Critiques Séries : Saint-Pierre. Saison 1. Episode 9.

Saint-Pierre // Saison 1. Episode 9. Bad Friends, Bon Ennemis.

L’avant-dernier épisode de la saison amorce enfin la conclusion du fil rouge autour de Gallagher. Après plusieurs épisodes où son ombre planait sans réel impact, cet épisode commence à donner du poids à cette intrigue, même si certaines frustrations restent présentes. Depuis le début de la série, Gallagher est présenté comme une figure menaçante, mais son rôle a souvent été dilué au fil des épisodes. Plutôt qu’un antagoniste actif, il était jusqu’ici un fantôme, une présence suggérée plus qu’exploitable. L’épisode 9 semble enfin lui accorder un peu plus d’espace, même si ce n’est pas encore suffisant pour en faire un élément pleinement satisfaisant.

L’un des problèmes vient du fait que James Purefoy, pourtant capable d’incarner des rôles nuancés et inquiétants, n’a pas encore eu l’occasion de livrer une performance marquante. Ce n’est pas tant une question de jeu d’acteur que d’écriture : la série a construit Gallagher comme un danger latent, sans le confronter directement à Arch et Fitz. Cet épisode amorce une montée en puissance qui, espérons-le, trouvera une résolution convaincante dans le final. Il faut reconnaître que le scénario fait un effort pour intégrer plus directement ce fil rouge dans l’intrigue. 

Gallagher cesse d’être une simple rumeur en toile de fond et commence à peser sur les décisions des personnages. Ce qui manque encore, c’est un vrai moment fort où l’on ressentirait toute sa dangerosité. En parallèle de cette avancée narrative, l’épisode propose une enquête de la semaine qui, malheureusement, reste trop classique. Fitz et Arch se retrouvent à enquêter sur Premier O’Brien, un vieil ennemi de Fitz, après qu’un enterrement de vie de garçon tourne mal. Le problème n’est pas tant le concept de l’enquête, mais son exécution. Elle manque d’un véritable enjeu et repose sur des mécaniques déjà vues dans les épisodes précédents. 

Après avoir eu des affaires plus originales, comme celle de l’épisode 8 avec le doigt coupé ou encore la cavale du braqueur dans l’épisode 4, ce retour à un schéma très classique donne une impression de redite. Le contexte d’un enterrement de vie de garçon aurait pu donner lieu à quelque chose de plus délirant ou imprévisible, mais le scénario reste sage et ne prend pas assez de risques. Il y a bien quelques moments amusants dans les interactions entre Fitz et O’Brien, mais cela ne suffit pas à donner à l’enquête le dynamisme qui lui manque.

Si l’enquête manque d’intérêt, l’évolution de la relation entre Fitz et Arch continue d’être l’un des points les plus solides de la série. La méfiance initiale a laissé place à une vraie collaboration et, dans cet épisode, cela se ressent dans leurs échanges. Il est intéressant de voir comment la série joue sur leurs différences sans les exagérer. Fitz reste le plus instinctif et sarcastique, tandis qu’Arch conserve son approche plus rigoureuse et mesurée. Ce qui fonctionne bien, c’est que cette complémentarité n’est plus une source de conflit permanent, mais plutôt une force qui les aide à résoudre leurs affaires plus efficacement.

L’épisode met aussi en avant le fait que Fitz doit affronter son passé à travers cette enquête sur O’Brien. Ce type d’intrigue permet d’explorer davantage son personnage, mais aurait mérité d’être traité de manière plus profonde pour éviter une impression de déjà-vu. Le sentiment général qui ressort de cet épisode est celui d’une transition. Il prépare le terrain pour le final sans véritablement marquer les esprits par lui-même. L’enquête de la semaine n’apporte pas grand-chose de neuf et l’intrigue de Gallagher commence enfin à s’épaissir, mais sans encore exploser.

Avec un épisode restant, il sera intéressant de voir si la série parvient à conclure cette saison de manière satisfaisante. Si la dynamique entre Fitz et Arch est bien installée et que l’ambiance de l’île continue d’apporter un certain charme, il reste encore du chemin à parcourir pour que Saint-Pierre trouve une vraie singularité au sein du genre policier.

Note : 5/10. En bref, le fil rouge avance mais l’enquête de la semaine manque de surprises. 

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