Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 2), Chicago Fire (Saison 14, épisode 2), Chicago PD (Saison 13, épisode 2)

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 2), Chicago Fire (Saison 14, épisode 2), Chicago PD (Saison 13, épisode 2)

Chicago Med // Saison 11. Episode 2. A Game of Inches.

 

Le deuxième épisode de la saison 11 de Chicago Med, intitulé « A Game of Inches », avait la lourde tâche de célébrer un cap symbolique : le 200e épisode de la série. Pourtant, ce qui frappe avant tout, c’est que les scénaristes ont choisi la sobriété. Plutôt que d’en faire un événement grandiloquent, ils livrent une intrigue solide, centrée sur la pratique médicale et sur des dilemmes humains. Et, au cœur de tout cela, un visage bien connu fait son retour : celui de Will Halstead. Revoir Will Halstead dans les couloirs de Gaffney n’est pas qu’un clin d’œil pour les fans. C’est aussi une façon de reconnecter la série à ses racines, à ce mélange de passion, d’imprudence et d’empathie qui a toujours défini ce personnage. 

 

Nick Gehlfuss reprend son rôle avec aisance, sans effet de manche. On retrouve le Will impulsif mais profondément humain, celui qui agit avant de réfléchir, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Le scénario a la bonne idée de ne pas faire de son retour le centre exclusif de l’épisode. Will participe à l’un des cas médicaux principaux, mais laisse aussi la place à Frost et Lenox, deux médecins dont les trajectoires continuent de s’affirmer. Cette dynamique d’ensemble donne au récit un équilibre que la série a parfois perdu dans le passé lorsqu’elle se concentrait trop sur un seul protagoniste. L’un des moments que beaucoup attendaient était la rencontre entre Will et Hannah. 

Pourtant, ces deux-là ne partagent que quelques scènes, furtives, presque frustrantes. Après tout ce qu’ils ont traversé, on aurait aimé les voir échanger un peu plus qu’un regard poli. Leurs interactions laissent un goût d’inachevé, comme si les scénaristes hésitaient à rouvrir une page déjà tournée. Pendant ce temps, l’hôpital bruisse de rumeurs autour de la grossesse d’Hannah. Et là encore, Chicago Med retombe dans un travers qu’on connaît bien : le commérage de couloir. On aimerait que le personnel de Gaffney se concentre davantage sur la médecine que sur la vie privée de ses collègues. D’autant que la série prouve régulièrement qu’elle peut aborder des questions éthiques et humaines bien plus intéressantes.

 

Un autre fil conducteur de l’épisode oppose Dean Archer à Mitch Ripley. Les deux hommes incarnent deux visions différentes de la médecine : l’un rigide et attaché aux protocoles, l’autre plus instinctif et prêt à prendre des risques. Leur désaccord sur un cas précis est bien amené, car il s’ancre dans des valeurs professionnelles réelles. Dommage, en revanche, que certains personnages réduisent ce conflit à une rivalité autour d’Hannah. Cette lecture romantique affaiblit une intrigue qui, autrement, aurait pu approfondir la réflexion sur les méthodes médicales et la prise de décision en situation d’urgence. L’épisode marque un tournant inattendu avec une situation de crise dans le bloc opératoire. 

Une femme armée parvient à pénétrer dans l’hôpital pour récupérer des drogues cachées dans le corps d’un patient. Le scénario bascule alors dans une tension digne d’un thriller, mais la cohérence en prend un coup. Qu’une personne puisse franchir tous les niveaux de sécurité jusqu’à la salle d’opération sans être interceptée interroge, même pour une série télévisée. Heureusement, la mise en scène maintient un certain réalisme émotionnel grâce à la réaction de Lenox, qui parvient à désamorcer la situation avec calme et empathie. Cette scène illustre bien l’évolution de son personnage, plus nuancée depuis le début de la saison. Là où elle paraissait distante, elle montre ici une capacité à se connecter aux émotions d’autrui, même dans le danger.

 

Ce qui distingue cet épisode des autres épisodes célébrant un cap souvent pompeux, c’est justement sa simplicité. Pas de grand effet de manche ni de nostalgie forcée, mais une continuité naturelle. Le retour de Will Halstead n’est pas un prétexte à la célébration, c’est une pièce du puzzle, intégrée au rythme habituel de Gaffney. Et c’est sans doute ce qui rend ce 200e épisode plus efficace que prévu. Certes, tout n’est pas parfait : certaines intrigues secondaires semblent survolées, et la dernière scène, marquée par un rebondissement tragique, paraît un peu gratuite. Mais dans l’ensemble, Chicago Med parvient à équilibrer émotion, tension et réflexion. Ce deuxième épisode de la saison 11 n’a pas cherché à révolutionner la série, mais à rappeler ce qui fait sa force : la complexité des relations humaines au sein d’un environnement sous pression. 

Will Halstead retrouve sa place comme s’il ne l’avait jamais quittée, Lenox s’affirme davantage, et les tensions entre Archer et Ripley posent les bases de développements intéressants. S’il fallait retenir une chose de cet épisode, ce serait peut-être cela : Chicago Med n’a pas besoin d’artifices pour captiver. Ses personnages, leurs erreurs, leurs doutes et leurs convictions suffisent à maintenir notre intérêt. Et, malgré quelques maladresses, ce 200e épisode prouve que la série a encore des histoires pertinentes à raconter — à condition qu’elle continue à faire confiance à ses personnages plutôt qu’aux effets de surprise.

 

Note : 6.5/10. En bref, ce deuxième épisode de la saison 11 n’a pas cherché à révolutionner la série, mais à rappeler ce qui fait sa force : la complexité des relations humaines au sein d’un environnement sous pression. 

 

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 2), Chicago Fire (Saison 14, épisode 2), Chicago PD (Saison 13, épisode 2)

Chicago Fire // Saison 14. Episode 2. Primary Search.

 

Deux épisodes seulement, et pourtant, Chicago Fire semble déjà s’essouffler. Après un premier épisode marqué par le départ de Ritter et une atmosphère plus lourde qu’à l’accoutumée, ce deuxième volet intitulé « Primary Search » confirme une impression : la série cherche encore son équilibre, et peine à donner du sens aux changements opérés depuis la fin de la saison 13. Le problème, ce n’est pas le manque d’action. Les interventions sont toujours là, bien filmées, bien rythmées. Le souci, c’est ce qu’il y a entre les appels, dans ce qui faisait autrefois la force du 51 : les personnages, leurs émotions, leurs liens. Aujourd’hui, tout semble survolé, presque mécaniquement exécuté, sans cette profondeur qui faisait qu’on s’attachait.

 

Depuis plusieurs saisons, Stella s’est imposée comme l’un des piliers émotionnels de la série. Forte, juste, mais humaine. Pourtant, dans cet épisode, on a davantage l’impression qu’elle est devenue le couteau suisse du scénario. Elle doit encadrer Vasquez, gérer un adolescent placé temporairement chez elle, et continuer à tenir le cap au travail. Cela fait beaucoup, surtout quand la série refuse d’aborder frontalement ce qu’elle vient de traverser. Le deuil du dernier épisode, à peine évoqué, semble balayé pour laisser place à un nouveau projet familial : accueillir Isaiah. Sur le papier, le geste est noble. Mais dans le récit, tout va trop vite. 

On ne prend pas le temps de voir Stella hésiter, réfléchir, douter — ce qu’elle a toujours su faire avec justesse. Tout est traité comme une évidence, alors que le moment aurait mérité un vrai espace émotionnel. Le résultat, c’est que la démarche perd de sa crédibilité. On comprend l’envie d’aider, mais pas vraiment le cheminement. Et quand le scénario fait de Stella une figure maternelle pour Vasquez en parallèle de son rôle de tutrice pour Isaiah, cela devient presque symbolique du problème global : Stella est là pour combler tous les manques, dans la narration comme dans la caserne. Heureusement, le duo formé par Kelly et Stella reste cohérent. On sent toujours une complicité naturelle entre eux, une manière de se comprendre sans grands discours. 

 

Pourtant, même ce couple, habituellement moteur d’émotion, semble mis à distance. L’arrivée d’Isaiah aurait pu être une occasion de raviver certaines blessures, ou de montrer leurs fragilités face à la parentalité. Mais la série préfère l’effleurer plutôt que de la creuser. On observe bien quelques moments de tendresse, mais ils paraissent isolés, comme s’ils appartenaient à une autre époque de Chicago Fire, celle où la série prenait le temps de respirer entre deux drames. Aujourd’hui, tout est condensé, et la conséquence, c’est que les émotions ne s’installent plus. Le cas de Sal Vasquez illustre parfaitement la difficulté actuelle du show à se renouveler. 

Ce nouveau pompier, censé apporter du sang neuf à la caserne, semble suivre le même schéma narratif que Sam Carver avant lui : un passé trouble, un tempérament impulsif, un talent indéniable mais mal canalisé. Ce n’est pas le comédien qui pose problème, bien au contraire — Brandon Larracuente fait le job. C’est plutôt le sentiment d’avoir déjà vu cette histoire. Chaque échange entre Stella et Vasquez donne l’impression d’un copier-coller des saisons précédentes, sans vraie nuance. Et surtout, on peine à s’attacher à lui, car la série n’offre pas le temps ni les raisons de le faire. Le public a encore du mal à digérer les départs successifs de personnages comme Carver ou Ritter. 

 

Alors, quand on nous présente un nouveau venu avec une construction identique, difficile de s’investir. On regarde, on suit, mais on ne ressent pas. L’un des points les plus déroutants de cet épisode, c’est sa gestion du ton. La semaine dernière, on nous annonçait une caserne en sous-effectif, débordée, sous pression. Cette fois, tout le monde semble avoir du temps pour dîner, plaisanter ou s’occuper de leurs affaires personnelles. Le contraste est frappant, et donne une impression d’incohérence. Ce manque de continuité affaiblit la série, surtout quand elle repose avant tout sur la cohésion de son équipe. Les scènes légères entre Mouch et Herrmann apportent un peu de respiration, mais elles paraissent déconnectées du reste. 

Et même là, derrière l’humour, on sent poindre une mélancolie — celle de personnages qui, comme nous, semblent fatigués de voir les choses changer trop vite. Avec ce deuxième épisode, Chicago Fire poursuit une saison 14 qui peine à trouver son ton. On y retrouve les éléments familiers : la solidarité, le courage, la famille du 51. Mais quelque chose s’est perdu en route. Les intrigues s’empilent sans se nourrir les unes des autres, les émotions sont suggérées mais rarement explorées, et les nouveaux personnages n’arrivent pas à combler le vide laissé par ceux qui sont partis.

 

Ce n’est pas un mauvais épisode à proprement parler. Il se regarde facilement, on retrouve nos repères. Mais il manque cette flamme qui faisait autrefois la différence, ce sentiment de vivre quelque chose d’authentique aux côtés des personnages. Aujourd’hui, on observe de loin, avec un mélange de nostalgie et de résignation.

 

Note : 4/10. En bref, cette saison continue de démarrer sur le mauvais pied. On s’ennui fermement.

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Chicago PD // Saison 13. Episode 2. Open Wounds.

 

Ce deuxième épisode de la saison 13 de Chicago PD s’inscrit dans la continuité du précédent tout en prenant une direction plus intime. Après un retour marqué par la reconstruction de l’unité autour de Voight, la série s’attarde cette fois sur Dante Torres. C’est un choix narratif fort, car il permet de plonger dans la complexité d’un personnage qui, depuis son arrivée, oscille entre force et fragilité. Cet épisode intitulé “Open Wounds” porte bien son nom : il ne parle pas seulement des blessures physiques, mais surtout de celles que l’on cache, celles que Torres n’arrive plus à contenir. Dès les premières minutes, on comprend que Torres ne va pas bien. 

 

Ce n’est pas nouveau — la saison précédente avait déjà semé les graines de son malaise — mais ici, la série prend enfin le temps de le montrer frontalement. Le personnage évolue dans une tension permanente entre son rôle de policier et son identité personnelle, marquée par son passé, sa foi ébranlée et une culpabilité persistante. Là où d’autres personnages de la série ont su trouver un équilibre au fil du temps, lui semble au bord de la rupture. Ce qui m’a marqué dans cet épisode, c’est la manière dont Chicago PD met en scène la solitude de Torres. On sent que le monde autour de lui continue de tourner, mais lui reste figé dans un espace mental sombre. 

Le scénario n’a pas besoin d’en faire trop : un regard vide, un geste brusque, une prière qu’il n’arrive plus à prononcer suffisent à rendre son désarroi palpable. Depuis la mort de Gloria et les événements traumatisants de la saison 12, Torres n’a jamais vraiment pris le temps d’affronter ce qu’il ressent. L’absence de Kiana, partie au 17e district, renforce ce vide. Elle représentait une forme d’ancrage pour lui, une présence qui savait mettre des mots sur ses silences. Sans elle, il s’isole davantage, jusqu’à perdre le lien avec ce qui le maintenait à flot : sa foi, sa confiance et sa raison d’être. L’épisode reprend également le thème récurrent de la méfiance entre la communauté et la police, un sujet souvent exploré à travers Atwater. 

 

Mais chez Torres, cette fracture prend une autre dimension. Il ne s’agit plus seulement de confiance institutionnelle, mais de survie émotionnelle. Il est à la fois celui qui comprend la douleur des siens et celui qui en incarne la source, prisonnier d’un rôle qui le détruit lentement. L’interprétation de Benjamin Levy Aguilar est particulièrement juste dans cet épisode, sans jamais tomber dans le pathos. Ce qui se dégage de Torres, c’est une forme de lassitude intérieure. Il agit, il enquête, il interroge, mais tout semble vidé de sens. Sa manière de mener les interrogatoires devient presque inquiétante, comme s’il projetait sa propre colère sur ceux qu’il arrête. L’un des moments les plus forts est sans doute cette scène où il affirme à un suspect que “Dieu n’était pas là pour le sauver”. 

Derrière cette phrase, c’est toute la crise spirituelle de Torres qui s’exprime. Ce n’est pas un simple constat sur le criminel qu’il a en face de lui, c’est une confession. On sent qu’il parle autant à l’autre qu’à lui-même. C’est ce genre de nuance que Chicago PD réussit bien lorsqu’elle s’éloigne de l’action pure pour explorer la psychologie de ses personnages. Cet arc narratif n’est pas sans rappeler ceux de Hailey ou même de Jay Halstead dans les saisons précédentes. La descente progressive de Torres dans la noirceur fait écho à ces parcours où la culpabilité finit par devenir une compagne silencieuse. Mais ce qui différencie Torres, c’est son incapacité à trouver un exutoire. Là où d’autres finissaient par s’ouvrir, lui s’enferme davantage.

 

La scène du toit, où l’on comprend qu’il pourrait franchir une limite irréversible sans l’intervention d’Atwater, illustre parfaitement cette tension. Ce duo fonctionne d’ailleurs très bien : Atwater, par sa présence calme et son empathie, agit comme un contrepoids à la dérive de son collègue. Leur relation mérite d’être davantage développée, car elle ouvre une perspective intéressante sur la fraternité au sein de l’équipe, souvent négligée au profit des intrigues policières. L’épisode prend des risques en plongeant aussi profondément dans la détresse de son personnage. On pourrait craindre une répétition, tant la série a déjà exploré le thème de la chute morale à travers d’autres protagonistes. 

Mais ici, l’enjeu est différent : il ne s’agit pas d’une perte de contrôle due à la colère, mais d’une lente érosion de soi. Torres ne se bat plus contre les criminels, mais contre son propre vide. L’introduction d’un nouveau personnage, une tatoueuse qui semble comprendre sa douleur, ajoute une dimension presque autodestructrice à l’ensemble. Ce lien naissant, aussi trouble qu’inévitable, ne ressemble pas à une romance, mais à un moyen pour Torres de combler un manque — celui de la foi, de la paix intérieure, ou peut-être simplement d’un peu de chaleur humaine. Avec cet épisode, Chicago PD rappelle qu’elle sait encore se réinventer sans renoncer à son ADN. 

 

Après un premier épisode centré sur la reconstruction du groupe et le retour de Voight à ses méthodes, celui-ci choisit le chemin inverse : un focus sur la vulnérabilité et la perte de repères. Ce que je retiens, c’est que la série ne cherche pas à sauver immédiatement son personnage. Elle le laisse s’effondrer, sans jugement, en posant simplement cette question : jusqu’où peut-on aller avant de ne plus se reconnaître ? Si la suite de la saison continue à explorer cette dimension humaine, sans tomber dans le sensationnalisme, alors Chicago PD pourrait bien offrir à Dante Torres son arc le plus sincère à ce jour.

 

Note : 7/10. En bref, avec cet épisode, Chicago PD rappelle qu’elle sait encore se réinventer sans renoncer à son ADN. 

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