20 Février 2025
Prime Target // Saison 1. Episode 6. The Last Link.
L’épisode 6 de Prime Target, intitulé « The Last Link », amorce un changement de rythme qui pourrait, en théorie, dynamiser la série. Après plusieurs épisodes ancrés dans des intrigues intellectuelles et des énigmes mathématiques, cette nouvelle partie met l’accent sur l’action et l’urgence. Pourtant, malgré quelques fulgurances, l’ensemble laisse une impression mitigée. Dès le début, les enjeux sont clairs : Edward et Taylah doivent quitter Paris, avec une NSA en alerte et des ennemis qui ne leur laissent aucun répit. Pourtant, leurs décisions sont souvent discutables et mettent en lumière des failles qui altèrent la crédibilité du récit.
Edward, conscient d’être traqué, choisit d’utiliser son téléphone sans précaution, une erreur de débutant qui ne semble inquiéter personne, y compris Taylah, censée être une experte en sécurité. De même, l’accès à la base de données de la NSA depuis un simple ordinateur ne déclenche aucune alerte, un détail qui soulève des incohérences difficiles à ignorer. L’épisode repose aussi sur un autre ressort scénaristique classique : la figure de l’homme clé, Edward, dont les connaissances sont essentielles mais dont l’imprudence complique inutilement la tâche.
Cette situation pourrait être un levier narratif intéressant si elle était mieux exploitée, mais elle finit par donner l’impression que les obstacles sont plus artificiels qu’authentiques. Jusqu’ici, Prime Target souffrait d’un manque de véritable antagoniste. Andrew Carter comble ce vide en affirmant sa présence comme figure de pouvoir froide et calculatrice. Son rôle devient central dans cet épisode, où il impose un contrôle accru sur Jane Torres, la poussant dans ses retranchements. Cette confrontation, bien que classique dans sa mise en scène, apporte un regain d’intérêt grâce au jeu des acteurs. Jane, jusqu’alors sûre d’elle, se retrouve déstabilisée par la pression exercée sur elle.
La dynamique entre Carter et Jane constitue l’un des points forts de l’épisode. Les dialogues sont tendus, chaque échange étant une lutte d’influence où aucun des deux ne veut céder. Cette rivalité interne à la NSA offre un contrepoint aux péripéties d’Edward et Taylah, ajoutant une dimension politique qui enrichit légèrement l’ensemble. L’action prend une place plus importante, avec des courses-poursuites et des tentatives d’évasion qui évoquent un thriller d’espionnage plus classique. Pourtant, certaines décisions des personnages atténuent l’impact de ces scènes.
Alors que la série insiste sur le fait qu’ils doivent éviter d’être repérés, ils choisissent des itinéraires risqués, comme le tunnel sous la Manche, un lieu où leur identification paraît inévitable. Ce genre d’incohérence empêche l’immersion totale et donne parfois l’impression que les événements sont dictés par la nécessité de maintenir la tension plutôt que par une logique narrative cohérente. Un autre aspect qui se développe dans cet épisode est la transformation progressive d’Edward. Habituellement dans l’ombre, il adopte une attitude plus proactive, quitte à user de son charme pour obtenir ce qu’il veut.
Ce changement apporte un peu de dynamisme à son personnage, qui sort enfin de son rôle de simple génie en fuite. Toutefois, cette évolution semble précipitée et aurait mérité une construction plus progressive au fil des épisodes. « The Last Link » marque une tentative de renouvellement pour Prime Target, avec une orientation plus tournée vers l’action et les confrontations directes. Si certaines scènes parviennent à capter l’attention, l’ensemble manque encore de consistance pour convaincre pleinement. Les décisions discutables des personnages et les facilités scénaristiques empêchent cet épisode de véritablement marquer un tournant.
L’évolution d’Edward, la montée en puissance d’Andrew Carter et la pression exercée sur Jane Torres sont des éléments intéressants qui mériteraient d’être mieux exploités. Reste à voir si la suite de la saison saura tirer parti de ces nouvelles dynamiques ou si Prime Target retombera dans ses travers initiaux.
Note : 5/10. En bref, en transformant la série en une sorte de Jason Bourne pour les Nuls, elle perd de la superbe gagnée avec l’épisode précédent.
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