Critiques Séries : The White Lotus. Saison 3. Episode 5.

Critiques Séries : The White Lotus. Saison 3. Episode 5.

The White Lotus // Saison 3. Episode 5. Full-Moon Party.

 

Chaque saison de The White Lotus pousse les limites du confort de ses personnages, les forçant à naviguer entre leurs désirs les plus inavouables et les carcans sociaux qu’ils peinent à briser. Ce cinquième épisode ne fait pas exception. Structuré autour de la fameuse Full-Moon Party, il devient un véritable laboratoire où s’opposent l’abandon total et le contrôle, où certains s’enfoncent plus profondément dans leurs illusions pendant que d’autres commencent à en émerger. Là où certains cherchent l’extase, d’autres luttent contre l’inévitable désillusion. 

 

Entre errances nocturnes, conversations sous haute tension et confrontations silencieuses, cet épisode joue habilement avec la notion de perte de repères. L’objet le plus inquiétant de l’épisode ne se trouve ni dans les drogues circulant librement, ni dans les jeux dangereux auxquels se livrent certains personnages. C’est une arme. Une simple arme à feu, prise par la mauvaise personne, au mauvais moment. Gaitok, le gardien du White Lotus, comprend enfin ce qui s’est passé : Tim a volé l’arme laissée sans surveillance. Une information qu’il n’ose pourtant pas affronter. 

 

La hiérarchie de l’hôtel est claire, et lui-même semble déjà craindre pour son poste. Difficile d’imaginer qu’il prendra le risque d’aller voir Fabian pour signaler la disparition. Cette situation latente, ce silence pesant, amplifie l’impression que quelque chose d’irréversible se prépare. Une arme introduite dans une intrigue ne reste jamais inactive bien longtemps. Tim, de son côté, est absorbé par ses propres tourments. Coincé dans une spirale descendante, il se réfugie dans les médicaments de sa femme, se perd dans ses pensées et peine à affronter la réalité. 

 

Son esprit est ailleurs, loin du dîner où sa fille Piper fait une déclaration qui tombe comme un couperet : elle veut s’installer en Thaïlande. Pourquoi ? Pour trouver une forme de spiritualité, pour comprendre qui elle est vraiment. Un choix qu’elle considère comme une quête authentique, mais qui semble absurde aux yeux de sa mère, Victoria. « Tu n’es pas chinoise », lui lance-t-elle d’un ton moqueur, incapable de cacher son mépris mêlé d’incompréhension. Ce moment de rupture met en lumière une opposition fondamentale : d’un côté, ceux qui se raccrochent aux conventions, à ce qui est attendu d’eux ; de l’autre, ceux qui tentent de s’en libérer, quitte à sombrer dans une illusion de liberté.

 

Pendant que Piper rêve d’illumination, Lochlan et Saxon poursuivent un autre type d’éveil. Leur terrain d’exploration ? La Full-Moon Party. Une parenthèse de chaos où tout semble permis, où les barrières s’effacent sous l’effet des substances et de la musique hypnotique. Chloe et Chelsea, les figures féminines de leur nuit, incarnent cette légèreté apparente, cette insouciance feinte qui masque en réalité des désirs bien précis. Elles veulent s’amuser, tester leurs limites, et surtout ne pas s’ennuyer.

 

Même Saxon, pourtant persuadé d’être au-dessus de tout cela, finit par céder à l’ambiance. Lui qui prétendait ne pas toucher aux drogues (« I am the drugs », avait-il lancé d’un ton suffisant) se retrouve entraîné dans la foule, absorbé par l’expérience. L’euphorie collective devient un piège, une illusion de liberté qui, sous couvert de plaisir, finit par faire perdre tout repère. De l’autre côté de l’île, une autre forme de libération se joue. Laurie, Kate et Jaclyn, trois amies en quête de sensations, ont enfin trouvé de quoi animer leur séjour. Après une série de soirées décevantes, elles tombent sur Valentin et ses amis, incarnations parfaites de l’exotisme de pacotille qu’elles recherchent.

 

L’alcool coule à flots, les rires sont bruyants, et l’instant semble suspendu dans le temps. Pourtant, derrière cette énergie effervescente, une dynamique sous-jacente émerge. Jaclyn, plus affirmée que les autres, prend les devants. C’est elle qui entraîne le groupe, qui impose le rythme. Une manière de masquer son propre malaise ? Peut-être. Kate, quant à elle, commence à percevoir l’envers du décor. Lorsqu’elle voit les garçons se déshabiller et plonger dans la piscine, son expression change. Loin de partager l’excitation générale, elle semble soudain étrangère à cette scène. Son propre besoin de contrôle refait surface, comme un rappel qu’elle n’est pas faite pour ce genre de dérive.

 

Alors que certains s’abandonnent, d’autres tentent de se retrouver. Rick, en quête de réponses sur la mort de son père, retrouve un ancien ami, campé par un Sam Rockwell en grande forme. Leur discussion, d’abord anodine, prend rapidement une tournure plus intime, plus troublante. Son ami, sobre depuis plusieurs mois, lui raconte son propre parcours, une descente dans des expériences de plus en plus extrêmes, à la recherche d’un plaisir insaisissable. Son récit, oscillant entre confession et analyse philosophique, pousse Rick à se questionner. 

 

La quête de sens passe-t-elle nécessairement par l’exploration du désir ? Faut-il toucher le fond pour comprendre qui l’on est vraiment ? La mise en scène renforce cette impression de dualité : les deux hommes sont souvent placés aux extrémités du cadre, séparés par une distance symbolique. Deux trajectoires qui se croisent, mais qui ne suivent pas le même chemin. Pendant que les autres se laissent porter par leurs impulsions, Tim est seul. Assis face à une note qu’il vient d’écrire, il tient son arme. Il s’apprête à appuyer sur la détente. Mais l’instant est interrompu. Victoria entre dans la pièce, inquiète. 

 

Elle ne réalise pas ce qui est en train de se jouer, se contente de lui demander de venir dormir. Cet échange, aussi simple soit-il, le ramène à la réalité. La tension s’effondre, remplacée par une prière murmurée : « Please, God, tell me what to do. » Une requête qui en dit long sur son état d’esprit. Son monde s’effondre, mais il cherche encore une échappatoire. Le lendemain, il ne restera que des fragments de cette nuit. Des souvenirs flous, des regrets naissants, des tensions prêtes à éclater. Belinda, toujours sur le qui-vive, comprend que Greg représente une menace plus grande qu’elle ne l’avait imaginé. 

 

Mais qui pourra l’aider, alors que personne ne semble prendre son inquiétude au sérieux ? Lochlan et Saxon, quant à eux, se réveilleront avec un mélange d’euphorie et de confusion. Ont-ils réellement trouvé ce qu’ils cherchaient, ou ne font-ils que repousser l’inévitable ? Et Tim ? Son réveil sera sans doute le plus brutal. Une nuit de plus à fuir la réalité, mais pour combien de temps encore ? Ce cinquième épisode marque un tournant. Chaque personnage, à sa manière, se retrouve face à ses contradictions. Certains embrassent leurs désirs, d’autres tentent de s’en détacher, mais tous semblent pris au piège d’un cycle dont ils ne maîtrisent plus les règles.

 

La Full-Moon Party n’est pas qu’une simple soirée. C’est un révélateur, un accélérateur de conflits latents. Une parenthèse qui pourrait bien précipiter la chute de certains. La question n’est plus de savoir si l’arme de Gaitok sera utilisée. Mais plutôt par qui, et avec quelles conséquences.

 

Note : 9/10. En bref, ce cinquième épisode marque un tournant. Chaque personnage, à sa manière, se retrouve face à ses contradictions. Certains embrassent leurs désirs, d’autres tentent de s’en détacher, mais tous semblent pris au piège d’un cycle dont ils ne maîtrisent plus les règles.

Disponible sur max

 

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N
Ok....une façon de voir, pour moi c etait plutôt calme comme épisode, peut-être que mes attentes étaient trop élevées après la saison 2....mais, j espère que ça va levé <br /> Dans les prochains épisodes
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