Paris Has Fallen (Mini-series, 8 épisodes) : un pétard mouillé sous la Tour Eiffel

Paris Has Fallen (Mini-series, 8 épisodes) : un pétard mouillé sous la Tour Eiffel

La mini-série Paris Has Fallen, dernier chapitre de la franchise « Has Fallen », avait pourtant de quoi attiser ma curiosité. C’était prometteur sur le papier : une adaptation française de cette saga d’action ultraviolente, née des blockbusters américains, avec la Ville Lumière pour théâtre de toutes les explosions et un casting bien de chez nous, porté par Tewfik Jallab. Mais après avoir visionné l’ensemble des huit épisodes, le verdict est tombé : Paris Has Fallen s’avère être un pétard mouillé, une déception presque frustrante. Dès les premiers épisodes, l’intrigue ne fait rien pour surprendre. Le scénario, centré autour d’un complot politique et de tentatives d’assassinat visant le ministre de la Défense, se contente d’enchaîner des stéréotypes éculés. En face, un groupe de méchants militaires (dirigés par un Sean Harris terrifiant mais sous-exploité) opère sous le prétexte de représailles et de trahison politique. 

 

L’agent de protection Vincent Taleb et l’agent du MI6 Zara Taylor unissent leurs forces pour contrecarrer une attaque visant le ministre de la Défense lors d’une réception à l’ambassade britannique à Paris. Mais très vite, Vincent et Zara réalisent que le plan du terroriste Jacob Pearce est bien plus vaste et vise les plus hautes sphères de l’État. Vincent et Zara pourront-ils empêcher Paris de tomber aux mains de cet homme assoiffé de vengeance ?

Ce schéma manichéen, où les forces du bien luttent contre de mauvais terroristes, manque cruellement d’innovation. Pire encore, il semble que la série s’enfonce dans une caricature de la production d’action française. Je m’attendais à un traitement plus original, quelque chose qui s’écarte du sentier battu, mais Paris Has Fallen n’apporte rien de neuf. Les motivations des personnages sont superficielles, les dialogues tombent à plat, et il n’y a aucune profondeur dans les échanges. Le manque de charisme du casting n’aide pas non plus. Quelques acteurs, notamment Emmanuelle Bercot et Laurent Lucas, peinent à donner de la crédibilité à leur personnage, rendant certaines scènes presque pénibles. Le tout semble jouer en mode automatique, sans la moindre intention d’apporter un souffle nouveau à ce type de récit d’action. En termes de réalisation, Paris Has Fallen tente de tirer parti de son environnement urbain. Paris, avec ses toits iconiques et ses rues étroites, aurait pu servir de décor parfait pour une série intense et immersive. 

 

Pourtant, la mise en scène ne parvient pas à exploiter cet atout. Le premier épisode promettait une montée d’adrénaline avec une scène d’exfiltration correctement rythmée, mais la suite se montre de plus en plus laborieuse. On se perd rapidement dans un enchaînement de scènes où le rythme retombe, comme bloqué sur un tapis roulant qui ne mène nulle part. Chaque épisode semble être un copier-coller du précédent, et la tension retombe au lieu de monter. Même les scènes d’action, supposées être le cœur de la franchise, n’ont pas le dynamisme que l’on pourrait espérer. Une mini-série de huit épisodes, conçue pour captiver et transporter le spectateur, se doit de maintenir une intensité constante. Ici, on assiste à un essoufflement dès le troisième épisode. La série échoue à relancer l’intérêt ou à surprendre le spectateur. L’un des éléments récurrents de la franchise Has Fallen est l’usage d’une violence crue, un aspect qui avait su captiver le public lors des précédents volets. 

Paris Has Fallen reste dans la même lignée, avec des scènes parfois brutalement réalistes. Pourtant, ici, cette violence n’a pas le même impact émotionnel que dans les films originaux. Les scènes de violence, certes bien réalisées, semblent avoir été ajoutées pour choquer sans réelle raison narrative, et ce choix donne une sensation de superficialité. Sean Harris, qui campe le rôle de l’antagoniste principal, semble être le seul à élever le niveau lors de ces séquences violentes. Sa prestation rappelle son rôle dans Mission : Impossible, apportant une aura inquiétante à chacune de ses apparitions. Toutefois, ses talents sont sous-exploités, laissant un arrière-goût amer de potentiel gâché. Ce contraste avec les autres acteurs, souvent inégaux et peu convaincants, rend les scènes de Harris d’autant plus marquantes – mais isolées. L’une des faiblesses majeures de cette série réside dans la pauvreté de ses dialogues et le manque de cohérence de son scénario. 

 

Chaque épisode tente de jouer sur des intrigues politiques et des rebondissements qui semblent s’enchaîner sans réelle logique. Au lieu d’ajouter de la profondeur, ces dialogues creux et répétitifs alourdissent le récit. À plusieurs reprises, je me suis surpris à espérer une percée narrative, une scène qui apporterait un peu de vie aux personnages, mais cet espoir est resté vain. L’intrigue, qui aurait pu offrir un cocktail explosif, tourne en rond. Les événements s’enchaînent sans vraie surprise ni progression tangible, et le scénario n’a pas suffisamment d’idées pour soutenir le format d’une mini-série. On pourrait même dire que la série aurait gagné à être condensée en un long-métrage, tant la maigreur du scénario peine à remplir les huit épisodes. À ce niveau, le fait de diffuser la série en épisodes distincts fait plus de mal que de bien : chaque pause entre les épisodes donne le temps de réfléchir et de réaliser à quel point l’intrigue est bancale. 

Le dernier épisode est censé couronner cette aventure, nous offrir une apothéose de tension et d’action. Pourtant, même là, Paris Has Fallen s’effondre. Le rythme du dénouement est presque languissant, laissant une impression de précipitation pour conclure une histoire qui n’a jamais vraiment décollé. Ce final laisse un goût d’inachevé, comme si la série avait manqué de souffle au moment même où elle aurait dû tout donner. En regardant l’épisode final, j’ai espéré jusqu’au bout que la série parviendrait à inverser la vapeur, à redonner un semblant de sens à l’ensemble. Mais en réalité, ce dernier acte n’a fait que confirmer ce qui m’avait déjà frappé tout au long des épisodes : la faiblesse d’une série qui, malgré de bons moyens techniques et un cadre prometteur, n’a jamais vraiment réussi à captiver. Paris Has Fallen avait tout pour plaire aux amateurs de séries d’action : une mise en scène française, des moyens techniques corrects, un cadre iconique et une intrigue théoriquement captivante. 

 

Pourtant, la série s’écroule sous le poids de ses incohérences scénaristiques, de ses dialogues insipides, et de ses personnages peu travaillés. Même si l’acteur Tewfik Jallab et Sean Harris parviennent à apporter un semblant de crédibilité à leurs personnages respectifs, cela ne suffit pas à sauver cette série de l’ennui. En fin de compte, Paris Has Fallen n’est qu’un pétard mouillé qui, malgré un démarrage intrigant, n’a jamais su tenir ses promesses. Les amateurs de la franchise risquent d’être déçus par cette version française qui, faute de scénaristes expérimentés et d’un souffle créatif, passe à côté de ce qui aurait pu être un thriller captivant au cœur de Paris. 

 

Note : 3/10. En bref, une série qui manque cruellement de saveur.

Disponible sur myCanal

 

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