Disclaimer (Saison 1, épisode 6) : le livre était une oeuvre de fiction

Disclaimer (Saison 1, épisode 6) : le livre était une oeuvre de fiction

Dans l'épisode 6 de la série Disclaimer, une étape cruciale est franchie. Cet avant dernier épisode tisse habilement les fils d’une intrigue complexe, où les vies de Catherine, son fils Nicholas, son mari Robert et le menaçant Stephen Brigstocke s’entrelacent de manière explosive. Cet épisode est, selon moi, un moment charnière de la saison, où les tensions accumulées depuis le début atteignent leur point culminant. Les révélations et les confrontations qui s’enchaînent soulignent à quel point les personnages se trouvent désormais au bord du gouffre. Le point central de cet épisode est le drame familial qui entoure Nicholas. Sa tentative de suicide par overdose, qui le conduit à l’hôpital, devient l’élément catalyseur qui réunit les quatre personnages principaux sous le même toit. Pour la première fois, les conflits personnels se heurtent de plein fouet dans un lieu où tout est censé être sous contrôle : l’hôpital. Toutefois, ici, l'hôpital devient le théâtre de manipulations sournoises et de règlements de comptes sous couvert de soins.

 

Stephen Brigstocke, qui jusqu’à présent semblait être un simple perturbateur manipulant à distance, se révèle dans cet épisode être bien plus dangereux que prévu. Il est désormais prêt à passer à l’acte, à commettre l’irréparable. La scène où il se faufile à l’hôpital, remplissant une seringue de Drano pour achever Nicholas, est d’une tension insoutenable. Stephen, jadis présenté comme un homme blessé par la mort de son fils, se transforme en prédateur psychologique et physique, prêt à tout pour assouvir sa vengeance. Ce qui est fascinant dans cet épisode, c’est la façon dont les flashbacks vers l’Italie — qui ont joué un rôle si central dans la construction de l'intrigue — commencent à s’effriter. Ce que l’on croyait être la vérité n’est en fait qu’un mensonge soigneusement orchestré par Nancy et Stephen, les parents de Jonathan, l'adolescent mort qui a été au centre du livre The Perfect Stranger. On comprend enfin que l’image que Nancy et Stephen ont dépeinte de cette période est loin de la réalité. 

Leurs souvenirs, ou plutôt leurs versions des faits, sont de plus en plus contestés, et l’on commence à voir que les événements qui ont eu lieu en Italie sont bien différents de ce que Nancy a écrit dans son livre. Ce retournement d'intrigue est magnifiquement amené par la série, qui joue sur la manière dont les récits peuvent être manipulés pour servir des agendas personnels. L’épisode s’ouvre sur une scène où Catherine, réveillée en pleine nuit par un appel de Nicholas, se précipite chez lui. Ce moment marque le début d’une suite de révélations où Catherine découvre l'étendue de la détresse de son fils. Le cheminement émotionnel de Catherine dans cet épisode est poignant. Face à un mari qui semble plus préoccupé par ses propres blessures d’ego que par la survie de leur fils, Catherine incarne la figure maternelle à la fois brisée et déterminée. Malgré ses erreurs passées, on ressent une profonde empathie pour elle, alors qu’elle tente désespérément de maintenir un semblant d’unité dans une famille éclatée.

 

La relation entre Catherine et Robert est, pour moi, un des éléments les plus tragiques de cet épisode. Leur incapacité à communiquer et à s’entraider, même dans les moments les plus critiques, montre à quel point leur mariage est au bord de l’effondrement. Robert est un personnage particulièrement détestable ici, refusant de s'asseoir près de Catherine au chevet de leur fils ou de reconnaître ses propres lacunes en tant que père. Sa jalousie mal placée et son égoïsme le rendent presque insupportable, d’autant plus que sa réaction à la tragédie de Nicholas est de se replier sur lui-même plutôt que d'apporter du soutien à sa famille. Le rôle de Stephen dans cet épisode est glaçant. Alors qu’auparavant, il était perçu comme un homme en deuil, rongé par la perte de son fils, cet épisode révèle sa vraie nature : un manipulateur sadique, avide de vengeance. Son plan pour tuer Nicholas n'est plus une simple menace voilée, mais une réalité tangible. 

Stephen incarne ici la rancœur déformée, une figure du mal insidieux qui se nourrit des faiblesses des autres. Son obsession de faire payer Catherine pour ce qu’il perçoit comme une trahison — l’adultère qu’elle a commis il y a des années avec son mari Robert — frôle la démence. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont Disclaimer déconstruit la notion de vérité tout au long de cet épisode. Le livre de Nancy, The Perfect Stranger, devient le symbole d’une vérité manipulée, réécrite pour justifier les actes de ses auteurs. Stephen lui-même admet que le livre était une œuvre de fiction. Cela remet en question tout ce que nous avons vu dans les flashbacks précédents, notamment la nature des relations entre Catherine, Jonathan et les autres personnages en Italie. Cette révélation change la donne, car elle nous force à reconsidérer la véracité des événements qui ont été présentés jusqu'à présent. L’épisode joue également avec l’idée que les personnages sont poussés à bout, devenant capables d’actes qu’ils n’auraient jamais imaginés auparavant. 

 

Stephen, autrefois un simple enseignant, se transforme en un prédateur calculateur. Catherine, quant à elle, passe de victime à combattante, prête à tout pour protéger son fils, même si cela signifie affronter Stephen de front. La confrontation finale entre Catherine et Stephen dans la maison de ce dernier est l’un des moments les plus intenses de l’épisode. Catherine, armée d’un couteau, fait face à un Stephen prêt à tout pour la neutraliser. Les deux personnages, autrefois définis par des rôles bien distincts, deviennent des figures d’ombre, capables de violence et de manipulation. L’issue de cet affrontement est laissée en suspens, mais ce moment symbolise la chute ultime des barrières morales qui les séparaient autrefois. En conclusion, cet épisode 6 de Disclaimer marque un tournant décisif dans la série. La tension atteint son apogée, les révélations bouleversent tout ce que l’on pensait savoir, et les personnages sont poussés dans leurs retranchements les plus sombres. 

Cet épisode prépare brillamment le terrain pour une finale explosive, où toutes les vérités seront enfin dévoilées. La série, qui a commencé comme un simple thriller psychologique, se transforme ici en une réflexion profonde sur la vérité, la manipulation et la vengeance. J’attends avec impatience de voir comment tout cela va se conclure dans l’épisode final, car une chose est certaine : rien ne sera plus jamais pareil pour Catherine, Nicholas et Robert après cela.

 

Note : 7/10. En bref, un épisode qui révèle des éléments permettant de mieux comprendre ce que l’on a vu dans les cinq épisodes précédents (dont les épisodes 3 et 4). 

Disponible sur Apple TV+

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article