Dood Spoor (Saison 1, épisode 1) : un consultant... pas comme les autres

Dood Spoor (Saison 1, épisode 1) : un consultant... pas comme les autres

Les séries policières flirtent souvent avec l’insolite pour se démarquer, et Dood Spoor ne fait pas exception. Ce premier épisode met en scène Ed Bex, un homme doté d’un don aussi troublant qu’inhabituel : chaque aliment qu’il porte à sa bouche lui révèle ce qui lui est arrivé. Un talent qui, bien que singulier, l’a mené à une profession peu commune. Il aide les familles endeuillées à reconstituer les dernières heures de leurs proches disparus, une approche qui confère à la série une atmosphère à la croisée du macabre et de l’émotionnel.

 

Un conseiller en deuil doté d'un don particulier fait face à un dilemme moral en mettant son talent singulier au service d'une mystérieuse enquête criminelle. Plus il s'investit dans l'affaire, plus il se retrouve dévoré par sa propre crise existentielle.

 

Tout bascule lorsque l’inspecteur Adams sollicite son aide sur une affaire bien plus sombre qu’à l’accoutumée : un cadavre retrouvé dans un sac hermétique. Dès lors, une question cruciale se pose pour Ed : peut-il – ou même doit-il – mettre son don au service d’une enquête criminelle ? Dès les premières minutes, Dood Spoor plante un décor intéressant. L’idée d’un homme aux capacités paranormales impliqué malgré lui dans une enquête policière rappelle d’autres œuvres du même genre. Ce n’est pas sans évoquer des séries comme Pushing Daisies, où le héros pouvait ressusciter temporairement les morts, ou encore iZombie, qui jouait sur un registre similaire avec une héroïne absorbant les souvenirs des victimes à travers leurs cerveaux.

 

Toutefois, si l’on s’attend à une proposition aussi décalée et audacieuse que ces références, il faut tempérer ses attentes. L’humour est bien présent, mais il reste discret, servant avant tout à alléger un récit qui, sans cela, pourrait vite devenir pesant. L’enquête progresse selon des mécaniques classiques du polar, ce qui limite l’originalité du scénario. Certes, le talent d’Ed Bex apporte un twist intéressant, mais la narration ne semble pas en tirer pleinement parti pour l’instant. Si la série ne brille pas encore par son audace, elle peut compter sur l’interprétation solide de Peter van den Begin. L’acteur incarne Ed Bex avec justesse, jouant habilement entre ironie et désarroi. 

 

Son personnage oscille entre scepticisme et curiosité face à l’affaire qu’il se voit contraint de rejoindre, un dilemme qui ajoute une certaine profondeur psychologique au récit. L’une des forces de Dood Spoor réside aussi dans son équilibre entre polar, drame et touches de comédie. Pourtant, ce dosage ne parvient pas totalement à transcender le schéma classique du genre. Le premier épisode pose efficacement les bases de l’univers et des enjeux, mais ne prend pas encore suffisamment de risques pour se démarquer. Ce qui retient l’attention, c’est avant tout l’ambiance particulière de la série. Le don d’Ed Bex est exploité de manière visuellement frappante, jouant sur des effets parfois dérangeants. 

 

Ce côté légèrement glauque est une réussite : il donne à la série un ton singulier, même si celui-ci aurait pu être poussé encore plus loin. Le choix de mêler réalisme et surréalisme fonctionne plutôt bien, renforçant l’étrangeté du récit. Pourtant, l’intrigue de ce premier épisode suit un déroulement relativement prévisible. Les quelques touches d’humour apportent une respiration bienvenue, mais elles ne suffisent pas encore à faire de Dood Spoor une œuvre réellement unique dans le paysage des séries policières. En définitive, ce premier épisode de Dood Spoor intrigue sans totalement captiver. 

 

L’idée de départ est fascinante, et l’ambiance visuelle apporte une vraie identité à la série. Pourtant, la narration reste pour l’instant dans un cadre assez conventionnel, n’exploitant pas pleinement le potentiel de son concept. Là où une série comme iZombie osait pleinement s’appuyer sur son postulat pour proposer une approche originale du genre, Dood Spoor semble hésiter entre tradition et innovation. Ce premier épisode pose des bases solides, mais pour que la série se démarque réellement, elle devra oser plus d’audace dans les épisodes à venir. La suite révélera si elle parvient à dépasser ses inspirations pour imposer une identité propre. 

 

Note : 5.5/10. En bref, ce premier épisode reste une curiosité à suivre, ne serait-ce que pour voir comment Ed Bex évoluera face aux dilemmes que son don ne manquera pas d’amplifier. Un bon début, donc, mais qui demande à être confirmé. La vraie question reste : jusqu’où Ed Bex sera-t-il prêt à aller pour mettre son talent au service de la justice ?

Prochainement en France

Disponible sur Plex.tv, accessible via un VPN

 

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