5 Avril 2025
9-1-1 // Saison 8. Episode 13. Invisible.
L’épisode 13 de la saison 8 de 9-1-1 s’intitule "Invisible", et c’est un mot qui colle à la peau de plusieurs personnages cette semaine. L’idée de se sentir effacé, ignoré, voire inexistant traverse plusieurs intrigues, avec plus ou moins de justesse. Si le ton reste fidèle à l’ADN de la série – mélange d’interventions absurdes et de drames personnels – certaines décisions scénaristiques interrogent, surtout quand elles impactent des personnages qui, jusque-là, avaient une cohérence bien établie. Dès l’ouverture, retour à une intervention typique de la série, entre ridicule et absurde. Un homme piégé sous son propre lit coffre, pendant que sa fiancée et son cousin profitent de l’occasion pour... s’envoyer en l’air au-dessus de lui.
L’ironie de la situation prête à sourire, même si elle frôle le sketch. L’Apple Watch qui sauve la mise ne passe pas inaperçue, et difficile de ne pas y voir un petit clin d'œil bien placé à la marque à la pomme. Ce genre de scènes, aussi extravagantes soient-elles, font partie de l’ADN de 9-1-1 et fonctionnent surtout grâce au contraste avec les intrigues plus dramatiques. Mais c’est Hen qui occupe le centre émotionnel de l’épisode. Ce jour-là, c’est son anniversaire… sauf que personne ne semble s’en souvenir. Ni sa femme Karen, ni ses collègues, ni même sa propre mère. Loin du cliché de la fête surprise déguisée en oubli volontaire, la série choisit ici de jouer la carte du vrai oubli collectif.
Et c’est là que ça coince. Imaginer que Karen, Chimney, Bobby ou Buck puissent tous zapper cette date paraît assez peu crédible. Ces personnages sont souvent présentés comme une famille soudée, et leur manque total d’attention frôle l’invraisemblance. La situation empire quand Hen arrive à la caserne et découvre qu’ils fêtent… l’arrivée de nouvelles buses haute pression baptisées “HEN”. Le comble de la maladresse. Ce sentiment d’invisibilité qui l’envahit trouve un écho lors d’une intervention, encore avec le fameux Archie – le même qui était coincé sous son lit plus tôt.
Cette fois, il se retrouve prisonnier dans la roue d’un camion. Hen, à bout, laisse ses émotions déborder, et c’est dans ce moment qu’elle exprime à voix haute son ressenti, autant pour Archie que pour elle-même : l’impression de s’effacer, de ne plus occuper de place. Le monologue sonne juste, mais il découle d’une situation artificielle. Ce qui aurait pu être un moment fort est fragilisé par les incohérences qui l’entourent. Pendant ce temps, à El Paso, Eddie tente de regagner du terrain auprès de Christopher. Préparer un dîner parfait, organiser un week-end spécial, se montrer à la hauteur : tout y passe, mais rien ne se déroule comme prévu.
Repas ruiné, programme annulé à cause d’un tournoi d’échecs dont il ignorait l’existence… Le fossé avec ses parents se creuse, et le malaise est palpable. Heureusement, la relation entre Eddie et Buck, toujours aussi complice même à distance, vient alléger cette tension. Les échanges entre eux prennent des allures de partenariat affectif non assumé, et leur proximité reste l’un des fils rouges les plus intéressants de la saison. Le vrai tournant vient plus tard, quand Eddie décide de se rendre au tournoi pour voir Christopher jouer. Là, il découvre que les organisateurs croient que Ramón est le père de Chris. Un coup dur, mais révélateur.
Puis, Chris tombe malade en pleine partie, et le masque tombe : il déteste les échecs, mais s’y plie pour ne pas décevoir ses grands-parents. Eddie comprend qu’il a trop longtemps laissé d’autres décider à sa place. Ce moment d’honnêteté ouvre enfin la porte au retour de Christopher chez lui. Une décision attendue depuis la fin de la saison précédente, qui apporte un soulagement tangible. Le dernier acte revient à Hen, encore elle. Archie, influencé par les paroles de la secouriste, interprète mal ses conseils et finit par agresser des inconnus dans un bus, armé d’un couteau. Hen intervient, désamorce la situation, sauve une vie et évite un drame.
Une fin mouvementée pour une journée d’anniversaire déjà bien catastrophique. Le geste d’Archie pousse Hen à relativiser, et elle finit par accepter les excuses de ses proches. Trop facilement, peut-être. Un pardon un peu hâtif, qui laisse un goût d’inachevé. Cet épisode de 9-1-1 oscille entre maladresses narratives et beaux moments d’émotion. La trajectoire d’Eddie et Christopher sonne juste, elle repose sur un vécu crédible, des dialogues sincères, et une évolution attendue. À l’inverse, l’oubli de l’anniversaire de Hen, censé être le moteur de sa storyline, repose sur un postulat fragile.
Certains personnages ne sont pas à leur place, ou réagissent de façon peu cohérente avec ce qu’ils sont censés représenter. 9-1-1 reste fidèle à sa formule : entre interventions absurdes, émotions fortes et dynamiques familiales complexes. Mais cette semaine, le déséquilibre entre le fond et la forme se fait sentir. Heureusement, la série semble avoir enfin refermé une parenthèse trop longue autour de la séparation d’Eddie et de son fils. Il était temps.
Note : 6/10. En bref, 9-1-1 reste fidèle à sa formule : entre interventions absurdes, émotions fortes et dynamiques familiales complexes. Mais cette semaine, le déséquilibre entre le fond et la forme se fait sentir.
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