Critiques Séries : Grey’s Anatomy. Saison 21. Episode 14.

Critiques Séries : Grey’s Anatomy. Saison 21. Episode 14.

Grey’s Anatomy // Saison 21. Episode 14. Love in the Ice Age.

 

Avec chaque nouvel épisode de Grey’s Anatomy, on croit connaître la mécanique : un peu de drame médical, quelques étincelles relationnelles, et une pincée de nostalgie pour les fans de longue date. Et pourtant, l’épisode 14 de cette 21e saison a réussi à surprendre, non pas par son intensité, mais par la façon dont il tisse des thèmes récurrents – la confiance, les erreurs passées, et l’ego médical – en les rendant profondément humains. L’arrivée d’un nouveau « super chirurgien » à l’hôpital Grey Sloan n’est jamais anodine. 

 

Cette semaine, c’est le Dr Joseph Chase qui s’est imposé comme la nouvelle étoile montante... du moins sur le papier. Dès les premières minutes, on sent une tension sourde : Webber le rejette sans ambages, et Simone gèle littéralement en le voyant. Ce malaise n’est pas sans raison. Ce que l’épisode met habilement en lumière, c’est le poids du passé dans la pratique médicale. Simone a travaillé sous Chase par le passé, à Baltimore, et cette expérience l’a profondément marquée. Elle s’est fait licencier pour avoir osé défendre une patiente noire ignorée par le système. 

Aujourd’hui, c’est une autre femme noire – Gabby – qui se retrouve entre les mains de ce même chirurgien. La boucle est bouclée, mais l’histoire se répète-t-elle vraiment ? Ce qui m’a frappé, c’est le silence de Simone. Pourquoi ne pas en parler à Bailey ? Elle qui a pourtant construit un lien fort avec elle aurait pu – aurait dû ? – briser cette omerta. Est-ce la peur de raviver de vieilles blessures, ou simplement une lassitude face à un système encore trop lent à évoluer ? Ce dilemme moral donne une épaisseur bienvenue au personnage de Simone, qu’on suit depuis plusieurs épisodes comme le miroir moderne de Meredith.

 

Heureusement, la voix de la raison – ou plutôt du cœur chirurgien – revient à Bailey. Lorsqu’elle comprend que Chase compte abandonner Gabby au beau milieu d’une opération, pour ne pas compromettre son « taux de réussite parfait », elle n’hésite pas à le mettre dehors, en pleine intervention, devant une foule de collègues. Un moment fort, sans mise en scène exagérée, mais d’une efficacité redoutable. Ce renversement est d’autant plus significatif qu’il met en lumière une dynamique intéressante de cette saison : la remise en question des figures d’autorité. 

Là où Webber, parfois prisonnier de sa prudence, décline l’opération, Bailey agit. Là où Chase fuit la complexité, elle innove. Cette confrontation discrète mais palpable entre anciens et nouveaux visages donne du relief à cette saison. L’épisode glisse également une évolution subtile mais importante : la relation entre Webber et Adams. Après avoir été mis sur la touche pendant de longs épisodes, Adams semble enfin entrevoir une lumière au bout du tunnel. Webber accepte de reparler à sa femme pour envisager un retour dans le programme. 

 

Cette progression lente, parfois frustrante, trouve ici un écho humain : on sent que Webber, bien que parfois rigide, est prêt à reconnaître les efforts sincères. Ce duo, un peu inattendu, fonctionne mieux qu’on ne l’aurait cru. Webber transmet une sagesse qu’on sent parfois surannée, mais toujours teintée de bienveillance. Adams, de son côté, oscille entre ambition et humilité. Une dynamique qui pourrait bien redonner un peu de fraîcheur à la série. Autre fil rouge de l’épisode : Blue. Depuis sa rupture avec Molly, il déraille. Attitude désinvolte, humour déplacé, et une capacité à se saboter lui-même presque touchante – s’il n’était pas aussi agaçant. 

Face à un patient traumatisé par la perte de son frère, Blue finit par se reconnecter à quelque chose de plus grand que son nombril. C’est ce genre de micro-réveils émotionnels qui, bien dosés, donnent à Grey’s son ton si particulier. Mais soyons clairs : cette spirale descendante commence à s’étirer un peu trop. On espère que ce « road to redemption » ne s’éternisera pas, car le personnage mérite mieux qu’un cliché de l’homme torturé. Fidèles à eux-mêmes, Teddy et Owen sont toujours dans une relation à la dérive. Après l’accord d’ouverture de leur mariage, Teddy n’a pas franchi le pas avec Cass, alors qu’Owen, lui, n’a eu aucune hésitation avec une vieille amie. 

 

Résultat : Teddy est en colère, Owen tente de se rattraper, et on se retrouve dans un cycle bien connu des fans de longue date. Ce qui rend cette intrigue fatigante, c’est son caractère prévisible. On aimerait voir ces personnages – qui ont tant traversé – trouver un peu de stabilité, ou à défaut, se séparer pour de bon. Cette tension permanente, censée faire vibrer les téléspectateurs, commence à lasser. Enfin, difficile de ne pas évoquer l’histoire secondaire de Brendan, tombé amoureux en 17 minutes et mortellement blessé par un coup de pique à glace. 

Son décès brutal aurait pu être évité, et pour une fois, le doute est permis : les médecins n’auraient-ils pas dû mieux gérer la situation ? Entre l’envie d’un moment romantique et la réalité clinique, Grey’s joue ici sur une ligne fine. L’émotion est là, mais la logique médicale est mise à rude épreuve. L’épisode 14 de la saison 21 n’a pas offert de révolution narrative, mais il a su poser des jalons importants. Le retour de Bailey au sommet de son art, les blessures encore vives de Simone, la lente progression d’Adams, ou encore la déchéance de Blue : autant de fils narratifs que la série tisse sans précipitation, mais avec une forme de constance.

 

En prenant un peu de recul, on voit clairement une volonté cette saison de replacer les émotions – et les responsabilités – au centre. La technique, le prestige, les statistiques, tout cela s’efface lorsque la vie des patients est en jeu. Et dans un monde médical souvent gouverné par les egos, voir des personnages revenir à l’essentiel reste ce qui donne à Grey’s Anatomy ce supplément d’âme. Rendez-vous la semaine prochaine pour voir si ces pistes se confirment… ou si la série repart, comme souvent, dans ses zones d’ombre préférées.

 

Note : 6/10. En bref, l’épisode a de bonnes choses à offrir mais l’intrigue d’Owen et Teddy commence à devenir vraiment fatigante à la longue. 

Prochainement sur Disney+, TF1 et TF1+

 

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Commenter cet article
L
Hello, <br /> Sur quelle plateforme regardes tu les épisodes ? Ils sont indisponible dans my canal…
Répondre
D
Je mets les plateformes dans mes articles si les épisodes sont dispos quand j'écris mes articles pour plus de repère et que tout le monde puisse trouver les épisodes. <br /> Dans le cas de Grey's Anatomy, je ne suis pas fier de mon mode de consommation de la série 🫣🏴‍☠️ La saison 21 arrivera prochainement sur TF1. Etant donné que TF1 n'enchaîne pas avec la saison 21 après la saison 20, je ne sais pas quand ils diffuseront la suite de la série.
G
coucou toi<br /> sympa pour cette article<br /> toujour bien de lire ta critique<br /> bon weekend
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D
Merci beaucoup :) bon weekend à toi aussi