22 Novembre 2024
Tracker // Saison 2. Episode 6. Trust Fall.
L’épisode 6 de la saison 2 de Tracker marque un tournant mitigé pour la série. Si certaines intrigues offrent un souffle de suspense et quelques rebondissements intéressants, il est difficile de passer à côté d’une redondance pesante dans les décors. Encore une fois, nous voici plongés dans une forêt. Une forêt magnifique, certes, mais omniprésente dans cette saison. Alors que le concept même de Tracker repose sur des déplacements à travers les États-Unis, cette répétitivité commence à affaiblir la dynamique de l’histoire. Il faut le reconnaître : les paysages de cet épisode sont sublimes. La série nous transporte dans un parc du Nord-Ouest Pacifique, un décor idéal pour une enquête sur des campeurs disparus. Cependant, à force de marteler cet environnement boisé, l’effet de nouveauté s’épuise. Depuis le début de cette saison, plusieurs épisodes semblent avoir été filmés dans des décors similaires, ce qui donne une impression de stagnation.
Où sont passés les contrastes géographiques qui faisaient la richesse des premières aventures de Colter ? Napa Valley et ses vignes ou les rues poussiéreuses d’une petite ville du Kentucky apportaient une diversité qui manque cruellement ici. Le choix d’un tel décor n’est pas anodin pour l’épisode, qui cherche à instaurer une ambiance mystérieuse et un sentiment d’isolement. Pourtant, pour une série qui promet des voyages constants, on s’attend à mieux qu’un retour incessant à la forêt. Cette saturation visuelle dilue l’impact dramatique des événements, malgré l’intention de plonger le spectateur dans l’inconnu. Cet épisode suit Colter, qui collabore avec Keaton, un policier à la retraite hanté par une affaire non résolue. Leur dynamique, bien qu’intéressante, n’est pas sans rappeler d’autres partenariats déjà explorés dans la série.
Les similitudes entre leurs cas respectifs ajoutent une couche narrative, mais elles manquent parfois de profondeur, comme si l’épisode hésitait à réellement s’engager dans une exploration psychologique. Le point fort de cet épisode réside dans ses rebondissements. Entre les révélations sur un groupe d’amis rongés par la culpabilité et un antagoniste chassant les intrus dans les bois, la tension monte crescendo. Le scénario joue habilement sur les notions de secret et de rédemption, et si certaines révélations sont prévisibles, d’autres surprennent agréablement. Par exemple, la confrontation finale sur le quai, où Colter et Keaton sauvent in extremis Coop, le survivant d’une spirale de trahisons, est à la fois intense et bien orchestrée. Pourtant, certains éléments scénaristiques, comme l’absence de témoins lorsque Monika tente de se débarrasser du corps de Coop, frôlent l’invraisemblance.
Colter reste fidèle à lui-même : un héros solitaire, taciturne mais efficace. Ce n’est pas un défaut en soi, mais son évolution semble stagner, et il est dommage que les personnages secondaires soient si peu exploités. Keaton, le partenaire d’un jour, apporte une bouffée d’air frais avec son passé de policier et sa détermination à résoudre des affaires oubliées. Cependant, son introduction soulève une frustration : pourquoi la série s’obstine-t-elle à négliger des figures récurrentes comme Rennie ou Velma, qui mériteraient davantage de temps d’écran ? On sent également que la série essaie d’approfondir la réflexion morale de ses personnages. Les dilemmes de Coop, rongé par sa culpabilité, contrastent fortement avec l’insensibilité de ses anciens amis, prêts à tout pour préserver leur secret. Ce jeu d’opposition est bien mené, mais il aurait pu être encore plus percutant avec un développement plus nuancé des motivations de chaque protagoniste.
En dépit de ses failles, cet épisode parvient à maintenir un certain suspense. La réalisation sait comment captiver, notamment lors des scènes dans la cabane camouflée ou lors de la traque dans les bois. Ces moments, bien que légèrement répétitifs pour les habitués de la série, montrent que Tracker peut encore surprendre. Les dialogues, parfois trop fonctionnels, s’égayent toutefois de quelques pépites, comme la devise simple mais percutante de Colter : « Ne laisse jamais la panique prendre le dessus. » Cependant, l’épisode laisse un goût d’inachevé. Les paysages forestiers, certes beaux, ne suffisent plus à masquer l’essoufflement visuel. On aurait aimé voir Colter dans un environnement plus audacieux, qui reflète réellement l’immensité et la diversité des États-Unis. L’épisode 6 de la saison 2 de Tracker n’est pas dénué de qualités. Il propose des rebondissements et une intrigue qui, malgré ses clichés, tient en haleine.
Cependant, la monotonie des décors forestiers et le manque de profondeur dans les relations entre les personnages pèsent sur l’ensemble. Si la série veut renouer avec la fraîcheur de ses débuts, elle devra oser sortir des sentiers battus – littéralement et figurativement. En espérant que les épisodes à venir nous offrent des décors plus variés et des personnages secondaires mieux exploités, Tracker reste une série plaisante, mais qui risque de lasser si elle persiste dans cette voie. Que Colter prenne enfin la route vers des horizons plus vastes !
Note : 5/10. En bref, l’épisode est sauvé par ses twists tant le décor principal de cette forêt déjà vue plusieurs fois cette année commence à m’irriter.
Prochainement en France
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