26 Octobre 2024
Après avoir visionné la première saison de The Edge of Sleep, j'ai terminé avec un mélange d'appréciation et de perplexité. Ne connaissant ni le podcast d'origine, ni Markiplier avant de découvrir la série, je suis arrivé sans attentes précises et sans avoir été influencé par des critiques ou des avis extérieurs. Cet article va revenir sur mes impressions globales sur cette adaptation en six épisodes, en soulignant à la fois les points forts et les faiblesses que j'ai pu observer. Dès les premières minutes, l'intrigue de The Edge of Sleep intrigue et accroche : une mystérieuse apocalypse survient où seules les personnes capables de rester éveillées survivent. L’idée de jouer avec les thèmes du sommeil et des rêves est à la fois captivante et terrifiante, surtout dans le genre thriller psychologique et horreur. La série s’appuie sur cette tension croissante entre le besoin vital de dormir et les conséquences dramatiques que cela pourrait engendrer.
A la fin de son service, un gardien de nuit découvre que tous les habitants du monde qui se sont endormis la nuit précédente sont morts. Lui et un groupe de survivants doivent rester éveillés et découvrir le secret de la terrifiante épidémie mondiale avant de s'endormir à leur tour.
Cependant, bien que le point de départ soit prometteur, la manière dont l’intrigue est développée est parfois inégale. Les premiers épisodes peinent à installer une atmosphère vraiment immersive. L’univers bascule rapidement dans un registre plus complexe, avec des éléments fantastiques et surnaturels qui prennent le spectateur de court. Ce choix, bien qu’intéressant sur le papier, m’a laissé un peu désorienté. J’ai eu le sentiment que ces aspects étaient introduits trop tôt, avant que l’univers de la série ne soit solidement établi, ce qui crée un effet de déconnexion avec le spectateur. De plus, certains développements sont difficiles à suivre, laissant des questions en suspens jusqu’à la fin. Si cela a attisé ma curiosité, cela a aussi créé une frustration, car certaines explications arrivent trop tard ou manquent de clarté. N’ayant aucune connaissance préalable de Markiplier, l'acteur principal de la série, je l’ai découvert dans ce rôle sans a priori. Son interprétation du personnage de Dave, un gardien de nuit pris dans ce cauchemar apocalyptique, est globalement convaincante.
Il réussit bien à rendre palpable la fatigue et l’épuisement mental qui s’installent progressivement chez son personnage. Cependant, il y a des moments où son jeu d'acteur, ainsi que celui d'autres membres du casting, manque de profondeur. Les émotions sont parfois mal dosées, avec des réactions qui ne correspondent pas toujours à l'intensité dramatique de la scène. Certaines séquences de tension extrême sont ternies par des dialogues qui sonnent faux, ou des réactions qui semblent trop exagérées ou, au contraire, sous-jouées. Cela nuit à l’immersion et réduit l’impact émotionnel que la série tente de créer. Cela dit, tous les acteurs ne sont pas à mettre dans le même panier. Certains moments brillent par leur authenticité, notamment lors des interactions entre les personnages principaux lorsqu'ils sont sur le point de céder à la fatigue. Malheureusement, cette qualité n’est pas constante tout au long de la série. Un des aspects qui m’a le plus perturbé dans cette première saison est le montage. Les transitions entre certaines scènes manquent de fluidité, avec des coupes abruptes qui brisent le rythme.
Ces transitions sont souvent maladroites, laissant des silences inutiles ou des moments qui semblent s’étirer sans raison. Dans un thriller psychologique, où chaque seconde devrait être calculée pour maintenir la tension, ces erreurs de montage nuisent à l’atmosphère que la série cherche à instaurer. De plus, le montage n’aide pas toujours les acteurs à briller. Certaines scènes auraient bénéficié d’une coupe plus nette pour éviter ces moments de flottement où l’on se demande si le dialogue est terminé ou non. Ce manque de dynamisme dans le montage empêche de ressentir pleinement l’urgence et la tension qui devraient dominer ce type de récit. Malgré ces défauts de montage, la série propose un travail visuel intéressant. Les jeux de lumière sont bien pensés et contribuent à créer des ambiances très distinctes entre les scènes. Que ce soit dans les environnements sombres et oppressants ou dans les séquences plus oniriques liées aux rêves, la série exploite efficacement les contrastes pour plonger le spectateur dans une atmosphère inquiétante.
Cependant, en ce qui concerne le travail de la caméra, on pourrait s'attendre à plus de créativité. La réalisation reste assez conventionnelle, avec peu de mouvements ou de prises de vue qui renforcent l’aspect psychologique de l’histoire. J’aurais aimé voir des plans plus immersifs, qui nous permettent de pénétrer davantage dans l’état mental des personnages. Par exemple, des plans rapprochés, ou des mouvements de caméra plus fluides, auraient pu mieux traduire la désorientation et la panique des protagonistes face à la menace de sombrer dans le sommeil. Si la réalisation reste un peu en retrait, la bande-son, quant à elle, est un véritable point fort de The Edge of Sleep. Les bruits d’ambiance, les musiques angoissantes et les effets sonores utilisés pour illustrer les rêves et cauchemars sont extrêmement bien conçus. Ils renforcent la tension à chaque instant et contribuent à l’immersion, rendant certaines scènes particulièrement dérangeantes, presque surréalistes.
Les effets spéciaux, bien que modestes, sont utilisés de manière judicieuse. Sans jamais voler la vedette à l'intrigue ou aux personnages, ils soutiennent efficacement le côté surnaturel de l’histoire. Pour une série visiblement produite avec un budget limité, les effets visuels sont impressionnants et apportent une dimension visuelle bienvenue aux moments où la réalité se déforme sous l’effet de la privation de sommeil. Sur le plan scénaristique, The Edge of Sleep propose une intrigue intrigante mais inégale. Certaines idées sont originales et bien exploitées, notamment la manière dont la série illustre les effets de la privation de sommeil sur la psychologie des personnages. L’angoisse de s’endormir et de mourir est bien retranscrite, avec des moments d’introspection qui fonctionnent. Cependant, certains dialogues sonnent creux et manquent de naturel. Les échanges entre les personnages sont parfois maladroits, et certaines scènes souffrent de problèmes de continuité ou d’incohérences.
Par exemple, dans le premier épisode, un détail m’a marqué : un personnage demande s’ils ont une voiture juste après avoir regardé ce qu’il y avait dans leur coffre, ce qui brise légèrement la cohérence de l’histoire. Malgré tout, l'intrigue reste captivante et pousse à la réflexion, même si elle laisse de nombreuses questions sans réponse. Le dernier épisode apporte quelques clarifications, mais pas suffisamment pour tout expliquer, ce qui peut laisser certains spectateurs frustrés. En conclusion, The Edge of Sleep est une série qui, malgré ses imperfections, mérite d’être vue. Elle propose une intrigue originale et des thèmes intéressants, avec un travail sonore de qualité et des effets visuels efficaces. Cependant, le manque de cohérence dans le jeu d’acteurs, les erreurs de montage et le scénario parfois confus affaiblissent l’expérience globale. Si vous êtes fan de thrillers psychologiques ou d’histoires aux accents surnaturels, la série vaut le coup d'œil, ne serait-ce que pour sa courte durée qui permet de la binge-watcher facilement. Ce n’est pas la série de l’année, mais elle a du potentiel.
Note : 5/10. En bref, une série qui a le mérite de faire une proposition intéressante et originale.
Prochainement en France
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