Critiques Séries : Tales from the Void. Saison 1. Episode 4.

Critiques Séries : Tales from the Void. Saison 1. Episode 4.

Tales from the Void // Saison 1. Episode 4. Carry.

 

Dans le quatrième épisode de Tales from the Void, intitulé « Carry », la série aborde des thématiques puissantes et délicates : la maternité, la religion et le droit à l’autonomie corporelle, en les intégrant dans un récit d'horreur autour de la grossesse. Réalisé par Maritte Lee Go, qui a signé Black as Night et un segment de Phobias, cet épisode avait de quoi intriguer et captiver. Cependant, malgré un potentiel scénaristique évident, « Carry » peine à exploiter pleinement ses idées, laissant le spectateur un peu déçu et désorienté. L’épisode nous plonge dans l’histoire de Katie, une femme qui se réjouit d’attendre un enfant, concrétisant ainsi son rêve de devenir mère. Mais rapidement, le ton change lorsque Katie apprend que sa grossesse n'est pas viable. Confrontée aux attentes rigides de sa communauté religieuse, elle se retrouve coincée entre son désir de faire ce qu’elle juge bon pour elle-même et la pression de son environnement. 

 

Le thème de l'autonomie corporelle, en particulier en lien avec la foi et les restrictions religieuses, est riche et complexe, surtout dans le contexte sociétal actuel. Le choix d'intégrer ces dilemmes au sein d'un récit d’horreur aurait pu être une approche audacieuse pour explorer les angoisses profondes autour de la maternité et du droit de choisir. On peut penser à des films comme Rosemary's Baby, qui marie horreur et critique sociale, ou encore à The Handmaid’s Tale, où la maternité est au cœur d’une dystopie oppressante. Mais là où ces œuvres plongent le spectateur dans un malaise intense, « Carry » peine à instaurer un réel climat de tension, et le scénario semble hésiter à approfondir le sujet. « Carry » adopte un rythme lent pour introduire ses personnages et poser le décor, mais cette lenteur ne réussit pas à créer l’ambiance oppressante qu’on pourrait attendre. 

L’épisode s’enlise dans des scènes introspectives qui, bien que nécessaires pour comprendre le dilemme de Katie, finissent par alourdir le récit sans réellement construire une tension palpable. Les moments où l’horreur aurait dû s’intensifier sont étouffés par une narration qui manque de dynamisme, ce qui laisse peu de place à un sentiment de terreur ou d'angoisse. L’épisode aurait sans doute gagné en efficacité avec une approche plus directe. Là où des films comme Mother! de Darren Aronofsky ou encore Hereditary d’Ari Aster créent des climats d’horreur psychologique intenses en exploitant des thèmes familiaux et religieux, « Carry » reste en surface. Ces films savent capter et garder l'attention du spectateur, utilisant chaque scène pour amplifier le suspense. « Carry », en revanche, semble hésiter entre l'introspection et l'horreur, ce qui dilue l’impact émotionnel de son histoire.

 

Le point culminant de l’épisode, qui aurait pu marquer un tournant dramatique et horrifique, échoue à susciter l'effet escompté. La révélation finale, censée apporter une intensité émotionnelle et terrifiante, tombe quelque peu à plat, et laisse le spectateur avec un sentiment d’inachevé. En vingt minutes, il est difficile de donner suffisamment de poids à une conclusion qui demande un développement plus poussé pour être percutante. Le dénouement manque de subtilité et de profondeur, ce qui diminue l’impact de la morale que l’épisode tente de transmettre. Les symboles religieux et le message sur l’autonomie corporelle sont présents, mais leur traitement rapide et superficiel empêche l'épisode de marquer les esprits. Malgré les faiblesses de son scénario, l’épisode bénéficie de la mise en scène soignée de Maritte Lee Go, qui arrive à transmettre la solitude et la souffrance intérieure de Katie face à son dilemme. L’ambiance visuelle, sobre et oppressante, traduit bien le poids des attentes religieuses et sociales qui pèsent sur elle. 

La performance de l’actrice principale est également à souligner : elle parvient à incarner avec justesse une femme tiraillée entre ses croyances et son instinct, ajoutant une authenticité précieuse à un épisode qui en aurait bien besoin. Cette dimension psychologique aurait pu être le socle d’une horreur plus intense, si seulement le scénario avait osé plonger davantage dans les dilemmes moraux et la terreur psychologique. La mise en scène et le jeu d’acteur rendent « Carry » supportable, mais pas inoubliable, et ne suffisent pas à compenser le manque de profondeur du récit. « Carry » est un épisode qui, malgré son potentiel et ses thématiques actuelles, reste en-deçà des attentes. En abordant des sujets forts tels que l’autonomie corporelle et les pressions religieuses, il avait tout pour devenir un épisode mémorable et percutant de Tales from the Void. Malheureusement, le manque de rythme, le choix d'une intrigue trop rapide, et une conclusion décevante empêchent « Carry » de véritablement briller.

 

Si cet épisode avait osé approfondir ses personnages et développer davantage sa critique sociale à travers une approche horrifique plus marquée, il aurait pu se hisser au niveau des classiques du genre. En l’état, il se contente de survoler des questions importantes sans les traiter en profondeur. Pour les amateurs d’horreur qui recherchent des récits intenses et nuancés, « Carry » risque de rester une tentative inaboutie plutôt qu'un épisode marquant.

 

Note : 4/10. En bref, je n’ai pas été conquis par ce qui aurait clairement pu être le meilleur épisode. 

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Prochainement en France

 

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