Critiques Séries : Elsbeth. Saison 2. Episode 1.

Critiques Séries : Elsbeth. Saison 2. Episode 1.

Elsbeth // Saison 2. Episode 1. Murder by Subscription. 

 

La série Elsbeth est de retour, et quel plaisir de retrouver cette série si particulière, à la croisée de la comédie policière et du drame. Ce premier épisode de la saison 2 commence sur les chapeaux de roue avec une ouverture pleine de dynamisme et d'humour, qui parvient à la fois à nous rappeler les événements de la saison précédente et à nous immerger immédiatement dans une nouvelle intrigue. L'épisode est riche en méta-références, ce qui n'est pas sans ravir les fans fidèles de la série. Il est clair que les scénaristes, menés par Jonathan Tolin, s'amusent tout autant que les spectateurs. Dès les premières minutes, Elsbeth ne perd pas de temps. Le duo formé par Elsbeth et Kaya, qui partage à la fois une complicité professionnelle et amicale, nous replonge dans l’univers de la série avec une rétrospective décalée de la saison passée. Ils jouent habilement avec l'idée de la pause prolongée entre les saisons, transformant ce hiatus en un clin d'œil aux spectateurs. 

 

On y voit là une certaine intelligence narrative : la série embrasse les codes du méta-discours sans tomber dans l'excès, et l'humour auto-référentiel vient enrichir l’expérience sans détourner l’attention du récit. Les fans de la première heure ne manqueront pas de repérer quelques Easter eggs subtilement disséminés tout au long de l’épisode. Par exemple, la fermeture de la boutique de Mateo Hart, ce créateur de mode désormais emprisonné pour meurtre, fait l’objet d’un court commentaire qui, en quelques mots, fait sourire tout en évoquant une intrigue passée. De même, une publicité pour Joann Lenox Realty rappelle une ancienne invitée de la série, Jane Krakowski, dans un clin d’œil malicieux qui n'a pas besoin d'explications supplémentaires. Le cœur de l’épisode réside bien sûr dans l’enquête criminelle. Cette semaine, le meurtre d’Eddie Reese, un jeune cadre de Wall Street, prend la scène. 

Rapidement, on découvre que l’assassin n’est autre que Philip, joué par Nathan Lane, qui exécute son crime comme une ré-interprétation méticuleuse d’une scène de l'opéra Tosca. La série, dans son style habituel, révèle dès le départ le coupable, mais le véritable plaisir réside dans la manière dont Elsbeth et Kaya parviennent à résoudre l’enquête. C’est une stratégie classique de la série : le spectateur devient complice de l’histoire et attend avec impatience de voir comment nos héroïnes vont découvrir ce qu'il sait déjà. Le meurtre est tout aussi baroque que l'univers de la série, un hommage théâtral à l'opéra, parfaitement chorégraphié par Philip. Eddie, un personnage insupportable qui méprise les règles du bon comportement à l’opéra, finit poignardé pour avoir perturbé une trop grande quantité de représentations. Ce meurtre, qui pourrait presque être justifié par l'exaspération, est rendu fascinant par l’interprétation impeccable de Nathan Lane. On prend presque plaisir à le voir évoluer dans ce rôle ambigu, où le tueur se prend pour un justicier culturel.

 

Elsbeth et Kaya, avec leur intelligence décalée et leur flair pour les détails improbables, surpassent encore une fois les détectives officiels de la série. Le détective Fleming, qui est présenté avec un esprit ouvert mais limité dans ses hypothèses, représente bien cette catégorie de policiers souvent caricaturés dans les séries télévisées : compétent, mais incapable de voir au-delà des évidences. Son manque de curiosité contraste avec l'approche créative d’Elsbeth, qui fait mouche à chaque fois. Ce qui fonctionne si bien dans cet épisode, c’est la dynamique entre Elsbeth et Philip. Leurs scènes partagées, remplies de joutes verbales subtiles et de références à l’opéra, sont un régal. Elsbeth, en tant que détective, ne se laisse pas impressionner par le savoir-faire de Philip, et leur face-à-face lors d'une représentation de Madame Butterfly atteint des sommets de tension dramatique.

L’épisode se termine sur une note intrigante. Alors qu’Elsbeth marche tranquillement avec son chien, un SUV noir s'arrête à sa hauteur. L'invitation mystérieuse à monter dans la voiture est une promesse de complications à venir. Ce cliffhanger annonce sans aucun doute des développements intéressants pour la suite de la saison, en lien avec les intrigues plus larges qui se profilent autour de l’enquête principale et des arcs personnels de nos héroïnes. En parallèle de l'enquête, un développement inattendu survient pour Kaya. Alors qu’elle semblait en bonne voie pour devenir détective, une vérification de ses qualifications révèle qu'il lui manque quelques crédits universitaires. Ce contretemps met en pause sa promotion, ajoutant une touche de réalisme à son parcours. Ce genre de complications humaines, parfois frustrantes mais authentiques, ajoute une dimension supplémentaire à la série, qui ne se contente pas de suivre des enquêtes mais explore aussi la vie intérieure de ses personnages.

 

Ce premier épisode de la saison 2 d’Elsbeth est une reprise brillante, mêlant habilement humour, suspense et culture classique. La série continue de se démarquer par son ton unique, où le monde policier rencontre celui de l’art et du drame, le tout porté par des personnages attachants et des dialogues mordants. Le mélange de méta-références, de clins d'œil pour les fans et d'une enquête intrigante fait de cet épisode une réussite totale. La saison s'annonce prometteuse, et on ne peut qu'attendre avec impatience la suite des aventures d’Elsbeth et Kaya.

 

Note : 8/10. En bref, reprise réussie pour Elsbeth avec un bon cas de la semaine et des pistes intéressantes pour la saison. 

Prochainement sur Paramount+

 

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