22 Novembre 2024
GTmax // De Olivier Schneider. Avec Ava Baya, Jalil Lespert, Jéremie Laheurte et Gérard Lanvin.
Netflix, plateforme reconnue pour ses productions variées, semble parfois s'égarer en cherchant à élargir son catalogue. Avec GTMax, l'ambition de livrer un film d’action percutant s’effondre face à une réalisation qui laisse perplexe. Loin de captiver, ce long-métrage s’apparente à une succession de clichés maladroitement exécutés, rendant l'expérience aussi frustrante que déroutante. Le premier élément qui frappe dans GTMax, c’est le jeu des acteurs. Bien que certains noms prometteurs soient à l’affiche, le résultat final est décevant. Même un acteur expérimenté comme Gérard Lanvin semble perdu dans ce naufrage cinématographique. Là où il brille habituellement, il paraît ici réduit à des expressions convenues et des dialogues insipides. Ce qui aurait pu être une performance magistrale se transforme en prestation banale, presque gênante par moments.
Soélie, une jeune prodige de motocross, voit ses rêves de réussite brisés suite à un accident. Elle se consacre désormais à entraîner son frère, Michael. Quand celui-ci est recruté par des pilotes en scooter Tmax pour un braquage de haut vol à Paris, Soélie doit surmonter ses peurs pour le sauver.
Ce n’est pas tant un problème de talent qu’un échec dans la direction d’acteurs, une responsabilité qui incombe au réalisateur. Du côté de l’histoire, GTMax n’apporte rien de nouveau. Le scénario suit une ligne narrative prévisible, sans surprise ni profondeur. Les enjeux manquent de consistance, et les personnages peinent à susciter l’intérêt. Tout semble calibré pour répondre à une formule générique de film d’action, sans jamais chercher à s’en démarquer. Les dialogues, quant à eux, frisent souvent le ridicule avec une écriture digne d’un exercice scolaire. Résultat : les échanges sonnent faux et les scènes censées être émouvantes ou intenses tombent à plat. Dans un film d’action, on attend des séquences captivantes, qui tiennent en haleine et marquent les esprits. Malheureusement, GTMax rate complètement cet objectif. Les courses-poursuites en moto, censées être le clou du spectacle, manquent cruellement de tension.
La mise en scène maladroite et le montage approximatif empêchent toute immersion. À aucun moment, je n’ai ressenti cette adrénaline propre aux bons films d’action. Ces scènes, pourtant centrales au film, sont si peu convaincantes qu’elles en deviennent anecdotiques. Il est difficile de ne pas voir GTMax comme un symptôme d’un problème plus large dans certaines productions Netflix. À vouloir produire en quantité, la plateforme semble parfois sacrifier la qualité. Ce film n’est pas le premier exemple d’une ambition mal calibrée, et cette accumulation commence à peser. L’empreinte française, notamment marquée par les jeunes acteurs formés dans des écoles de cinéma, est ici particulièrement stérile. Ce qui pourrait enrichir le cinéma français finit par renforcer des stéréotypes et affaiblir le produit final.
Le film laisse aussi une question en suspens : que reste-t-il au cinéma d’action quand l’originalité et l’audace sont absentes ? Après les voitures, les motos. Et après cela, que nous réserve-t-on ? Ce manque d’imagination se fait cruellement ressentir et témoigne d’un problème de vision dans la création. L'action, pour fonctionner, doit être inventive et soigneusement orchestrée, ce qui est ici totalement absent. Au final, regarder GTMax donne l’impression de perdre son temps. Dès les premières minutes, le manque de profondeur et de créativité est flagrant. Et pourtant, malgré ce début poussif, le film persiste dans cette direction stérile jusqu’au bout. Je ne saurais recommander ce long-métrage à personne, car même avec de faibles attentes, la déception reste inévitable. Avec GTMax, Netflix offre un exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire dans un film d’action. Entre des dialogues bâclés, des performances d’acteurs sous-exploitées et des scènes d’action sans relief, rien ne fonctionne vraiment.
Note : 2/10. En bref, ce qui aurait pu être un divertissement efficace se transforme en une œuvre fade et sans âme. La déception est d’autant plus grande que le potentiel était là, mais le résultat final ne fait que confirmer une certaine stagnation dans ce genre pourtant si riche en possibilités. Regarder ou ne pas regarder ? La réponse est simple : passez votre chemin.
Sorti le 20 novembre 2024 directement sur Netflix
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