The Franchise (Saison 1, 8 épisodes) : une déception masquée de satire super-héroïque

The Franchise (Saison 1, 8 épisodes) : une déception masquée de satire super-héroïque

La première saison de The Franchise s’est achevée après huit épisodes, laissant un goût amer dans la bouche de ceux, comme moi, qui espéraient une satire mordante et intelligente de l’industrie des films de super-héros. Ce projet ambitieux, qui promettait d’explorer les coulisses chaotiques des grandes productions, se révèle finalement être un exercice laborieux et insatisfaisant, embourbé dans ses propres contradictions et incapable de délivrer l’humour ou la profondeur qu’il semblait promettre. Dès les premières minutes, The Franchise s’efforce de parodier l’univers des blockbusters super-héroïques, un terrain fertile pour une critique intelligente et cinglante. Malheureusement, la série s’embourbe rapidement dans une caricature banale, où les blagues manquent cruellement de finesse. 

 

Les dialogues sont souvent plats, et l’humour, censé être à la fois ironique et mordant, tombe à plat. Au lieu d’exploiter l’absurde des situations ou de jouer sur des stéréotypes bien établis de l’industrie cinématographique, The Franchise se contente de moqueries superficielles qui peinent à arracher ne serait-ce qu’un sourire. Le problème principal est que cette série essaie de tourner en dérision un genre déjà souvent moqué dans les médias et par les spectateurs eux-mêmes. Or, au lieu d’ajouter une perspective nouvelle ou d’approfondir la critique, The Franchise recycle des idées éculées, sans y apporter une véritable originalité. Son humour, censé incarner un esprit "british", paraît dépassé, comme une tentative maladroite d’imiter des œuvres bien plus incisives telles que Veep ou The Office. Une des grandes faiblesses de la série réside dans son casting de personnages caricaturaux et déplaisants. 

 

Chaque protagoniste semble conçu pour irriter plutôt que pour amuser ou intriguer. Que ce soit Eric, le réalisateur stressé et incompétent, ou Anita, la productrice cynique, aucun d’entre eux ne suscite d’empathie. Au lieu de créer des personnages multidimensionnels qui révèlent les absurdités de l’industrie, The Franchise nous bombarde d’archétypes sans profondeur, chacun plus détestable que l’autre. Par exemple, les intrigues secondaires, comme l’affaire entre Steph et Rufus, qui aurait pu apporter une touche d’humanité et d’émotion, sont traitées de manière si superficielle qu’elles deviennent rapidement ennuyeuses. Cette scène particulière, bien qu’elle apporte un semblant de sincérité, se perd dans le brouhaha constant d’interactions creuses et de disputes incessantes. Au lieu de créer un équilibre entre comédie et drame, la série sombre dans une cacophonie où rien n’est véritablement exploité.

 

L’intrigue principale de la saison, centrée sur la production calamiteuse d’un film fictif de super-héros, Tecto: Eye of the Storm, aurait pu être un point de départ prometteur pour explorer les dysfonctionnements des grosses productions hollywoodiennes. Hélas, les enjeux sont rapidement dilués dans une série d’événements absurdes, souvent dépourvus de logique ou d’intérêt. La série accumule les clichés : des caméos inutiles (Nick Kroll en Gargler), des placements de produits ridicules (tracteurs chinois lors d’une scène dramatique), ou encore des tentatives ratées de critiques sociales (l’arme caricaturale de la Lilac Ghost pour flatter un public féministe). Ces éléments auraient pu fonctionner avec un traitement plus subtil, mais ici, tout est balancé à l’écran sans cohérence ni souci de narratif. Même les intrigues secondaires, censées ajouter du relief à l’histoire, tombent à plat. 

 

Les problèmes de tournage en Arménie, le stress des acteurs, ou encore les débats internes sur la fin du film sont traités de manière désordonnée, sans jamais aboutir à une véritable conclusion ou réflexion. Ce qui aurait pu être une satire incisive des défis de l’industrie devient un patchwork mal ficelé d’anecdotes sans direction claire. L’une des plus grandes frustrations de The Franchise réside dans son incapacité à définir son public. La série semble conçue pour plaire à un cercle restreint de professionnels de l’industrie cinématographique, avec des blagues si spécifiques et des références si niche qu’elles échappent au spectateur lambda. Pour quelqu’un comme moi, passionné de cinéma mais pas directement impliqué dans les coulisses de Hollywood, la plupart des gags paraissent déconnectés, voire prétentieux.

 

La série semble également se complaire dans une certaine autosatisfaction. Les créateurs semblent croire que le simple fait de pointer du doigt les travers de l’industrie suffit à produire une œuvre divertissante. Mais en réalité, cette posture hautaine, combinée à l’absence de véritables moments comiques ou touchants, ne fait qu’aliéner le spectateur. Ce qui rend The Franchise encore plus frustrante, c’est le potentiel énorme de son concept. L’idée d’explorer les coulisses des superproductions, avec leurs égos surdimensionnés, leurs contraintes absurdes, et leurs enjeux financiers démesurés, aurait pu donner naissance à une comédie brillante. Avec un casting talentueux (Daniel Brühl en tête) et des moyens visiblement conséquents, les attentes étaient élevées. Pourtant, la série échoue à capitaliser sur ses atouts, offrant une expérience de visionnage laborieuse et, surtout, décevante.

 

Même les moments qui auraient pu sauver la série – comme la tentative de réécrire la fin du film en Arménie ou les tensions croissantes entre les membres de l’équipe – sont gâchés par une exécution maladroite et un manque de vision claire. Au lieu d’approfondir ces idées, The Franchise les effleure à peine, préférant se reposer sur des gags faciles et des situations absurdes. En fin de compte, The Franchise est une série qui, malgré ses ambitions et son potentiel, ne parvient jamais à trouver son identité. Sa critique de l’industrie cinématographique, bien que pertinente sur le papier, est tellement maladroite qu’elle devient rapidement fatigante. Ses personnages antipathiques, son humour dépassé, et son intrigue décousue ne font qu’ajouter à la frustration. 

 

Note : 3/10. En bref, pour ceux qui, comme moi, espéraient une satire intelligente et divertissante de l’univers des super-héros, The Franchise est une déception totale. Si la série obtient une deuxième saison, elle devra faire un travail monumental pour corriger ses erreurs et justifier son existence. En attendant, je ne peux que conseiller de passer votre chemin.

Disponible sur max

 

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