14 Février 2025
Le premier épisode de Unconventional se veut une introduction aux personnages et aux thématiques centrales de la série : parentalité queer, GPA, relations de couple et enjeux académiques. L’intention est là, mais l’exécution laisse une impression mitigée. Dès les premières minutes, on comprend où la série veut aller. Noah, le personnage principal, se retrouve au croisement de plusieurs dilemmes personnels et familiaux. Entre une relation de longue date qui évolue, son rôle de donneur de sperme pour sa sœur et la pression du monde universitaire, il y a matière à explorer des problématiques actuelles et pertinentes.
Les frères et sœurs excentriques et homosexuels Noah et Margot Guillory et leurs patenaires respectifs, Dan Charles et Elisa Slate, tentent de fonder une famille non conventionnelle tout en traversant la trentaine, en essayant de rester sain d'esprit dans un monde instable.
Pourtant, ce premier épisode peine à captiver pleinement. La promesse d’une comédie irrévérencieuse laisse sur sa faim. L’humour, qui aurait pu dynamiser les scènes et donner une personnalité forte à la série, reste en retrait. Il ne s’agit pas d’attendre des punchlines à la Fleabag ou des dialogues ciselés à la Insecure, mais d’espérer une identité plus affirmée dès le départ. Or, ce premier épisode ne surprend pas. Là où certaines séries parviennent à imposer un ton dès les premières scènes, ici, l’énergie reste contenue. On devine l’intention d’un regard frais et décalé sur la vie queer contemporaine, mais le résultat est encore trop sage.
Visuellement, la série souffre d’un certain manque d’ambition. L’image rappelle les productions LGBTQ+ indépendantes des années 2000, avec une photographie qui manque de caractère. À une époque où des séries comme Love, Victor ou même des productions indépendantes osent proposer des esthétiques plus léchées, Unconventional aurait pu faire mieux sur ce point. Cela peut paraître secondaire, mais une réalisation soignée renforce l’immersion et donne du poids aux histoires racontées.
Ici, la mise en scène ne met pas particulièrement en valeur les dialogues ou les interactions entre les personnages, ce qui renforce cette impression de retenue générale. Si ce premier épisode ne convainc pas totalement, il faut reconnaître que Unconventional arrive à un moment où les récits queer restent nécessaires. Avec les tensions actuelles aux États-Unis, notamment les reculs sur les droits LGBTQ+, des séries comme celle-ci ont toute leur place. Reste à voir si la suite prendra plus de risques, tant sur l’écriture que sur la mise en scène. L’envie de continuer est là, mais il faudra que les prochains épisodes injectent plus de personnalité et d’audace pour réellement marquer les esprits.
Note : 4/10. En bref, je suis curieux de voir ce que la suite peut réellement donner mais la production manque de punch et l’ensemble est trop sage, surtout pour une série qui s’appelle Unconventional.
Disponible sur Revry.tv
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