21 Octobre 2024
TF1 continue de marquer son empreinte dans l’univers des séries judiciaires, et Le Daron s’inscrit dans cette tradition, tout en y apportant une touche de fraîcheur et d’humour. Après Carpe Diem, où Samuel Le Bihan tenait le rôle principal, c’est au tour de Didier Bourdon de s’imposer dans le paysage télévisuel français en incarnant un avocat un peu particulier. La série, tournée dans le cadre magnifique de Bordeaux, nous embarque dans une comédie judiciaire où les intrigues sont aussi improbables que drôles. Didier Bourdon, bien connu pour son humour dans Les Inconnus, incarne ici Vincent Daron, un avocat excentrique à la tête d’un cabinet familial de renom. À première vue, on pourrait penser que la série va nous plonger dans des intrigues judiciaires classiques, où chaque épisode tourne autour de la résolution d’une affaire. Mais ce serait sous-estimer Le Daron, qui, dès ses premiers épisodes, se distingue par un ton décalé et des situations rocambolesques.
Vincent Daron, brillant et fantasque avocat à la cour de Bordeaux, est à la tête d’un célèbre cabinet familial qu’il a fondé avec son frère Jean Michel. Mais lorsque ce dernier décède, Daron découvre, avec stupéfaction, que son frère a légué l’intégralité de ses parts à Pauline Lefranc, une jeune avocate qui vient tout juste de lui donner du fil à retordre lors d’un procès et qui n’a aucun lien avec la famille. Une surprise d’autant plus cataclysmique que ses propres enfants, les jumeaux Esther et Grégory, étaient persuadés d’hériter de leur oncle et devenir associés. Contraint de mobiliser toute l’équipe pour sauver un client mythomane accusé de meurtre, Daron va aller de découvertes en révélations au sujet de Pauline et devoir user de toute sa malice et son bagou pour se sortir du chaos familial...
Ce qui frappe d’emblée, c’est le personnage de Vincent Daron lui-même. Loin de l’avocat brillant et implacable que l’on pourrait attendre, il est un homme avant tout, avec ses défauts, ses faiblesses, et surtout, une incapacité chronique à faire face à certaines vérités. En particulier, celle concernant Pauline Lefranc, incarnée par Mélanie Bernier. Cette jeune avocate qui débarque dans sa vie de manière inattendue va bouleverser tout son univers. En effet, non seulement elle vient de lui tenir tête dans un procès, mais elle est aussi... sa fille cachée. Le véritable fil rouge de Le Daron réside dans ce quiproquo familial. Vincent découvre que Pauline est sa fille, mais, fidèle à lui-même, il choisit de ne pas lui dire. Pourquoi ? Parce qu’il est un lâche. Et c’est là que réside tout le charme de la série. Le spectateur est au courant de cette vérité dès le départ, mais doit suivre avec amusement les péripéties de Vincent, qui se retrouve empêtré dans ses mensonges et ses tentatives maladroites de cacher la vérité.
Les scénaristes ont su jouer habilement avec le concept en donnant à Vincent Daron un nom qui colle parfaitement à sa situation. En effet, Daron est un terme familier pour désigner un père, et ici, Vincent découvre son rôle de père sur le tard, mais il n’est pas prêt à l’assumer. Ce double sens apporte une légèreté bienvenue à la série, qui jongle constamment entre humour et émotion. Si Didier Bourdon porte la série sur ses épaules, il est bien entouré par un casting solide. Mention spéciale à Audrey Pirault, qui incarne Esther, la fille de Vincent, et qui se retrouve elle aussi dans des situations cocasses. Les seconds rôles, loin d’être relégués au second plan, jouent un rôle clé dans l’intrigue. Le duo formé par Esther et son frère Grégory est un exemple parfait de cette dynamique familiale dysfonctionnelle mais attachante. Les relations tendues entre Pauline et les enfants de Vincent ajoutent une dimension supplémentaire à la série.
La jeune avocate, qui doit à la fois s’imposer dans le cabinet et gérer cette nouvelle réalité familiale, apporte un contraste intéressant avec l’univers un peu désinvolte de Vincent. L’un des grands atouts de Le Daron, au-delà de ses personnages, est sans conteste le cadre dans lequel la série se déroule. Bordeaux et ses environs sont magnifiquement filmés, presque comme un personnage à part entière. Les paysages, les rues, les monuments, tout est mis en valeur, et on a parfois l’impression de regarder une publicité pour la ville plutôt qu’une série judiciaire. Mais ne vous y trompez pas, l’aspect judiciaire est bien présent, même s’il est souvent traité de manière fantaisiste. Les enquêtes et plaidoiries sont plus des prétextes à des situations cocasses qu’une réelle exploration du droit. Par exemple, dans le premier épisode, Vincent doit défendre un client mythomane accusé de meurtre, une affaire qui s’avère aussi farfelue que le personnage principal lui-même.
Le second épisode continue dans cette veine en explorant la mythomanie de ce client, Etienne, et en ajoutant de nouvelles couches de mensonges et de quiproquos. En conclusion, Le Daron est une série qui, sans révolutionner le genre judiciaire, parvient à se démarquer par son ton léger et ses situations absurdes. Didier Bourdon excelle dans le rôle de cet avocat décalé, et les interactions entre les personnages, notamment entre Vincent et Pauline, apportent une vraie dimension émotionnelle à l’intrigue. Le mélange de comédie, de drame familial et d’intrigues juridiques improbables fait de Le Daron une série divertissante et agréable à regarder. Les deux premiers épisodes plantent le décor avec efficacité, et on ne peut s’empêcher de vouloir découvrir comment Vincent va s’en sortir dans cette situation familiale aussi délicate que cocasse. Une chose est sûre : la suite promet d’être tout aussi savoureuse.
Note : 6/10. En bref, une série judiciaire qui, par son casting réussi, parvient à offrir un divertissement honorable.
Diffusée sur TF1 à partir du lundi 21 octobre 2024 et disponible sur TF1+
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