The Recruit (Saison 2, 6 épisodes) : un retour plus mûr et plus intense

The Recruit (Saison 2, 6 épisodes) : un retour plus mûr et plus intense

Après une première saison marquée par une approche légère du monde de l’espionnage et pas franchement bonne, The Recruit revient avec une seconde saison plus condensée et plus efficace. Avec seulement six épisodes, la série met de côté certaines maladresses du premier volet pour offrir un récit plus dense, où l’action et les dilemmes personnels du protagoniste s’entremêlent de manière plus naturelle. Owen Hendricks, incarné par Noah Centineo, n’est plus ce jeune avocat inexpérimenté plongé malgré lui dans des affaires d’État. 

 

Il a changé. Confronté aux conséquences de ses décisions passées, il évolue dans un monde où l’improvisation ne suffit plus. L’écriture lui confère une dimension plus introspective, lui permettant d’être davantage qu’un simple antihéros malchanceux. Dès le premier épisode, le ton est donné : Owen, mis sur la touche après une mission qui a mal tourné, se retrouve forcé de reprendre du service. Une nouvelle affaire de chantage international l’entraîne en Corée du Sud (d’ailleurs, je me demande si Noah Centineo n’a pas enchaîné, en étant en Corée du Sud, le tournage de cette saison 2 ainsi que la saison 2 de XO, Kitty dans laquelle il joue aussi), où il doit naviguer entre alliances fragiles et menaces constantes. 

 

Ce cadre inédit donne une identité propre à cette saison, offrant un dépaysement tout en restant fidèle à l’univers initié dans la première partie. Si la première saison oscillait parfois entre comédie et action sans toujours trouver le bon équilibre, cette nouvelle mouture affine la recette. L’humour est toujours présent, mais il sert avant tout à souligner la tension du récit plutôt qu’à en détourner l’enjeu. L’écriture adopte un rythme plus soutenu, évitant les digressions inutiles et recentrant l’histoire sur les conflits essentiels. La mise en scène accompagne cette évolution. Les combats sont plus crédibles, le danger plus tangible, et les séquences d’action s’intègrent mieux dans l’histoire sans donner l’impression d’être de simples moments spectaculaires. 

 

Owen, loin d’être un espion invincible, conserve son style instinctif et improvisé, ce qui renforce l’immersion du spectateur. Le choix de situer une partie de l’intrigue en Corée du Sud n’est pas anodin. Là où la première saison exploitait plusieurs lieux en Europe, cette fois, la série s’ancre dans un cadre unique mais riche. Les rues de Séoul, l’atmosphère politique et les tensions régionales apportent une nouvelle lecture aux enjeux de l’histoire. L’ajout du personnage de Jang Kyu, interprété par Teo Yoo, est un des points forts de la saison. À la fois partenaire et rival d’Owen, il introduit une dynamique inédite. 

 

Loin d’être un simple adjuvant, il apporte une vraie épaisseur à l’intrigue, obligeant Owen à revoir ses méthodes et à s’adapter à un environnement où il n’a pas ses repères habituels. Un autre aspect qui marque une progression par rapport à la saison précédente est le traitement des personnages secondaires. Si certains comme Hannah (Fivel Stewart) voient leur rôle réduit, d’autres prennent plus d’importance. Dawn Gilbane (Sarah Goldberg) devient un mentor plus marqué, tandis que Janus Ferber (Kristian Bruun) et Angel Parker apportent des éléments intrigants à l’histoire.

 

Cette gestion des personnages permet de mieux structurer le récit sans s’éparpiller. Plutôt que de multiplier les intrigues secondaires, la série choisit de se concentrer sur celles qui ont un réel impact sur le parcours d’Owen. Si la saison brille par son efficacité et son intensité, le dernier épisode laisse un goût plus mitigé. L’accélération soudaine du rythme et certaines facilités scénaristiques tranchent avec la maîtrise du reste de la saison. L’impression d’une fin précipitée se fait ressentir, laissant quelques questions en suspens.

Néanmoins, cette conclusion ne gâche pas l’ensemble de l’expérience. Elle ouvre même la porte à une potentielle troisième saison qui pourrait encore affiner la direction prise par la série.

 

Avec cette seconde saison, The Recruit franchit un cap. Plus resserrée, mieux rythmée et portée par un cadre dépaysant, elle corrige certaines faiblesses du premier volet tout en conservant ce qui faisait son charme. Loin d’être une simple série d’action, elle explore davantage les dilemmes de son héros, rendant son parcours plus captivant. L’avenir de la série dépendra sans doute de l’accueil de cette saison et de la volonté de Netflix de continuer l’aventure. Mais une chose est sûre : si elle poursuit sur cette lancée, The Recruit pourrait bien s’installer durablement dans le paysage des séries d’espionnage modernes sauf que les audiences ne sont pas vraiment au beau fixe. 

 

Note : 6/10. En bref, une saison 2 qui améliore la première en resserrant son intrigue sur moins d’épisodes et en gérant bien mieux celle-ci au fil des épisodes. 

Disponible sur Netflix

Compte tenu des contre performances de la saison 2 sur Netflix (je vous invite à suivre la newsletter de Netflix & Chiffres pour suivre les performances de vos séries fétiches sur les plateformes de streaming), une saison 3 semble être compliqué. 

 

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