniel Francis.
En tant que fan de thrillers psychologiques et de films d’horreur, j’ai accueilli Don't Move avec une certaine curiosité, notamment en raison de la participation de Sam Raimi à la production. L’univers de Raimi est souvent associé à une atmosphère sombre et des récits captivants. Malheureusement, ce film peine à répondre aux attentes, décevant par sa superficialité et ses choix narratifs prévisibles. Plutôt que d’être un récit haletant, il finit par s’enliser dans des clichés du genre, manquant de profondeur et de tension véritable. Je vais partager mon avis sur les différents aspects de ce film et expliquer pourquoi il laisse un goût d’inachevé. Les premières minutes de Don't Move sont intrigantes : l’ambiance est bien installée, et l’acteur Finn Wittrock se démarque par son charisme habituel, comme dans American Horror Story. La réalisation semble promettre une plongée intense dans une lutte pour la survie, et la présence de Wittrock donne au spectateur l’envie de s’engager dans l’histoire.
Un tueur chevronné injecte un agent paralysant à une femme en deuil. Elle doit courir, se battre et se cacher avant que son corps ne s'arrête complètement.
Mais cette étincelle s’éteint rapidement. Le film bascule vite dans des situations prévisibles, où chaque rebondissement est prévisible. En tant que spectateur, j'aime être surpris, sentir que le scénario me dépasse et me garde en haleine, mais ici, tout semble évident, et cette prévisibilité brise l’immersion. L’idée de base, où l’héroïne se retrouve immobilisée pour la majorité du film, aurait pu être exploitée pour générer une tension psychologique intense. Cependant, Don't Move semble manquer d’audace pour approfondir cet angle. La situation stagne sans véritable montée en tension, et les choix des personnages sont souvent déconcertants et illogiques. Les dialogues, tout comme les actions des protagonistes, manquent de réalisme et de naturel, ce qui empêche de ressentir une véritable empathie envers eux. Dans un film de survie ou de thriller, il est essentiel que les réactions des personnages soient crédibles et qu’elles créent une connexion émotionnelle avec le spectateur ; ici, cette dynamique fait cruellement défaut.
Outre le manque de suspense, le scénario présente des incohérences qui suscitent davantage de confusion que d’intérêt. On peine à comprendre les motivations du tueur, tout comme ses méthodes semblent dénuées de logique. Pourquoi accorde-t-il autant de chances à sa victime ? Qu’est-ce qui le motive réellement ? Ces zones d’ombre ne sont pas exploitées pour enrichir la profondeur psychologique du film. Plutôt que de se concentrer sur l’esprit tourmenté de l’antagoniste, le scénario s’égare dans des scènes creuses, qui n’apportent rien au développement des personnages ni à la tension générale. De plus, l’intrigue semble s’étirer artificiellement, avec des dialogues superflus et des situations absurdes. Par exemple, les personnes qui tentent de secourir l’héroïne apparaissent souvent dénuées de bon sens, prolongeant ainsi le suspense sans que cela ne serve réellement l’intrigue. L'ensemble semble davantage motivé par la volonté d'atteindre la durée classique d'un long-métrage, au détriment de la qualité narrative.
La performance de l’actrice principale est un autre aspect problématique. Elle incarne une héroïne peu expressive, dont les émotions restent figées, comme si elle n’était pas affectée par les événements dramatiques qui l’entourent. Le manque d’émotion rend difficile l'attachement au personnage et affaiblit la force émotionnelle du film. Une connexion entre le personnage principal et le spectateur est primordiale pour que ce dernier ressente la peur, la douleur, ou l'angoisse du protagoniste. Malheureusement, cette connexion est ici absente. En revanche, Don't Move parvient à créer une certaine atmosphère grâce à des décors naturels. Les décors apportent une dose d’authenticité, créant une ambiance angoissante qui aurait pu être le socle d’un excellent thriller. Mais ces aspects techniques, bien que louables, ne suffisent pas à sauver le film d’un scénario bancal et d’une interprétation trop rigide. Le dénouement de Don't Move se veut intense, mais il reste tristement prévisible. L’histoire s’achève sans révélation marquante, et le manque de profondeur psychologique laisse un sentiment d'inachevé.
Dans un thriller psychologique, il est souvent crucial que l’intrigue réserve des surprises, que des éléments inattendus viennent ébranler le spectateur. Mais ici, rien de tout cela ne se produit. Les personnages n’évoluent pas vraiment, et les motivations du tueur restent superficielles, si bien que l’on finit le film sans se sentir véritablement investi dans leur sort. En conclusion, Don't Move souffre d'un manque d'originalité et de tension, malgré un potentiel initialement prometteur. Les amateurs du genre pourraient trouver un intérêt superficiel dans l’ambiance et les performances visuelles, mais le manque de profondeur scénaristique et l’absence de suspense risquent de les laisser sur leur faim. Ceux qui cherchent un thriller immersif, capable de captiver par son intrigue et de surprendre par ses rebondissements, devraient sans doute passer leur chemin.
Don't Move reste un exemple de film dont l’idée de base est captivante mais qui, par manque de rigueur dans le scénario et la réalisation, s’égare dans une exécution décevante. Pour les fans de Finn Wittrock ou pour ceux qui apprécient des ambiances visuellement travaillées, ce film peut valoir un visionnage. Pour les autres, il vaut mieux peut-être opter pour une autre œuvre plus maîtrisée dans l’univers du thriller psychologique.
Note : 2/10. En bref, une très bonne idée de départ qui finit rapidement en eau de boudin à cause d’un scénario à côté de la plaque et d’une mise en scène pantouflarde.
Disponible sur Netflix
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog