Critiques Séries : Prime Target. Saison 1. Episode 8 (season finale)

Critiques Séries : Prime Target. Saison 1. Episode 8 (season finale)

Prime Target // Saison 1. Episode 8. The Key.

SEASON FINALE

 

La saison 1 de Prime Target s’achève avec un épisode qui, à l’image de toute la série, soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses satisfaisantes. Entre des retournements de situation maladroits et des décisions scénaristiques discutables, cet ultime épisode laisse un goût d’inachevé. Pourtant, malgré ses faiblesses, il tente de poser les bases d’une éventuelle suite. Edward Brooks, ce mathématicien de génie malgré lui devenu une cible internationale, continue sa cavale. Mais ce qui aurait pu être un affrontement final haletant se transforme en une série de décisions absurdes qui décrédibilisent l’ensemble de l’intrigue. 

 

Voir Edward s’enfuir à découvert, en pleine lumière, alors que Taylah est arrêtée sous les yeux des forces de l’ordre, relève presque de la caricature. Ce manque de réalisme n’est pas un cas isolé, il s’inscrit dans une continuité d’incohérences qui ont émaillé la saison entière. L’idée d’un programme mathématique capable de compromettre n’importe quel système informatique n’est pas neuve. Des œuvres comme Mr. Robot ou Watch Dogs ont déjà exploité ce concept avec bien plus de maîtrise. Ici, Prime Target semble hésiter entre le thriller technologique et la quête existentielle d’Edward, sans jamais parvenir à harmoniser ces deux aspects.

 

James trouve enfin une conclusion à son arc narratif, tandis que Jane semble définitivement hors course, probablement derrière les barreaux. L’ennemi principal du récit, quant à lui, manque de consistance. Il peine à imposer une véritable menace, si bien que la tension ne prend jamais réellement. L’intrigue autour de Taylah tente de lui donner une dimension plus complexe en lui faisant prendre conscience des implications de son travail. Ce développement aurait pu être intéressant s’il n’était pas expédié en quelques dialogues. Pourtant, cette remise en question marque l’un des rares moments où un personnage évolue de manière crédible, confronté aux conséquences de ses actes.

 

Là où Prime Target aurait pu recentrer son récit pour offrir un dernier épisode percutant, la série choisit au contraire d’introduire de nouveaux éléments à la dernière minute. Un choix discutable qui donne l’impression que le scénario cherche désespérément à créer du suspense plutôt qu’à conclure efficacement l’histoire en cours. Certaines intrigues secondaires, jusque-là en retrait, refont surface sans véritable justification. Des personnages qu’on aurait dû mieux connaître plus tôt deviennent soudainement cruciaux, donnant l’impression d’un rattrapage scénaristique maladroit.

 

Si le but était d’ouvrir la porte à une deuxième saison, la méthode manque de finesse. Il aurait fallu préparer le terrain bien plus en amont pour éviter cet effet de précipitation. Le moment où Edward abandonne ses principes pacifistes aurait pu être un tournant marquant. Pourtant, cette transition est trop abrupte pour être réellement impactante. Prime Target tente d’emprunter au thriller d’espionnage classique, mais sans la rigueur nécessaire pour rendre ces choix narratifs crédibles. Le manque de cohérence atteint son paroxysme avec l’incompétence flagrante des agences de renseignement qui, après sept épisodes, peinent toujours à localiser deux individus. 

 

Cela finit par desservir l’ensemble du récit, rendant les antagonistes plus risibles que menaçants. Certains acteurs de renom, pourtant bien présents, ont été relégués au second plan tout au long de la série. Des figures comme Ali Suliman et Sidse Babett Knudsen ont à peine eu droit à 45 minutes d’écran cumulées, malgré leur potentiel évident. Le même constat s’applique à des personnages comme le professeur Andrea Lavin ou Dr Akram Nizar, qui apparaissent sporadiquement sans jamais avoir un rôle réellement déterminant. 

 

Cette gestion maladroite des personnages secondaires accentue le sentiment que l’intrigue principale est régulièrement mise en pause sans raison valable. Edward et Taylah auraient pu former un duo intéressant, mais leur dynamique peine à convaincre. Si Taylah incarne le rôle de la protectrice pragmatique, Edward, lui, oscille entre génie incompris et fardeau ambulant. Le jeu d’acteur de Leo Woodall apporte une certaine crédibilité à Edward, mais cela ne suffit pas à rattraper les failles du scénario. Quant à Quintessa Swindell, elle n’a jamais vraiment eu l’occasion de briller, son personnage restant trop souvent cantonné à un rôle fonctionnel sans véritable profondeur.

 

Tout au long de la saison, Prime Target a semblé hésiter sur son ton. Était-ce un thriller technologique à la Black Mirror ? Un récit de conspiration à la Dan Brown ? Ou une course-poursuite façon Jason Bourne ? Cette indécision se reflète dans ce dernier épisode, qui jongle entre scènes contemplatives et tentatives d’action mal orchestrées. Le final tente d’instaurer un suspense en suggérant une suite, mais il le fait de manière si artificielle qu’il est difficile d’y adhérer pleinement. En l’état, cette conclusion donne plus l’impression d’un épisode intermédiaire que d’un véritable dénouement.

 

La question se pose : Prime Target mérite-t-elle une deuxième saison ? Malgré ses défauts, la série possède quelques arguments en sa faveur. Son concept de départ avait du potentiel, et quelques scènes parviennent à capter l’attention, même si elles sont trop rares. L’existence d’un cliffhanger laisse penser qu’Apple TV+ pourrait être tenté de prolonger l’aventure. Toutefois, la série souffre de trop d’incohérences et d’un manque d’originalité flagrant. Le marché du thriller est saturé, et Prime Target n’a pas encore prouvé qu’elle pouvait se distinguer. Si une saison 2 devait voir le jour, elle aurait tout intérêt à corriger les erreurs du passé et à affiner sa narration.

 

Ce dernier épisode laisse un sentiment d’inachevé. Des éléments intéressants émergent par moments, mais ils sont systématiquement noyés sous des décisions scénaristiques discutables. Le manque de préparation et l’ajout précipité de nouveaux enjeux nuisent à l’ensemble. Si l’idée de départ possédait un réel potentiel, son exécution peine à convaincre. L’histoire d’Edward Brooks aurait pu être captivante, mais elle est desservie par des choix narratifs bancals et une gestion des personnages maladroite. Reste à voir si la plateforme jugera utile de prolonger l’expérience. Si c’est le cas, un travail en profondeur sera nécessaire pour donner à cette intrigue la consistance qu’elle mérite.

 

Note : 4.5/10. En bref, un final en demi-teinte qui me laisse perplexe. Comme si Prime Target n’avait finalement pas réussi à faire grand chose de percutant et mémorable. 

Disponible sur Apple TV+

 

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delromainzika

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G
bonsoir a toi<br /> un bon article je connais pas la serie<br /> mais a découvrir :O)<br /> bonne soiré
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