3 Octobre 2024
La série Stags, disponible sur Paramount+, propose une intrigue qui, sur le papier, semble pleine de potentiel. Ce cocktail de comédie, drame, crime et même d’horreur promet de captiver, mais, en réalité, la saison 1 laisse un goût un peu mitigé. Bien que l’ensemble ne soit pas totalement déplaisant, il est difficile d’ignorer les failles d’une série qui peine à pleinement exploiter ses idées pourtant ambitieuses. Dès le premier épisode, Stags démarre sur les chapeaux de roues avec un scénario de départ qui n’est pas sans rappeler des films ou séries de type "week-end de folie qui tourne mal". Stu, le futur marié, accompagné de ses amis, se retrouve rapidement dans une situation désastreuse après que l’un d’eux, Greg, est pris la main dans le sac pour avoir tenté de faire passer de la drogue en douce à l’aéroport. À ce moment-là, on se dit que l’intrigue ne va pas nous surprendre : c’est du déjà-vu.
Le futur marié, Stu, et ses amis partent fêter l'enterrement de vie de garçon de ce dernier en Amérique du Sud. Au lieu d'embarquer pour un vol de retour vers le Royaume-Uni, les garçons sont envoyés sur une île-prison sans foi ni loi, dirigée par deux frères et sœurs en guerre. Rapidement, les hommes doivent choisir un camp pour avoir une chance de survivre, leur amitié est mise à l'épreuve.
Le groupe est ensuite envoyé dans une prison sur une île isolée, et c’est là que les choses commencent vraiment à se complexifier. Cette prison, dirigée par des gangs et des autorités corrompues, fonctionne comme une société à part entière. L’atmosphère est oppressante, parfois presque claustrophobique. Les enjeux montent rapidement, et des éléments surnaturels sont introduits, ajoutant une couche de mystère et de danger. L’idée est intéressante, mais elle n’est pas toujours bien exploitée. Un des gros défauts de Stags est qu’il est difficile de réellement s’attacher aux personnages. Le casting est pourtant prometteur, avec des acteurs comme Nico Mirallegro et Asim Chaudry, mais ils n’ont malheureusement pas suffisamment de matière pour briller. Les dialogues manquent parfois de consistance et ne parviennent pas à rendre les personnages véritablement intéressants ou attachants.
On aurait espéré que la série prenne le temps de développer leurs histoires personnelles, leurs dynamiques, ou même leurs peurs face à cette situation désespérée. Mais ce développement reste en surface, et certaines sous-intrigues semblent être là pour remplir du temps plutôt que pour ajouter de la profondeur. À titre d’exemple, un personnage découvre qu’un autre pourrait être lié à leur incarcération, mais cet élément, pourtant riche en potentiel dramatique, est traité de manière expéditive. L’un des points positifs de Stags est sans doute son ambiance. La prison sur cette île isolée est une réussite visuelle, et les créateurs ont su créer une atmosphère oppressante où le danger semble toujours imminent. Le mélange des genres, entre horreur, thriller et comédie noire, fonctionne plutôt bien, même si ce n’est pas toujours parfaitement dosé. On se retrouve face à des scènes où l’absurde côtoie l’effroi, ce qui peut plaire à certains, mais dérouter d’autres.
Cependant, ce décor insulaire finit par devenir un peu répétitif. Filmée principalement sur une île des Canaries, la série manque de variété dans ses paysages. On tourne en rond, tout comme les personnages, ce qui, paradoxalement, contribue à cette impression de lassitude qui s’installe au fil des épisodes. On a envie que l’intrigue progresse, que l’histoire nous emmène ailleurs, mais la série semble, à plusieurs moments, s’essouffler avant de rebondir avec quelques twists plus ou moins efficaces. L’un des problèmes majeurs de Stags réside dans son intrigue. Si le premier épisode est rythmé et intrigant, la suite perd un peu de son élan. Les épisodes intermédiaires ralentissent le rythme et la série semble hésiter entre plusieurs directions : comédie de situation absurde ou véritable thriller carcéral. Les changements de ton sont parfois maladroits et rendent difficile l’immersion complète dans l’univers proposé.
Les rebondissements, bien que présents, ne sont pas toujours convaincants. On a souvent l’impression que les créateurs essaient de compenser un manque de profondeur narrative par des événements choquants ou inattendus, mais sans que cela ne s’intègre parfaitement à l’histoire. L’introduction d’éléments surnaturels, en particulier, est intéressante, mais laisse un sentiment d’inachevé. En fin de compte, Stags est une série qui, malgré un concept intrigant et un casting prometteur, peine à vraiment décoller. Le mélange des genres est audacieux, mais l’exécution n’est pas toujours à la hauteur. Certains moments réussissent à captiver, mais l’ensemble manque de cohérence et de profondeur pour en faire une série véritablement mémorable.
Je n’ai pas détesté, mais je n’ai pas non plus adoré cette première saison. Elle reste divertissante par moments, mais ne laisse pas une empreinte forte car pour le moment cela me fait penser à tout ce que Sky produit chez nos amis britanniques et ça manque de qualités. Si la série revient pour une deuxième saison, elle devra revoir certains aspects de son scénario et approfondir ses personnages pour pleinement exploiter le potentiel qu’elle suggère. Pour l’instant, Stags est une série correcte, mais qui ne parvient pas à se hisser au niveau des grandes œuvres du genre.
Note : 5/10. En bref, un mélange assez inégal mais qui ne manque pas d’idées dans le visuel.
Disponible sur Paramount+
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