15 Octobre 2024
La nouvelle série Teacup, diffusée sur Peacock aux Etats-Unis, se présente comme un thriller de science-fiction avec une touche d’horreur. Inspirée du roman Stinger de Robert R. McCammon (1988), cette série promettait beaucoup sur le papier : un cadre mystérieux, des éléments surnaturels, et une ambiance pesante. Pourtant, après avoir visionné les deux premiers épisodes, il est difficile de ne pas ressentir une certaine frustration face à un récit qui semble être en manque d’imagination et de rythme. Dès les premiers instants, on comprend que Teacup repose sur une base narrative usée : une famille isolée dans une ferme, entourée de phénomènes étranges dans les bois environnants. La famille Chenoweth, autour de laquelle tourne l’intrigue, est composée de Maggie (Yvonne Strahovski), une vétérinaire calme et posée, de ses deux enfants Arlo et Meryl, de son mari James, qui semble ne faire que murmurer sans cesse, et de sa belle-mère Ellen, dont l’hostilité latente ne tarde pas à éclater.
Un mystérieux danger menace des étrangers dans un ranch du Texas, les obligeant à s'unir contre la menace inconnue.
Le problème majeur de ces premiers épisodes réside dans l’écriture. Le scénario semble dépourvu de vie, s’appuyant sur des tropes trop connus du genre : des créatures mystérieuses, des personnages possédés, et des entités extraterrestres qui se manifestent à travers des signes physiques inquiétants. Malheureusement, ces éléments sont tellement mal exploités que l’on ne ressent ni frissons, ni tension. Chaque scène paraît étirée, répétitive, et l’action réelle est trop rare pour maintenir l’intérêt du spectateur. L’un des points les plus frustrants est la quantité de dialogues superficiels et creux. Les personnages passent leur temps à se dire à quel point ils sont effrayés, mais sans que cela ne soit vraiment justifié à l’écran. On a l’impression que la série tente de nous convaincre de sa propre atmosphère effrayante sans réellement la construire. Cette sensation d’ennui s’accentue par un manque flagrant de développement des personnages.
Maggie, qui est pourtant jouée par une actrice talentueuse comme Yvonne Strahovski (récompensée pour son rôle dans The Handmaid's Tale), se retrouve reléguée à des regards inquiets et des conversations banales, tandis que les autres membres de la famille, notamment les enfants, manquent cruellement de profondeur. Il est regrettable de constater que les personnages de Teacup sont aussi peu développés. Maggie, malgré l’interprétation toujours impeccable de Strahovski, ne semble exister que pour réagir aux événements autour d’elle. Son mari, James, incarné par Scott Speedman, n’apporte guère plus à l’intrigue, se contentant de déambuler dans la maison, l’air absent. Même Ellen, potentiellement le personnage le plus intéressant avec ses conflits familiaux sous-jacents, n’a droit qu’à quelques scènes marquantes avant d’être reléguée au second plan. Quant aux antagonistes, s’il est vrai que les personnages masqués et les créatures dans les bois peuvent susciter un certain intérêt, ils ne sont jamais véritablement exploités à leur plein potentiel.
On devine un hommage à des œuvres comme celles de John Carpenter, notamment par l’ajout d’éléments de body horror (la transformation rapide des corps en statues grotesques lorsqu’ils traversent une ligne mystérieuse), mais ces scènes sont trop rares pour sauver une intrigue globalement mollassonne. Malgré toutes ces lacunes, Teacup n’est pas totalement dépourvue de qualités. Esthétiquement, certains moments sont visuellement marquants. Les paysages inquiétants des bois environnants, avec des créatures tapies dans l’obscurité créent une ambiance intrigante. Cependant, ces moments sont trop éparpillés et ne suffisent pas à rattraper les longueurs et les dialogues insipides qui rythment les épisodes. La bande sonore ajoute une touche de bizarrerie qui aurait pu être l’une des forces de la série si elle avait été exploitée de manière plus audacieuse. De plus, les performances décalées de Rob Morgan et Jackson Kelly, les hommes masqués, suggèrent que la série aurait pu tirer parti d’un ton plus excentrique et singulier.
Mais encore une fois, ces éléments sont noyés dans une narration trop convenue. L’un des plus grands défauts de Teacup est sans conteste son rythme. Chaque épisode semble interminable, avec des scènes qui auraient pu être réduites de moitié sans perdre leur impact. À plusieurs reprises, on espère que l’intrigue va enfin s’accélérer, que les événements vont s’enchaîner, mais on se retrouve constamment déçu par des ralentissements inutiles et des discussions à rallonge qui n’apportent rien au récit. On pourrait penser que ces lenteurs serviraient à renforcer l’atmosphère, mais au lieu de créer de la tension, elles ne font que diluer l’intrigue et frustrer le spectateur. Le concept même de la série, qui mélange horreur et science-fiction, aurait dû offrir plus de moments de suspense, de terreur, ou même d’action. Malheureusement, la majorité du temps est consacrée à des murmures et des états d’âme qui tournent en rond. En résumé, les deux premiers épisodes de Teacup laissent un goût amer de déception.
Ce qui aurait pu être une série captivante, avec un mélange de genres et une ambiance unique, se révèle être une suite de clichés mal exploités et de dialogues sans intérêt. La série peine à trouver son rythme, ses personnages sont plats, et les quelques moments visuellement saisissants ne suffisent pas à compenser une intrigue prévisible et un manque de tension. Pour les amateurs de séries d'horreur et de science-fiction, Teacup sera probablement une expérience frustrante. Ce n’est pas tant que la série soit complètement mauvaise, mais plutôt qu’elle semble ne jamais vraiment décoller. Avec un matériau de départ pourtant prometteur, elle échoue à proposer une vision cohérente et engageante. Si vous cherchez à être vraiment captivé, il faudra probablement chercher ailleurs, car Teacup risque de sombrer dans l’oubli aussi vite qu’elle est apparue.
Note : 3/10. En bref, une mauvaise série d’horreur.
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