17 Octobre 2025
9-1-1: Nashville // Saison 1. Episode 2. Hell and High Water.
Le deuxième épisode de 9-1-1: Nashville, intitulé “Hell and High Water”, prend enfin un peu de relief. Ce n’est pas encore le grand déclic, mais quelque chose commence à se construire, notamment à travers un personnage qui, jusque-là, n’avait rien d’attachant : Don Hart. Le capitaine de la caserne 113, si lisse et impeccable dans le pilote, laisse apparaître une face bien plus rugueuse — parfois agaçante, souvent maladroite. Derrière l’uniforme et la rigueur du chef, se cache un homme qui perd pied dans sa propre vie familiale. Sa relation avec Blythe, son épouse, se fissure à mesure que refont surface de vieux secrets.
Et si cette tension donne un peu de chair au récit, elle souligne surtout une écriture encore hésitante. Le dialogue entre Don et Blythe, censé être une confrontation intime, ressemble davantage à un règlement de comptes mal déguisé. Don tente de se justifier, mais finit par retourner la faute contre celle qu’il a blessée. Une scène qui en dit long sur la dynamique de pouvoir dans leur couple, et sur la difficulté qu’a la série à nuancer ses personnages masculins. Blythe, elle, prend enfin de l’ampleur. L’épisode lui donne l’occasion de montrer qu’elle n’est pas simplement la femme du capitaine, mais une femme qui refuse d’être tenue à l’écart des vérités qui la concernent.
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Son face-à-face avec Dixie, bien que court, révèle un potentiel dramatique que la série gagnerait à creuser. Ces échanges entre femmes ont une authenticité que le reste de l’épisode peine à atteindre. Pendant ce temps, Ryan — le fils de Don et Blythe — continue de porter sur ses épaules une bonne part de la dimension émotionnelle de 9-1-1: Nashville. Son rapport à Blue, le fils caché de son père, se complexifie. La colère se mêle à la curiosité, et l’on sent que Ryan n’a pas fini de questionner ce que signifie “être de la même famille”. Là où l’épisode précédent le montrait en colère, celui-ci laisse apparaître une forme d’ouverture, une hésitation entre rejet et compassion.
Michael Provost parvient à donner à Ryan une profondeur que beaucoup de personnages n’ont pas encore trouvée. Son jeu sobre, souvent intériorisé, rend crédible ce conflit intérieur. C’est sans doute le premier moment où Nashville réussit à faire ressentir quelque chose de sincère, sans forcer l’émotion. En revanche, les seconds rôles féminins continuent d’être relégués à l’arrière-plan. Roxie et Taylor n’ont toujours pas d’intrigue à elles, ce qui devient difficile à ignorer. Deux femmes, deux pompières compétentes, présentes à l’écran mais presque invisibles dans le scénario. Leurs scènes se limitent à des échanges légers ou à des moments de soutien auprès de Ryan, sans qu’on sache vraiment qui elles sont.
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Cette absence de développement n’est pas qu’un détail : elle empêche la série d’être à la hauteur de son cadre, celui d’une ville réputée pour sa diversité et sa vitalité. Le contraste avec Dixie est frappant. Même si elle n’est pas toujours mise en valeur, elle bénéficie d’un vrai espace narratif. Son autorité naturelle, parfois teintée de cynisme, lui permet d’exister pleinement. Ce n’est pas encore un personnage central, mais elle attire l’attention chaque fois qu’elle apparaît, notamment face à Blythe. L’épisode tente également de donner plus de place à Cammie, la standardiste du centre d’appels. Malheureusement, le résultat reste plat. Ses scènes manquent de tension et de vérité.
Son rôle, censé être un relais émotionnel entre les victimes et les sauveteurs, se réduit à une suite de dialogues convenus. Il y a là un vrai manque de substance, surtout lorsqu’on se souvient de ce que d’autres séries du même univers ont su faire avec des personnages similaires. Sur le plan des interventions, “Hell and High Water” reprend les codes familiers du genre : catastrophe naturelle, urgence extrême, dilemme moral. Le passage du tornado et la scène du sauvetage au sommet du château d’eau sont visuellement efficaces, mais la tension ne dure jamais. Sans attachement profond aux personnages, même les éclairs les plus spectaculaires perdent leur impact. Et lorsque le capitaine se retrouve frappé par la foudre, difficile d’y voir autre chose qu’un écho maladroit à des intrigues déjà explorées ailleurs.
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C’est peut-être là que se trouve le principal enjeu pour 9-1-1: Nashville : sortir de l’ombre de ses aînées. Pour l’instant, la série cherche son propre ton, sans encore parvenir à s’affranchir des formules toutes faites. Mais malgré ses maladresses, cet épisode laisse entrevoir quelque chose. Entre les silences tendus de Blythe, les doutes de Ryan et les colères rentrées de Dixie, une vraie humanité commence à émerger. Si le chaos est souvent le moteur de ce genre de fiction, ici, c’est dans les non-dits que tout se joue. Et peut-être qu’à force de fissures, Nashville finira par trouver sa vérité — loin du vacarme des sirènes et plus près de ce qu’il y a de plus fragile : la famille.
Note : 5/10. En bref, la série cherche son propre ton, sans encore parvenir à s’affranchir des formules toutes faites. Mais malgré ses maladresses, cet épisode laisse entrevoir quelque chose.
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