24 Septembre 2024
La franchise Has Fallen a marqué le cinéma d'action depuis 2013 avec des films aux scénarios musclés, où un Gerard Butler en pleine forme sauve le monde occidental d'attaques terroristes toujours plus violentes. On pensait que le dernier volet, La Chute du Président, marquerait la fin de cette saga. Cependant, la série Paris Has Fallen vient relancer l'univers, avec des ambitions nouvelles et un casting renouvelé. Pourtant, après avoir visionné les deux premiers épisodes, je reste partagé sur cette tentative. D'abord, il est important de souligner que Gerard Butler, le pilier des précédents films, est ici absent à l’écran, se contentant du rôle de producteur - assez étonnant même quand on sait que l’acteur avait fait un procès à la société de production qui l’avait sous-payé en trafiquant les chiffres des films. À sa place, c'est Tewfik Jallab qui prend les rênes, incarnant un garde du corps surentraîné, mais parfois un peu trop impliqué dans son rôle. Si Jallab parvient à apporter une certaine énergie à son personnage, il lui manque peut-être ce charisme brut et cette présence imposante qui faisaient de Butler une figure incontournable de la franchise.
L’agent de protection Vincent Taleb et l’agent du MI6 Zara Taylor unissent leurs forces pour contrecarrer une attaque visant le ministre de la Défense lors d’une réception à l’ambassade britannique à Paris. Mais très vite, Vincent et Zara réalisent que le plan du terroriste Jacob Pearce est bien plus vaste et vise les plus hautes sphères de l’État. Vincent et Zara pourront-ils empêcher Paris de tomber aux mains de cet homme assoiffé de vengeance ?
Quant à Sean Harris, dans le rôle de l'antagoniste, il est plutôt convaincant, mais son interprétation manque d'originalité. Il semble rejouer à l’infini son personnage de Solomon Lane, méchant iconique des Mission Impossible 5 et 6. Si Harris excelle dans les rôles de terroristes froids et calculateurs, ici, on a la sensation qu'il reste trop en surface, sans véritable nuance. Certes, il est terrifiant à sa manière, mais on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine répétitivité dans ses prestations. Les premières minutes de Paris Has Fallen plantent un décor intrigant. Le ministre de la Défense est la cible d’un complot politique sur fond de violence extrême, où un sniper sème la mort sur les toits de Paris. Cela aurait pu donner naissance à une série haletante. Malheureusement, l’intrigue manque de subtilité. On voit arriver les rebondissements à des kilomètres, et les personnages semblent souvent prisonniers de clichés éculés. C’est sans doute là l’un des principaux défauts de la série : son manque de surprises.
Tout est prévisible, du comportement des protagonistes aux développements de l'intrigue. Le scénario est linéaire et trop manichéen, avec des méchants clairement identifiés dès le départ et des "gentils" surentraînés mais manquant parfois de crédibilité. Le héros est un ancien militaire et sa coéquipière est une responsable des ressources humaines qui, contre toute logique, semblent parfaitement capables de mener une guerre contre un terroriste international. Cette incohérence dans le scénario empêche d’y adhérer pleinement. Les amateurs de films d'action apprécieront sans doute les scènes de combat et de fusillades qui jalonnent les deux premiers épisodes. La violence est omniprésente, et certaines séquences atteignent un niveau de brutalité presque dérangeant. Si l’intention est probablement de choquer le spectateur, certaines scènes semblent exagérées et parfois gratuites, ne servant pas toujours le récit de manière significative.
Néanmoins, je dois admettre que certaines scènes d’action sont bien exécutées. Si l’on est en quête d’un divertissement sans prise de tête, ces moments de tension sont plaisants, à condition de débrancher son cerveau et de ne pas trop chercher de profondeur ou de réalisme. C’est du pur spectacle, dans la lignée des films d’action hollywoodiens, avec un clin d’œil à James Bond ou Jason Bourne. Cependant, ces scènes d’action, bien que rythmées, n’arrivent pas à compenser la faiblesse d’une intrigue qui s’essouffle rapidement. Une autre critique que l’on peut formuler à l’encontre de Paris Has Fallen concerne son format. Alors que la franchise "Has Fallen" fonctionnait plutôt bien au cinéma, où l'on pouvait concentrer l'action et l'intrigue sur deux heures intenses, cette transition en série TV semble mal gérée. Chaque épisode suit une structure procédurale, où une nouvelle menace apparaît, suivie de morts et de destructions, pour finir sur une résolution rapide. Cette mécanique, déjà vue dans de nombreuses séries, devient vite lassante.
Le deuxième épisode, en particulier, souffre d’un manque flagrant de renouvellement. Là où on espérait un approfondissement de l’intrigue ou des personnages, on se retrouve avec des situations répétitives qui ne font que recycler des schémas narratifs usés. Il est également difficile de maintenir la tension sur plusieurs épisodes quand l’intrigue principale semble déjà résolue dès les premières minutes. Paris Has Fallen aurait probablement mieux fonctionné en tant que film, où l’action aurait pu être plus concentrée, et où les rebondissements auraient été moins prévisibles. En conclusion, je dirais que Paris Has Fallen n’est pas une mauvaise série si l’on cherche un divertissement léger, sans avoir à trop réfléchir. C’est un peu l’équivalent d’un film d’action du dimanche soir : on le regarde, on profite des scènes d’action, et on l’oublie rapidement. Si vous êtes fan de la franchise Has Fallen, vous y trouverez peut-être quelques éléments familiers, mais ne vous attendez pas à retrouver la même intensité que dans les films.
Personnellement, je suis un peu déçu par le manque de profondeur du scénario et la prévisibilité de l’intrigue. Le casting aurait pu être mieux choisi, et le format série ne semble pas adapté à ce type d’histoire. Cela dit, la série a tout de même quelques bons moments, notamment grâce aux scènes d'action et à la prestation de Sean Harris, malgré son manque d’originalité. Pour conclure, Paris Has Fallen reste un bon divertissement si l’on éteint son cerveau et qu’on ne cherche pas de subtilité ou de réalisme. C’est peut-être ce qui fait sa force et sa faiblesse à la fois : un spectacle facile à consommer, mais qui laisse un goût de déjà-vu.
Note : 4/10. En bref, une introduction sympathique mais un second épisode qui donne l’impression que la série doit meubler pour arriver au bout (il y aura 8 épisodes !) sans chercher à réellement surprendre le spectateur.
Diffusée sur Canal+ à partir du lundi 23 septembre 2024. Disponible sur myCanal
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