Critiques Séries : The White Lotus. Saison 3. Episode 4.

The White Lotus // Saison 3. Episode 4. Hide or Seek.

L’épisode 4 de la saison 3 de The White Lotus est un moment de tension suspendue. On sent que quelque chose va se produire, que les dominos sont prêts à tomber, mais l’histoire s’arrête juste avant l’impact. Cet épisode, plus qu’un simple développement narratif, est une plongée dans l’attente, dans l’imminence d’une catastrophe ou d’une révélation. L’histoire se joue en plusieurs tableaux, entre le luxe insensé d’un yacht et l’effervescence d’une ville thaïlandaise en pleine fête. D’un côté, une illusion de contrôle, des conversations qui tournent autour de ce qui aurait pu être et de ce qui ne sera jamais. 

De l’autre, une énergie brute, imprévisible, qui déborde et menace d’engloutir ceux qui s’accrochent trop à leurs illusions. Sur le bateau, certains tentent encore de maintenir l’apparence d’un monde où tout est à sa place. Mais ce n’est qu’un décor fragile. Les tensions couvent sous les rires et les cocktails. Un personnage, en particulier, semble au bord de l’implosion. Il porte un secret trop lourd, une vérité qu’il ne peut plus contenir, et la seule issue possible semble être la violence, le basculement vers un point de non-retour.

En ville, c’est une autre forme de lutte qui se joue. Ceux qui cherchent à tout maîtriser finissent par être dépassés. La fête devient une métaphore : impossible d’en rester simple spectateur, il faut choisir d’y plonger ou d’en être exclu. Certains personnages refusent de se laisser aller, comme s’ils avaient peur que l’eau qui les éclabousse révèle ce qu’ils tentent de cacher. D’autres, au contraire, embrassent le chaos et s’y perdent, portés par une envie presque enfantine de lâcher prise. Cette tension entre retenue et abandon est omniprésente. Chaque regard, chaque hésitation en dit plus que les dialogues eux-mêmes. 

Il y a une peur sous-jacente : celle de se retrouver face à soi-même, sans masque, sans rôle à jouer. Mais The White Lotus ne se contente jamais de juxtaposer luxe et dépravation. L’épisode soulève aussi la question du passé qui rattrape ses personnages. Certains croyaient pouvoir fuir, changer de peau, réécrire leur histoire. Mais ici, les fantômes ne restent jamais bien longtemps dans l’ombre. Un personnage, en particulier, voit ses mensonges se resserrer autour de lui. Un dossier oublié, un nom qui refait surface, et soudain tout vacille. Il pensait avoir gagné du temps, mais c’était une illusion. 

Et à mesure que la nuit approche, il devient évident que certaines vérités vont éclater. Ce qui rend cet épisode si efficace, c’est qu’il donne l’impression que tout pourrait basculer à tout instant. Une arme a disparu. Un personnage semble prêt à tout pour échapper à son destin. Un autre joue encore le jeu du déni, comme s’il pouvait retarder l’inévitable. Mais The White Lotus ne livre jamais ses réponses trop vite. Cet épisode n’est pas celui du drame final, mais de la préparation. Il installe un malaise, un sentiment d’urgence qui ne trouve pas de résolution immédiate. 

Et c’est là que réside sa force : il laisse planer le doute, il donne envie de scruter chaque détail, de deviner qui, parmi ces âmes perdues, fera le premier faux pas. La suite s’annonce inévitablement explosive. Mais encore faut-il savoir qui tombera en premier.

Note : 5/10. En bref, un épisode qui semble être la première partie d’un double épisode. Il ne se passe pas grand chose et au final, bien que j’aime le côté slow burn de la saison, cela peut devenir agaçant. 

Disponible sur max