Good Boy (2024) (Saison 1, 4 épisodes) : comédie prometteuse limitée par son format

Good Boy (2024) (Saison 1, 4 épisodes) : comédie prometteuse limitée par son format

La série Good Boy, diffusée sur le RTÉ Player, est une création originale du comédien Tony Cantwell, co-écrite avec Hannah Mamalis. Cette première saison, composée de quatre épisodes courts, raconte l’histoire de GB, un jeune homme atteint de trouble du déficit de l’attention avec hyper-activité (TDAH). La série, qui s'inspire des expériences personnelles de Cantwell, aborde des thèmes universels comme l’échec, l’inadaptation sociale, et la recherche d’un sens à la vie adulte. Mais malgré des moments d’humour et des personnages attachants, Good Boy semble parfois peiner à transformer ses sketches comiques en une intrigue solide et captivante. Le protagoniste, GB, joué par Tony Cantwell, est un personnage désorganisé mais attachant. Incapable de rester concentré sur quoi que ce soit, il navigue d’un échec à l’autre avec une maladresse presque attendrissante. 

 

Le premier épisode le montre en train de travailler dans un magasin de chaussures, où il provoque accident sur accident. Il laisse un escroc partir avec une paire de chaussures coûteuses, provoque la chute d’un collègue âgé en plaçant des bottes sur une étagère mal adaptée, et se fait surprendre en train de filmer des vidéos personnelles au lieu de travailler. Ces situations, qui s’enchaînent à un rythme soutenu, donnent le ton de la série : un humour basé sur la maladresse et les quiproquos, mais sans jamais vraiment approfondir les conséquences de ces échecs. Cette série offre un regard humoristique sur les difficultés quotidiennes d'une personne atteinte de TDAH, un sujet encore peu abordé dans les comédies. Cependant, Good Boy ne se concentre pas assez sur les défis plus profonds de son personnage principal. Bien que le comportement de GB soit souvent risible, la série rate parfois l’occasion d’explorer de manière plus poignante comment ce trouble affecte sa vie au-delà de l’humour.

 

Au centre de la série, la relation de GB avec son frère Jack et sa compagne Lauren pourrait être un terrain fertile pour explorer les dynamiques familiales. Jack, joué par John Doran, incarne le frère stable et responsable, toujours prêt à donner une nouvelle chance à GB malgré ses échecs répétés. Lauren, interprétée par Hannah Mamalis, fait preuve d’une indulgence surprenante, mais reste un personnage en retrait, souvent réduit à quelques répliques de soutien. Malheureusement, la série n’exploite pas suffisamment le potentiel de cette relation. On ne sait jamais vraiment pourquoi Jack et Lauren sont aussi tolérants vis-à-vis des erreurs constantes de GB. Ce manque d'approfondissement des personnages secondaires laisse parfois l'impression que la série est un peu superficielle, sans prendre le temps de creuser les liens émotionnels entre les protagonistes.

 

Les épisodes de Good Boy sont relativement courts, ce qui contribue à un rythme rapide. Cependant, ce format limite aussi la capacité de la série à développer une intrigue plus complexe. En effet, chaque épisode se présente davantage comme une série de sketches liés entre eux, sans véritable continuité narrative forte. Si certaines scènes sont drôles et bien pensées, d’autres paraissent moins abouties, voire légèrement bâclées. Le personnage de GB est principalement défini par sa propension à rater tout ce qu’il entreprend, et ses efforts pour trouver un emploi ou donner un sens à sa vie ne semblent jamais vraiment évoluer. Il manque à la série une progression tangible dans son intrigue, ce qui laisse parfois le spectateur sur sa faim. Chaque épisode repart à zéro, sans véritable avancée dans l’histoire ou l’évolution des personnages.

 

L’humour de Good Boy repose sur des situations comiques souvent absurdes, mais qui ne trouvent pas toujours leur place dans une narration plus large. Un exemple frappant est la scène où GB, invité à se produire lors d'un spectacle de stand-up organisé par un personnage haut en couleur nommé Joe Kane, se retrouve dans une situation grotesque. Le segment se transforme en cauchemar surréaliste, illustrant la pression et la confusion ressenties par GB, mais cette scène semble quelque peu déconnectée du reste de la série. Ce type d’humour fonctionne sans doute mieux dans un format de court-métrage ou de sketch isolé, mais dans une série, on s’attend à plus de cohérence. L’épisode où GB rêve de se retrouver acclamé par un public hostile est certes divertissant, mais ne semble pas apporter de réelle avancée dans l'intrigue globale. Ce manque de structure et de fil conducteur nuit à l’ensemble de la série, qui peine à trouver un équilibre entre humour absurde et développement narratif.

 

L’un des points positifs de Good Boy réside dans la relation entre GB et Rebecca, une employée de supermarché et comédienne en herbe. Leur romance naissante apporte une touche de sincérité et d’humanité à la série, offrant des moments plus touchants qui contrastent agréablement avec l'humour burlesque des autres scènes. Cependant, cette relation est également sous-exploitée, et aurait pu jouer un rôle plus central dans l’évolution du personnage principal. En conclusion, Good Boy est une comédie divertissante, portée par un Tony Cantwell convaincant dans le rôle de GB, un personnage à la fois drôle et maladroit. Toutefois, la série souffre d’un manque de profondeur et de structure narrative. L’humour, bien qu’efficace dans certaines scènes, ne suffit pas toujours à masquer l'absence d'une véritable évolution des personnages ou d’un fil conducteur solide.

 

Note : 5.5/10. En bref, malgré ses bonnes intentions et quelques moments réussis, Good Boy laisse une impression d'inachevé. Pour une éventuelle saison 2, la série gagnerait à mieux exploiter ses personnages secondaires et à offrir une trame plus cohérente, permettant ainsi à son humour de s’épanouir pleinement dans un cadre plus structuré.

Prochainement en France

 

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