Critiques Séries : Will Trent. Saison 3. Episode 14.

Critiques Séries : Will Trent. Saison 3. Episode 14.

Will Trent // Saison 3. Episode 14. A Funeral Fit for a Quartermaine.

 

L’épisode 14 de la saison 3 de Will Trent m’a particulièrement marqué, non pas par son intrigue policière classique, mais par la manière dont il explore les racines profondes de ses personnages. Ce que j’apprécie avec cette série, c’est qu’elle ne se contente pas de résoudre des enquêtes. Elle va au-delà, en creusant dans l’histoire personnelle de ceux qui les mènent. Cet épisode en est un parfait exemple, en mettant en lumière la relation complexe entre Will et Rafael Wexford, mais aussi en ouvrant une fenêtre sur la fragilité d’Ormewood. Depuis le début de la saison, la présence de Rafael planait comme une énigme. J’avais l’intuition qu’il jouait un rôle bien plus central dans le passé de Will. 

 

Jusqu’à présent, le lien entre eux restait flou. Mais avec cet épisode, les pièces du puzzle commencent enfin à s’imbriquer. Les flashbacks m’ont permis de comprendre l’impact que Rafael a eu sur Will, à un moment où celui-ci cherchait encore à construire une identité après avoir quitté le système de placement. Ce qui ressort de leur relation, c’est une tension permanente entre fraternité et trahison. Rafael n’est pas un personnage lisse, mais c’est justement ce qui le rend intéressant. Il m’a semblé sincère dans sa volonté de rendre hommage à sa grand-mère Pearl, une figure maternelle à la fois pour lui et pour Will. 

La voir prendre Will sous son aile, sans se soucier de son passé ni de son avenir, ajoute une dimension émotionnelle forte à l’histoire. Pearl incarne cette forme d’amour inconditionnel qui manque cruellement à beaucoup de personnages dans la série. La scène des funérailles, à la fois solennelle et pleine de clin d’œil, comme celui à General Hospital, m’a paru bien dosée. Ce genre de moments permet à la série de respirer, de casser le rythme des intrigues policières sans pour autant tomber dans le mélo. Mais derrière les souvenirs, la tension revient vite. Will n’est pas là uniquement pour pleurer Pearl. 

 

Il cherche surtout à faire tomber Rafael, ce qui crée une ambivalence constante dans ses gestes et ses paroles. Ce sont ces dilemmes moraux qui donnent de la profondeur au personnage. Il n’est pas parfait, il doute, il agit parfois par vengeance plus que par devoir. Et c’est précisément cette faille qui le rend crédible. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à découvrir que Will avait flirté avec la délinquance dans sa jeunesse. Ce pan de son histoire m’a surpris, mais il a aussi donné plus de relief à son parcours. Savoir qu’il a frôlé un autre destin, probablement celui de Rafael, renforce le poids de ses choix actuels. Et paradoxalement, c’est Rafael qui, à un moment clé, lui sauve la vie.

La scène où les deux jeunes se retrouvent piégés par les hommes à qui ils ont volé des tapis est révélatrice. Rafael agit par instinct, par loyauté peut-être, mais cela ne suffit pas à effacer des années de tensions. Ces souvenirs douloureux semblent hanter les deux hommes, jusqu’à influencer leurs décisions présentes. On sent que la ligne entre justice et revanche est mince pour Will. Dans cette équation compliquée, Jeremy apporte une couche supplémentaire de complexité. Lui aussi est tiraillé, entre sa volonté d’aider à faire tomber Rafael et la peur de finir en prison. 

 

Ce personnage a beaucoup évolué depuis le début de la série. Dans cet épisode, je l’ai trouvé plus mature, plus conscient des conséquences de ses actes. Il y a un vrai poids émotionnel autour de la relation entre Faith et Jeremy. Elle n’est pas seulement une agent du GBI, elle est avant tout une mère prête à tout pour protéger son fils. C’est ce dilemme qui m’a semblé le plus poignant : comment concilier amour maternel et responsabilité morale ? La détresse de Faith était palpable, surtout lorsqu’elle comprend que le filet se resserre autour de Kovich, le "fixer" de Rafael.

Le fait que ce dernier soit éliminé par Emil, le bras droit de Rafael, relance l'intrigue, tout en rappelant un thème récurrent dans la série : la trahison vient souvent de ceux qu’on croit proches. L’autre fil rouge de l’épisode, plus discret mais tout aussi important, est l’état de santé d’Ormewood. Jusque-là, son passé militaire n’était évoqué qu’en filigrane. Mais cette fois, il devient central. J’ai trouvé très juste la manière dont la série aborde les séquelles invisibles laissées par la guerre. Ce n’est pas un héros de roman, c’est un homme qui souffre, qui cache ses douleurs et tente de rester debout pour ses enfants.

 

Les scènes où il perd ses repères, où sa vision se trouble, où il doute de lui-même, m’ont profondément touché. Et surtout, sa peur de perdre le respect de ses proches, notamment d’Angie, montre à quel point il tient à garder la face. Son comportement lors de l’épisode précédent, où il montrait de l’empathie pour un ancien soldat manipulé, prend ici tout son sens. Ce n’était pas de la compassion gratuite, mais un miroir de sa propre histoire. Ce qui ressort de cet épisode, et d’ailleurs de toute cette saison, c’est cette idée de "famille choisie". Amanda, en chef de clan, prend très au sérieux son rôle de protectrice. 

Elle n’a pas besoin de liens de sang pour se sentir concernée par Jeremy. Cette dynamique entre les personnages crée un ancrage émotionnel fort, qui dépasse les simples enquêtes. La relation entre Angie et Will, toujours aussi ambigüe, reste pour moi une zone d’ombre intéressante. L’épisode précédent laissait entrevoir une certaine tendresse, malgré la décision de rester "amis". Ici, l’accent est moins mis sur eux, mais leur complicité reste palpable, notamment dans leur façon de travailler ensemble ou de soutenir Ormewood. Le dénouement de l’épisode, avec la tentative d’assassinat de Rafael lors des funérailles, m’a paru à la fois attendu et bien exécuté. 

 

Emil, qui avait pourtant toute la confiance de Rafael, incarne cette figure du traître que la série utilise souvent pour créer des ruptures narratives. J’aurais aimé un peu plus de subtilité dans sa construction, mais l’affrontement final avec Will reste efficace. Le choix de Rafael d’entrer dans un programme de protection des témoins, en pensant d’abord à sa fille Sunny, redore légèrement son image. Il n’est pas seulement un homme d’affaires véreux, c’est aussi un père. Cela ne l’absout pas de ses fautes, mais cela nuance son portrait.

Cet épisode 14 n’a pas forcément brillé par son rythme ou ses révélations spectaculaires, mais il a su poser les bonnes questions sur les liens du passé, la rédemption et les choix moraux. Il m’a rappelé que Will Trent fonctionne mieux quand elle laisse parler ses personnages, quand elle leur donne de la chair et des contradictions. C’est dans ces moments-là que la série sort du lot, qu’elle cesse d’être un simple procedural pour devenir une vraie fresque humaine. Il reste à espérer que les prochains épisodes continueront sur cette lancée, en approfondissant les arcs personnels tout en gardant une tension dramatique bien dosée.

 

Note : 6.5/10. En bref, Cet épisode n’a pas forcément brillé par son rythme ou ses révélations spectaculaires, mais il a su poser les bonnes questions sur les liens du passé, la rédemption et les choix moraux. Il m’a rappelé que Will Trent fonctionne mieux quand elle laisse parler ses personnages, quand elle leur donne de la chair et des contradictions.

Prochainement sur TF1 et TF1+

 

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