16 Mars 2025
Lorsque j'ai lancé la série The Au Pair, je ne m'attendais pas à grand-chose. Et pour cause, les séries Channel 5 sont souvent des bonnes idées sur le papier exécutées comme de vulgaires bouts de PQ. Ce genre de thriller domestique suit souvent des schémas prévisibles, avec des personnages manipulés par un individu aux motivations obscures. Pourtant, en dépit d'une esthétique qui semble émaner d'une production des années 90, l'histoire a su capter mon attention. L'intrigue repose sur l'arrivée de Sandrine, une jeune femme française engagée comme au pair dans une famille britannique apparemment sans histoire.
Zoe Dalton a tout pour elle : une entreprise florissante, un mariage heureux, deux beaux-enfants adorés et une maison de rêve. Mais les intentions cachées d'une mystérieuse au pair l'entraînent dans un réseau de secrets qui pourrait tout faire voler en éclats.
En quatre épisodes, la série déroule une histoire qui oscille entre suspense et excès, mais qui parvient à maintenir une tension suffisante pour donner envie de connaître le dénouement. L’histoire suit Zoe, une femme qui semble avoir trouvé un équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle. Mariée à Chris, elle s’occupe de ses deux beaux-enfants tout en faisant face à des difficultés liées à la maternité. Leur quotidien bascule avec l’arrivée de Sandrine, une jeune au pair française dont la présence, d’abord rassurante, devient rapidement inquiétante. Derrière son sourire poli, elle cache des intentions troubles qui menacent l’harmonie familiale.
Dès le premier épisode, la série pose les bases d’un thriller psychologique efficace : une nouvelle venue au comportement ambigu, une héroïne qui se sent peu à peu isolée, des tensions familiales exacerbées par des événements de plus en plus étranges. Le rythme est soutenu et chaque épisode apporte son lot de rebondissements, parfois prévisibles, mais suffisamment bien amenés pour maintenir l’intérêt. Visuellement, la série semble appartenir à une autre époque. L'esthétique rappelle certaines productions des années 90, avec une photographie qui manque de modernité. Mais cela ne nuit pas réellement au récit.
L’environnement où se déroule l’histoire, censé être les Cotswolds, n’est pas toujours crédible, probablement pour des raisons de budget. Malgré cela, l’ensemble reste plaisant à regarder, grâce à des décors soignés et une mise en scène fonctionnelle. Là où The Au Pair joue la carte du thriller psychologique, elle se permet aussi des excès dignes d’un feuilleton dramatique. Certaines scènes sont volontairement poussées à l’extrême, comme ces moments où les personnages se retrouvent assommés d’un coup sur la tête et plongent immédiatement dans l’inconscience, ou encore ces injections administrées avec une facilité déconcertante.
Ces éléments frôlent parfois la caricature, mais ils contribuent aussi à l’identité de la série, qui assume son côté divertissement sans prétention. Le point fort de "The Au Pair" réside dans ses personnages, bien qu’ils soient parfois enfermés dans des archétypes. Zoe incarne la femme forte, mais vulnérable, qui se bat pour protéger sa famille. Son évolution au fil des épisodes est intéressante, même si certaines de ses réactions face à la menace que représente Sandrine semblent un peu lentes. Sandrine, de son côté, est le personnage qui porte véritablement la série.
Son comportement intrigant, son air faussement bienveillant et sa capacité à manipuler ceux qui l’entourent en font une antagoniste redoutable. Pourtant, certains aspects de son plan laissent perplexe. Pourquoi a-t-elle besoin d’un mur entier couvert de photos et de notes, comme si elle menait une enquête criminelle ? Ces choix scénaristiques ajoutent du mystère, mais manquent parfois de subtilité. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Le père de Zoe, interprété par David Suchet, apporte une présence réconfortante et une touche d’authenticité.
Les enfants, quant à eux, jouent un rôle clé dans l’intrigue, même si certains événements les concernant semblent peu crédibles, comme cette jeune fille enceinte de huit mois qui parvient à cacher sa grossesse sans trop de difficultés. The Au Pair n’est pas un thriller révolutionnaire, mais il fonctionne sur son propre registre. Les ficelles du scénario sont parfois grossières, les rebondissements exagérés, mais il est difficile de ne pas enchaîner les épisodes pour découvrir le fin mot de l’histoire. Si l’on cherche une série aux intrigues complexes et aux personnages profondément travaillés, The Au Pair risque de frustrer.
Mais en acceptant ses excès et en se laissant porter par son rythme, elle offre un divertissement plaisant, idéal pour une soirée où l’on veut juste se laisser happer par une histoire sans trop réfléchir. En somme, une série imparfaite, mais qui remplit son rôle : celui d’un thriller psychologique accessible et rythmé, où le plaisir réside autant dans les tensions familiales que dans les exagérations scénaristiques.
Note : 5/10. En bref, malgré ses imperfections, The Au Pair fonctionne assez bien en tant que divertissement du dimanche après-midi.
Prochainement en France
Disponible sur My5 (Channel 5), accessible via un VPN
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog