Critiques Séries : The White Lotus. Saison 3. Episode 7.

The White Lotus // Saison 3. Episode 7. Killer Instincts.

Dans cet avant-dernier épisode de The White Lotus, les tensions atteignent leur paroxysme sous le soleil écrasant de la Thaïlande. Entre règlements de comptes feutrés, manipulations financières et nuits d’ivresse, chaque personnage semble sur le point d’imploser. La violence physique d’un combat de Muay Thai sert de toile de fond aux affrontements plus insidieux qui se déroulent à l’hôtel et au-delà. L’épisode orchestre un ballet de confrontations où chacun joue son rôle, tentant d’exorciser ses propres fantômes. 

Certains cherchent la vengeance, d’autres la rédemption, mais tous sont rattrapés par leurs propres contradictions. Loin de la quiétude promise par ce paradis exotique, c’est une tempête qui gronde sous la surface. Rick a nourri sa rancœur pendant quarante ans. Il est venu en Thaïlande avec un objectif précis : obtenir justice pour la mort de son père. Mais quand il se retrouve face à Jim, l’homme qu’il accuse, la confrontation prend un tour inattendu. Jim, bien loin du monstre que Rick imaginait, est un vieillard usé, bien ancré dans son petit monde.

L’arme que Rick brandit ne lui sert à rien. Il ne peut pas tirer. Ce n’est pas un héros de film d’action, seulement un homme en quête de quelque chose qu’il ne pourra jamais vraiment obtenir. Alors, il se contente de renverser une chaise – un geste dérisoire qui symbolise l’échec de sa quête de vengeance. Son ami Frank, de son côté, noie la tension dans l’alcool et plonge dans une nuit de débauche, comme pour mieux fuir la réalité. Pendant ce temps, Belinda est confrontée à une offre qu’elle ne peut ni accepter ni refuser facilement. 

Greg, son ancien employeur, lui propose une somme d’argent importante, officiellement en mémoire de Tanya, son épouse défunte. Mais cette somme a un prix : celui du silence. Accepter, c’est devenir complice. Refuser, c’est risquer de se mettre en danger. Son fils Zion, plus pragmatique, ne comprend pas ses hésitations. Pour lui, il s’agit simplement d’une opportunité, pas d’un dilemme moral. Mais Belinda sait que derrière cette proposition, il y a une tentative de contrôle. Greg achète sa tranquillité, et elle refuse d’être une marchandise. Reste à savoir si son refus ne se retournera pas contre elle.

Du côté de Laurie, Jaclyn et Kate, le vernis de la cordialité vole en éclats lors d’un dîner sous tension. Ces trois amies, qui ont passé leur vie à cultiver une rivalité passive-agressive, laissent enfin tomber les masques. Les piques discrètes se transforment en attaques frontales. Laurie reproche à Jaclyn son besoin constant d’attention, Jaclyn riposte en soulignant l’incapacité de Laurie à prendre sa vie en main. Kate, d’habitude plus mesurée, en profite pour asséner quelques vérités bien senties. L’alcool aidant, Laurie décide qu’il est temps d’abandonner ce simulacre d’amitié et de chercher une distraction plus excitante. Elle part assister aux combats de Muay Thai, où elle rencontre Valentin et ses amis. 

Là-bas, elle se laisse séduire par Aleksei, un Russe au charme brut. Une nuit d’évasion qui, bien sûr, cache un piège : au réveil, Aleksei lui demande de l’argent. Prétexte : une mère malade, une dette à régler. Mais avant qu’elle n’ait le temps de répondre, sa petite amie débarque, obligeant Laurie à s’enfuir en catastrophe. Dans sa fuite, elle tombe sur un détail troublant : des bijoux volés, identiques à ceux disparus lors d’un cambriolage à l’hôtel. La soirée bascule. Laurie n’a pas seulement été la cible d’un gigolo opportuniste. Elle vient peut-être de mettre les pieds dans une affaire bien plus dangereuse.

La relation entre Tim et son fils Saxon ne cesse de se détériorer. Tim, perdu dans un brouillard médicamenteux, peine à affronter ses responsabilités. Saxon, de son côté, tente de prouver qu’il est plus qu’un héritier insouciant. Mais entre les soirées arrosées et les provocations, il semble surtout chercher à combler un vide. Le point de rupture arrive lorsqu’un souvenir trouble refait surface : une proposition dérangeante faite par Greg, où passé familial et perversion s’entrelacent. 

Saxon refuse d’entrer dans ce jeu malsain, ce qui ne l’empêche pas de se raccrocher à une autre illusion : Chelsea, la petite amie de Rick, qu’il tente de séduire sous couvert d’une quête spirituelle. Chelsea, quant à elle, oscille entre cynisme et espoir. Elle voudrait croire qu’il est possible d’aider Saxon à évoluer, mais sait bien qu’il est avant tout un produit de son milieu. Leur échange, entre méditation et flirt maladroit, souligne une question plus large : peut-on vraiment changer, ou sommes-nous condamnés à répéter les schémas qui nous ont façonnés ?

En filigrane, l’épisode questionne la place de la violence dans nos vies. Tandis que certains la recherchent pour se sentir vivants, d’autres la fuient par principe ou par peur. Le Muay Thai, avec sa discipline et son rituel, est une forme codifiée de violence, presque spirituelle. Mais ce qui se joue dans les chambres d’hôtel, les dîners mondains et les rues de Bangkok est bien plus chaotique et imprévisible. Là où Gaitok, le réceptionniste de l’hôtel, prône la non-violence, d’autres se débattent avec l’idée que la force est parfois nécessaire. Valentin et son groupe, impliqués dans le vol de bijoux, incarnent une menace bien réelle. 

Tim, dans ses moments de détresse, fantasme une issue radicale. Mais la véritable question est : qui osera franchir la ligne ? À l’aube du dernier épisode, tous les ingrédients sont réunis pour un dénouement dramatique. L’arme de Tim a disparu. Valentin et ses complices risquent d’être démasqués. Laurie détient une information compromettante. Rick, après son échec face à Jim, pourrait chercher une autre manière d’obtenir justice. 

Note : 6.5/10. En bref, The White Lotus a toujours eu une manière bien à elle de faire monter la tension avant l’ultime acte. Qui s’en sortira indemne ? Qui paiera le prix de ses choix ? Une chose est sûre : les vacances idylliques touchent à leur fin, et le retour à la réalité pourrait être brutal.

Disponible sur max