When No One Sees Us / Cuando Nadie Nos Ve (Saison 1, épisode 1) : crimes en Andalousie

When No One Sees Us / Cuando Nadie Nos Ve (Saison 1, épisode 1) : crimes en Andalousie

Dès ses premières images, When No One Sees Us (Cuando Nadie Nos Ve) impose une atmosphère pesante et envoûtante. Située dans la ville andalouse de Morón de la Frontera, au cœur d’une Espagne où se mêlent traditions séculaires et influences américaines, cette nouvelle série hispano-américaine dévoile un premier épisode riche en mystères et en tension dramatique. En suivant deux enquêtrices que tout oppose, mais que les circonstances forcent à coopérer, ce thriller policier s’annonce aussi captivant que troublant.

 

Deux policières tentent de résoudre une série de crimes dans la ville andalouse de Morón de la Frontera, dans la région politique et culturelle de Séville, qui abrite l'une des plus grandes bases militaires internationales des États-Unis.

 

Morón de la Frontera n’est pas un simple décor pittoresque : son histoire en fait un lieu stratégique et symbolique. Nichée en Andalousie, cette ville abrite une base militaire américaine, élément central de l’intrigue. Cette proximité entre l’Espagne traditionnelle et la présence de l’armée des États-Unis crée une dualité omniprésente dans la série, renforcée par une réalisation immersive qui fait la part belle aux ruelles étroites, aux paysages arides et aux processions religieuses spectaculaires. Le premier épisode s’ouvre sur un suicide troublant : un homme s’est donné la mort selon un rituel de hara-kiri, une mise en scène inhabituelle qui choque la population locale. 

 

En parallèle, une disparition inexpliquée secoue la base militaire voisine. Deux affaires a priori sans lien… mais qui, très vite, semblent se répondre dans un jeu d’échos troublant. L’une des forces de la série réside dans son duo de protagonistes féminines, incarnées par Maribel Verdú et Mariela Garriga. Lucia Gutiérrez, sergente de la Garde Civile espagnole, est une enquêtrice aguerrie, ancrée dans une Espagne aux traditions profondément enracinées. De l’autre côté, Magaly Castillo, agent spécial de l’armée américaine, représente une approche plus méthodique et pragmatique, façonnée par une culture militaire rigide et une vision extérieure du pays où elle opère.

 

Leur collaboration est loin d’être fluide. Dès leur première rencontre, une tension sous-jacente s’installe : différences de méthodes, méfiance mutuelle et conflits d’intérêt entre leurs institutions respectives compliquent chaque avancée de l’enquête. Cette dynamique promet une évolution passionnante au fil des épisodes, où la confiance devra se construire dans l’adversité. Si When No One Sees Us se présente comme un thriller, son ambition dépasse largement le simple cadre policier. L’intrigue explore des thématiques profondes, en phase avec la réalité sociopolitique de l’Espagne et de ses relations avec les États-Unis. 

 

La Semaine sainte, période sacrée en Andalousie, devient ici un théâtre d’événements troublants, où la ferveur religieuse et les croyances populaires se heurtent aux nécessités de l’enquête criminelle. De plus, la présence militaire américaine dans la région n’est pas un simple détail de contexte : elle influence directement le déroulement de l’enquête. L’épisode soulève des questions cruciales sur la souveraineté, les zones d’influence et les tensions entre populations locales et forces étrangères. Le personnage du colonel Seamus Hoopen, dirigeant de la base, incarne cette complexité, oscillant entre coopération apparente et agendas cachés.

 

D’un point de vue esthétique, When No One Sees Us impressionne par sa photographie léchée et son ambiance pesante. La lumière crue du soleil andalou contraste avec les zones d’ombre de l’enquête, tandis que la mise en scène joue intelligemment avec les espaces clos et les vastes étendues désertiques pour refléter l’isolement progressif des protagonistes. Chaque plan semble minutieusement pensé pour renforcer le sentiment d’oppression et d’incertitude. Loin de se contenter d’un récit linéaire, la série adopte une narration fragmentée, multipliant les points de vue et les retours en arrière subtils. 

 

Ce choix narratif, s’il demande une attention accrue, enrichit considérablement l’intrigue en semant des indices qui ne prendront leur sens que plus tard. Avec son premier épisode, When No One Sees Us pose les bases d’une série captivante, où les enquêtes criminelles servent de prisme pour explorer les tensions culturelles et géopolitiques. Grâce à une écriture intelligente, des personnages forts et une atmosphère travaillée, ce thriller hispano-américain s’annonce comme une œuvre aussi intrigante que dérangeante. 

 

Si l’alchimie entre les deux héroïnes reste encore à se développer, la richesse de l’univers et la profondeur des thématiques abordées laissent entrevoir un potentiel narratif impressionnant. La suite de la série déterminera si cette promesse est tenue, mais une chose est certaine : When No One Sees Us est une expérience à ne pas manquer pour les amateurs de polars exigeants et immersifs.

 

Note : 6.5/10. En bref, un polar captivant dans la veine de True Detective à la sauce espagnole entre traditions andalouses et tensions géopolitiques. 

Disponible sur max

 

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