8 Mars 2025
Watson // Saison 1. Episode 4. Patient Question Mark.
Dans cet épisode, Watson poursuit son exploration des mystères médicaux avec une affaire qui met en lumière un syndrome génétique rare. L’enquête pousse les personnages à exhumer des souvenirs du passé, soulignant à quel point la mémoire peut être à la fois précieuse et trompeuse. C’est un épisode qui donne plus d’espace aux figures secondaires, permettant d’affiner leurs dynamiques et de révéler des facettes plus complexes de leur personnalité. L’histoire repose en grande partie sur le témoignage d’un patient dont les souvenirs d’un événement passé sont cruciaux pour l’enquête.
Pourtant, il est bien connu que la mémoire humaine est faillible. Même chez ceux qui ont une mémoire exceptionnelle, les souvenirs peuvent être influencés par le temps, les émotions ou des biais inconscients. Construire toute l’investigation sur ces fragments incertains paraît risqué. C’est un choix scénaristique qui aurait pu être nuancé par des éléments plus tangibles, d’autant plus que Watson, avec son expérience, devrait être le premier à se méfier de ce genre de témoignages. Un autre aspect frappant est l’absence d’utilisation des ressources de Scotland Yard. Dès le premier épisode, la série a établi que Watson pouvait s’appuyer sur ces services.
Pourtant, cet élément semble avoir été mis de côté, créant une incohérence. Cet oubli rend certaines enquêtes plus laborieuses qu’elles ne devraient l’être, et donne l’impression que l’histoire force certaines situations pour maintenir artificiellement un suspense. Cet épisode marque une évolution notable dans les relations entre les membres de l’équipe. Jusqu’ici, certains personnages semblaient rester en arrière-plan, mais cette fois, leurs interactions apportent une nouvelle dynamique. Le cas d’Ingrid Derian, la neurologue, est particulièrement intéressant. Jusqu’à présent, elle était perçue comme une professionnelle compétente mais distante.
Pourtant, au détour d’une conversation, l’équipe la désigne comme la « préférée » de Watson. Ce constat la prend de court, révélant une faille dans son assurance. Elle excelle dans son domaine, mais elle doute encore de sa place parmi ses collègues. Cet élément ajoute de la profondeur à son personnage, montrant que son apparente confiance masque un besoin de reconnaissance. Le moment où Watson lui accorde sa confiance en lui laissant prendre en charge un patient en détresse respiratoire est un tournant. Jusque-là, il s’était montré réticent à déléguer, souvent influencé par ses propres blessures et les traitements qu’il prend.
Cet échange laisse entrevoir une reconnaissance mutuelle qui pourrait influencer leur collaboration à l’avenir. L’épisode précédent avait révélé la fracture entre Stephens et Adam Croft, deux frères qui travaillent ensemble malgré un passé compliqué. Adam partage désormais sa vie avec l’ancienne fiancée de Stephens, une situation qui, bien que consensuelle en apparence, a laissé des traces profondes. Cette fois, Adam montre un certain recul par rapport à la compétition qui règne au sein de l’équipe. Il exprime clairement qu’il n’est pas là pour surpasser les autres, mais pour apprendre et progresser.
Ce positionnement, loin de l’orgueil qui semblait le définir auparavant, le rend plus nuancé. Cependant, cette prise de conscience ne suffit pas à effacer les blessures du passé, et la relation entre les deux frères reste marquée par une tension latente. Un autre arc narratif important concerne Sasha Lubbock. Toujours fiancée en apparence, elle porte une bague dont la signification est de plus en plus floue. Son compagnon a admis qu’il n’était pas prêt à officialiser leur engagement, mais elle continue à se présenter comme une femme fiancée. Un événement particulier vient ajouter une couche de complexité à son personnage : l’équipe visite une galerie d’art où sont exposées des œuvres d’un ancien compagnon de Sasha.
Chaque tableau représente une version d’elle, un témoignage visuel de leur histoire commune. Cette mise en scène artistique la renvoie à son propre passé et aux choix qu’elle a faits. C’est Ingrid qui met finalement les mots sur cette situation, en confrontant Sasha sur la réalité de ses fiançailles. Son ton est direct, presque brutal, mais il souligne un point essentiel : Sasha mérite mieux que d’attendre un engagement incertain. Reste à savoir si elle sera prête à entendre ce conseil et à agir en conséquence. L’épisode continue également de tisser la trame sous-jacente liée à Moriarty, qui reste une menace invisible mais omniprésente.
L’agent qui agit en son nom manipule Shinwell Johnson, qui se retrouve contraint d’exécuter ses ordres sans avoir une vision claire des enjeux. Cette fois, il est chargé d’installer un dispositif espion dans Clyde, l’assistant robotique de Watson. Ce détail laisse penser que Moriarty n’est pas simplement intéressé par Watson lui-même, mais aussi par ses patients et ses recherches. La série commence à donner du relief à cet antagoniste, suggérant que ses motivations vont bien au-delà d’un simple affrontement personnel. Cependant, Shinwell ne se contente plus de subir la situation. Après avoir remis des échantillons médicaux à l’agent de Moriarty, il prend l’initiative de la suivre.
Ce qui le mène devant un centre de traitement du cancer, où il découvre que cette femme, jusqu’ici impassible, s’occupe d’une jeune fille malade. Ce moment introduit une possible faille dans son armure et offre à Shinwell un potentiel levier contre elle. Si cet épisode apporte une réelle progression pour certains personnages, certains aspects auraient mérité plus de développement. L’enquête de Shinwell, par exemple, occupe une place limitée dans l’histoire. Pourtant, elle ouvre des perspectives intéressantes qui auraient pu être approfondies. On sent que la série cherche à équilibrer son aspect médical avec sa dimension plus mystérieuse, mais cet équilibre n’est pas encore parfaitement trouvé.
De même, la structure en flashbacks sur la première dissection en faculté de médecine est un ajout intéressant, mais il peine à s’intégrer naturellement à l’intrigue principale. Ces souvenirs permettent d’explorer le passé des personnages, mais leur lien avec l’histoire du jour semble parfois artificiel. Enfin, la résolution du cas médical se fait de manière un peu précipitée. La mort d’un patient en début d’épisode, qui aurait pu être un moteur dramatique, est rapidement évacuée sans réel impact émotionnel. Cet épisode de Watson marque un tournant pour plusieurs personnages, en particulier Ingrid, Sasha et Shinwell.
Des tensions enfouies commencent à émerger, et des choix personnels viennent complexifier les dynamiques de groupe. Les intrigues médicales continuent de s’entrelacer avec des enjeux plus vastes, notamment la menace que représente Moriarty. L’épisode laisse entrevoir des pistes intrigantes, tout en posant des questions sur la mémoire, les vérités cachées et les décisions qui façonnent les relations humaines. Reste à voir si la série parviendra à approfondir ces éléments tout en conservant une cohérence narrative plus solide dans les prochains épisodes.
Note : 5/10. En bref, la série évolue enfin vers quelque chose de plus plaisant.
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