Critiques Séries : Matlock. Saison 1. Episode 6.

Critiques Séries : Matlock. Saison 1. Episode 6.

Matlock // Saison 1. Episode 6. Sixteen Steps.

 

L’épisode 6 de la première saison de Matlock marque une étape cruciale dans la série, mêlant drame juridique, introspection émotionnelle, et dilemmes moraux. Cette fois, l’intrigue met en lumière non seulement une affaire complexe de contamination de lait infantile, mais aussi les luttes intérieures de Matty, qui projette son passé douloureux sur chaque décision. Cet épisode, riche en subtilités et en émotions, se démarque comme un point culminant de la saison. L’affaire de la semaine, centrée sur le décès tragique d’un bébé, Dante, causé par une formule infantile contaminée, résonne profondément avec les personnages et surtout avec Matty. Olympia et Julian, les partenaires de Jacobson-Moore, reprennent cette affaire après un premier échec deux ans auparavant, où leurs propres drames personnels avaient entravé leur capacité à défendre leurs clients. 

 

Cette fois, ils cherchent à rectifier leurs erreurs et à offrir justice aux deux mères de Dante, Vanessa et Anna Sampson. D’un point de vue procédural, l’équipe doit rassembler des preuves contre l’entreprise First 12 Formula, en montrant que des négligences dans la chaîne de production ont conduit à la contamination. Les découvertes sont accablantes : des équipements défectueux, des conditions de travail précaires, et un employé clé, Teddy, contraint de travailler malgré une blessure au bras. Cependant, les avocats de First 12 se montrent habiles, semant le doute sur la responsabilité des mères dans l’hygiène de leur foyer.  Cette stratégie oblige Olympia à prendre une décision difficile : convaincre les mères de Dante de témoigner, malgré leur hésitation initiale et la promesse antérieure qu’elles n’auraient pas à le faire. Le dilemme est clair : leur témoignage est indispensable pour humaniser l’affaire devant le jury, mais il risque aussi de raviver des douleurs qu’elles ont mis des années à surmonter.  

L’histoire de Matty dans cet épisode va bien au-delà du procès. Les parallèles entre son vécu avec sa fille Ellie, décédée suite à une addiction, et la quête de justice des mères de Dante, créent une tension narrative captivante. Les souvenirs de Matty, souvent exprimés à travers des flashbacks poignants, ajoutent une couche émotionnelle à l’épisode. Elle se remémore des moments apparemment banals mais qui prennent une signification intense avec le recul : critiquer les ongles d’Ellie lors de son bal de promo, regretter de ne pas lui avoir simplement dit qu’elle était belle. Ces instants soulignent la culpabilité inextinguible des parents qui se demandent si leurs actions ou leurs mots auraient pu tout changer. Matty projette cette même culpabilité sur Vanessa et Anna, leur disant qu’elles regretteront de ne pas avoir tout fait pour Dante. Elle voit en elles une opportunité de réparer ses propres échecs, de vivre une sorte de deuxième chance à travers leur combat. 

 

Mais cette fixation soulève une question fondamentale : est-ce vraiment pour Dante, ou pour elle-même, qu’elle s’acharne autant ? Le point culminant de l’épisode survient lorsque Vanessa, la plus réservée des deux mères, prend la parole au tribunal. Contrairement à Anna, qui est enceinte et incapable de témoigner, Vanessa se montre stoïque mais vulnérable, décrivant avec une sincérité déchirante les moments qu’elle chérissait avec Dante. Elle raconte comment il aimait rester éveillé, incapable de se lasser de la vie, et évoque la routine de 16 pas qu’elle répétait pour l’endormir. Ce témoignage, simple mais puissant, touche profondément le jury et démontre à quel point les parents sont marqués par la perte d’un enfant. Ce moment, porté par une performance d’acteur exceptionnelle, est aussi un miroir pour Matty, qui réalise que même le plus grand des sacrifices ne peut effacer la douleur d’un parent endeuillé.  

Le verdict tombe en faveur des Sampson. Mais la victoire juridique n’apporte pas le soulagement espéré. Vanessa et Anna ne ressentent aucun triomphe, seulement un vide plus lourd encore. Pour Matty, c’est une révélation brutale : même la justice ne peut réparer ce qui a été brisé. Cette prise de conscience déclenche chez elle une crise existentielle, mettant en question la validité de sa croisade contre Jacobson-Moore. Son mari Edwin intervient à nouveau, lui conseillant de laisser tomber cette mission et de se concentrer sur leur petit-fils Alfie. Mais Matty refuse de s’arrêter, convaincue que son travail est sa façon de continuer à être la mère d’Ellie. Parallèlement, une intrigue secondaire intrigante progresse. L’homme rencontré via l’application de rencontres, Stanley, reconnaît Matty sous son alias « Madeline Kingston » parce que son fils, également toxicomane, fréquentait Ellie. 

 

Ce fil narratif ajoute une couche supplémentaire de mystère et d’émotion. Matty, bien qu’elle aide Stanley avec sincérité, semble hantée par ces rappels constants d’Ellie, l’empêchant de se libérer de son passé. Alors que Matty envisage sérieusement de quitter Jacobson-Moore, Julian lui propose de travailler sur une nouvelle affaire impliquant une grande entreprise pharmaceutique. Cette opportunité ravive sa détermination et lui donne l’impression d’être là où l’univers veut qu’elle soit. Cependant, une question demeure : Matty poursuit-elle réellement la justice, ou utilise-t-elle cette mission pour apaiser sa propre douleur ? Cet épisode de Matlock explore avec finesse les thèmes de la culpabilité, de la perte, et de la quête de rédemption. Il offre un équilibre parfait entre le drame juridique et le développement émotionnel des personnages. 

Les parallèles entre le combat des Sampson et les luttes personnelles de Matty rendent l’épisode particulièrement poignant et immersif. Matty est un personnage profondément imparfait, mais c’est précisément ce qui la rend attachante. Sa quête de justice est autant une mission extérieure qu’un exutoire pour sa douleur intérieure. En tant que spectateur, il est difficile de ne pas s’identifier à ses dilemmes et ses regrets, même si ses motivations restent parfois floues. En conclusion, cet épisode ne se contente pas de faire avancer l’intrigue ; il approfondit les relations entre les personnages, soulève des questions complexes sur la parentalité et la responsabilité, et laisse entrevoir des enjeux encore plus intenses à venir. Si la saison continue sur cette lancée, Matlock pourrait bien s’imposer comme un incontournable du drame judiciaire contemporain.  

 

Note : 8.5/10. En bref, un épisode subtile et intelligent concourant clairement pour être l’un des meilleurs de la saison. 

Prochainement en France

 

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