8 Février 2025
Avec A Priori, Benoît Masocco propose une nouvelle série policière qui s’inscrit dans la lignée des comédies policières légères. Située à La Grande-Motte, cette fiction met en scène un duo d’enquêteurs au caractère bien trempé, incarné par Bruno Salomone (Fais pas ci, Fait pas ça) et Lucia Passaniti (Ici tout commence). Après quatre épisodes, une impression se dégage : la série ne révolutionne pas le genre, mais elle possède quelques atouts qui permettent de s’y attarder. L’histoire se déroule dans une ville balnéaire du sud de la France, offrant un décor qui tranche avec l’ambiance sombre des thrillers plus traditionnels.
Après être sortie major de l'école de police, Iris, 27 ans, intègre un commissariat du Sud de la France. En arrivant dans cette brigade composée de policiers hauts en couleur, elle reçoit un accueil plus que mitigé. Ses connaissances pointues en droit et son insistance sur le respect des règles ne plaît pas à tous, en particulier à Victor, 54 ans, son binôme désigné, un flic solitaire aux méthodes jugées dépassées. Malgré leur différence d’âge et de milieu, lorsque Iris et Victor se voient attribuer une affaire presque classée d’avance, en combinant leurs talents, ils vont découvrir qu'il ne s'agit pas d’un simple accident de la route mais d'un crime avec préméditation. Si le succès rapproche le duo, Victor va rapidement découvrir qu’Iris n’est pas la fille de n’importe qui … Quel secret du passé menace de ressurgir ?
Ce choix visuel donne un certain cachet aux enquêtes, même si l’intrigue repose sur des schémas narratifs bien connus. Le spectateur retrouve ainsi un duo de policiers aux tempéraments opposés : Victor Montagnac, flic désabusé et peu motivé, et Iris, jeune recrue brillante mais rigide sur les procédures. Leur cohabitation professionnelle est forcée, leur entente laborieuse, mais au fil des épisodes, ils apprennent à se compléter. Dès le premier épisode, la mécanique de la série se met en place. Chaque enquête démarre avec une affaire en apparence banale, classée trop rapidement comme un accident ou un suicide.
Mais les deux protagonistes, en confrontant leurs approches opposées, mettent rapidement en évidence des éléments criminels. Cet enchaînement est appliqué avec une grande régularité, donnant une certaine prévisibilité à l’ensemble. La dynamique entre les personnages secondaires vient compléter l’univers, avec des interactions qui rappellent d’autres productions du même genre. Le choix des acteurs apporte une plus-value à la série. Bruno Salomone, en policier grognon et désabusé, propose un jeu convaincant, même si sa diction peut parfois surprendre. Lucia Passaniti, quant à elle, incarne avec justesse une jeune femme ambitieuse qui tente de se faire une place dans un milieu dominé par des vétérans.
Autour d’eux gravitent des figures intéressantes, comme Isabelle Candelier dans le rôle de la commissaire Janvert, ou Michaël Abiteboul, toujours efficace dans son jeu. Cependant, malgré leur talent, les acteurs se retrouvent enfermés dans des archétypes un peu trop rigides. Le potentiel de ces personnages est perceptible, mais rarement pleinement exploité. Il manque une prise de risque scénaristique qui permettrait de les voir évoluer au-delà des codes attendus du genre. Les enquêtes proposées dans ces premiers épisodes suivent un schéma familier. Le premier épisode met en place la rencontre entre Victor et Iris sur fond d’une enquête qui révèle un crime prémédité.
Leur dynamique conflictuelle et leur approche opposée du métier créent une tension intéressante. Le deuxième épisode plonge Iris dans une affaire de tournoi médiéval où elle doit prouver sa valeur malgré les soupçons de favoritisme liés à son père. Pendant ce temps, Victor, encore en arrêt, se questionne sur leur collaboration naissante. Dans le troisième épisode, une femme est retrouvée noyée dans un camping et Iris s’interroge sur la stagnation de la carrière de Victor, tandis que d’autres intrigues secondaires animent le commissariat. Le quatrième épisode introduit une affaire impliquant une pompière qui s’est suicidée, un événement qui cache en réalité des tensions profondes au sein de sa caserne.
Parallèlement, Iris commence à creuser dans le passé de Victor, laissant planer un mystère supplémentaire autour du personnage. A Priori ne cherche pas à innover, et c’est peut-être là son principal défaut. En se contentant de recycler des schémas narratifs éprouvés, la série peine à se démarquer d’autres productions similaires. Pourtant, son casting et son cadre offrent des possibilités intéressantes qui ne demandent qu’à être mieux exploitées. Si une seconde saison voit le jour, quelques ajustements pourraient enrichir l’ensemble : un développement plus poussé des personnages, des intrigues plus nuancées et une utilisation plus subtile du fil rouge.
Note : 4.5/10. En bref, A Priori reste une série agréable à suivre, mais qui donne parfois l’impression de ne pas exploiter tout son potentiel.
Disponible sur france.tv
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