3 Mars 2025
Prime Target // Saison 1. Episode 7. Prime Finder.
L’avant-dernier épisode d’une série a souvent la lourde tâche de poser les bases du final, de maintenir la tension et d’offrir aux spectateurs un véritable enjeu dramatique. Pourtant, dans Prime Target, cet épisode semble se perdre dans des choix narratifs discutables et une mise en scène qui peine à capter l’attention. L’épisode 7, "Prime Finder", s’oriente vers une approche plus introspective, centrée sur Edward et sa quête de résolution du théorème. L’intention aurait pu être intéressante si le traitement des événements ne donnait pas l’impression que l’intrigue tourne en rond.
Les dialogues tentent de donner du poids à des dilemmes moraux, mais les choix des personnages manquent de cohérence, ce qui affaiblit l’ensemble. L’épisode précédent laissait présager une séparation définitive entre Edward et Taylah, conséquence d’un désaccord profond. Pourtant, à peine quelques scènes plus tard, les deux se retrouvent sous le même toit, effaçant l’impact dramatique de leur éloignement. Ce genre de revirement soudain donne l’impression que la série hésite sur la direction à prendre, rendant certaines décisions artificielles.
La présence d’Axiorn, l’organisation privée qui semble tirer les ficelles dans l’ombre, introduit une nouvelle dynamique. Pourtant, son rôle dans cette chasse au théorème reste flou. Alors que l’on pouvait penser que les agences gouvernementales dirigeaient les opérations, ce sont finalement des intérêts privés qui contrôlent les événements. Cette ambiguïté pourrait être intéressante si elle était mieux développée, mais ici, elle crée surtout de la confusion. Depuis le début, Edward incarne l’archétype du génie absorbé par ses recherches au détriment du reste.
Cet épisode ne fait que renforcer cette idée en le mettant face à une décision cruciale : continuer ses travaux sous la supervision d’Axiorn ou refuser de se plier à leurs exigences. Son choix ne surprend personne, tant son obsession pour le Prime Finder est établie. Pourtant, son comportement soulève une question essentielle : a-t-il encore conscience des enjeux qui l’entourent ? Son retour auprès de son ancien mentor, le professeur Osborne, aurait pu donner une dimension plus humaine à l’intrigue. Atteint d’Alzheimer, ce dernier oscille entre moments de lucidité et pertes de mémoire, ce qui crée un contraste intéressant avec l’intransigeance d’Edward.
Cependant, cette relation est exploitée de manière trop fonctionnelle, servant uniquement à faire avancer l’intrigue sans réel développement émotionnel. De son côté, Taylah se retrouve dans une situation délicate. Après avoir découvert les véritables intentions d’Axiorn, elle doit décider si elle souhaite coopérer ou saboter leurs plans. Son rôle évolue vers celui de l’infiltrée cherchant à prendre l’avantage sur ses adversaires, mais certaines facilités scénaristiques viennent décrédibiliser son action. Son talent pour le piratage informatique semble sans limite, au point de pouvoir contourner les sécurités d’un bâtiment ultra-surveillé avec un simple appareil portable.
Malgré cela, son opposition à Edward donne lieu à une confrontation intéressante. Alors qu’il se laisse happer par l’ambition scientifique, elle tente de lui rappeler les conséquences de ses actes. Mais ce conflit est rapidement éclipsé par un revirement d’action qui mène à une scène d’évasion précipitée, où le professeur Osborne se sacrifie, rendant Edward encore plus torturé. En parallèle, Andrea mène sa propre enquête sur Akram et son rôle dans les événements passés. Cette intrigue aurait pu apporter un contrepoint intéressant à l’histoire principale, mais elle s’intègre maladroitement au reste de l’épisode.
Le lien entre les différentes factions en jeu reste vague, et les motivations d’Alderman, un personnage jusque-là secondaire, apparaissent soudainement comme cruciales sans réelle mise en contexte. Le manque d’impact émotionnel et la complexité inutile de certaines révélations donnent l’impression que la série tente de brouiller les pistes sans vraiment savoir où elle va. La dernière scène laisse entrevoir un final explosif, mais il faudra bien plus que ça pour redresser la barre. Si cet épisode a le mérite de poser les dernières pièces du puzzle, son exécution laisse à désirer.
Entre les incohérences narratives, les revirements inutiles et une gestion maladroite de la tension, il peine à susciter l’attente pour la suite. Prime Target semble hésiter entre le thriller d’espionnage et la réflexion scientifique, sans réussir à équilibrer les deux aspects. Tout repose désormais sur l’épisode final pour donner un sens à ce qui a été construit jusque-là. Mais à ce stade, difficile de savoir si la série parviendra à conclure son intrigue de manière satisfaisante.
Note : 3/10. En bref, cette série c’est un pas en avant, deux pas en arrière. C’est tellement bête que ça n’est même pas drôle.
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