17 Octobre 2025
9-1-1 // Saison 9. Episode 2. Spiraling.
Ce deuxième épisode de la saison 9 de 9-1-1 laisse une impression mitigée. L’envie de replonger dans la série après un premier épisode chargé d’émotion était bien là, mais la direction prise par les scénaristes continue de me laisser perplexe. L’idée d’envoyer Athena et Hen dans l’espace avait, sur le papier, quelque chose d’audacieux. En pratique, l’exécution manque de cœur. Ce n’est pas l’urgence qui fait défaut — 9-1-1 sait depuis longtemps gérer la tension —, c’est le lien humain, celui qui a toujours donné une âme à la série. Depuis le début, ce qui rend 9-1-1 attachante, c’est cette impression de famille trouvée, cette solidarité née des tragédies partagées.
Or, dans cet épisode intitulé Spiraling, ce sentiment semble s’être perdu dans l’orbite. L’histoire se concentre sur la mission spatiale au détriment de ce qui a toujours fait battre le cœur du 118 : les relations. Athena, pourtant toujours solide, paraît ici enfermée dans une écriture prévisible. Son courage ne fait aucun doute, mais tout semble forcé, comme si chaque décision scénaristique n’existait que pour la propulser une fois de plus en héroïne. Après tout ce qu’elle a vécu, notamment la perte de Bobby, il aurait été plus intéressant de la voir affronter son deuil autrement que dans une énième situation spectaculaire. De son côté, Hen continue d’être la colonne vertébrale morale du groupe, mais là encore, l’émotion reste à distance.
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Ce qui aurait pu être une exploration de la peur et de la vulnérabilité devient une succession de péripéties spatiales un peu mécaniques. Les effets visuels font leur travail, mais je ne regarde pas 9-1-1 pour les explosions ou les satellites en perdition. Ce que j’attends, c’est ce moment où un regard, un mot, un geste entre collègues suffit à tout dire. Sur Terre, la situation n’est pas plus équilibrée. Harry, soudainement rapproché de Buck, sort d’on ne sait où. Leur relation manque de fondement, comme si les scénaristes avaient décidé du jour au lendemain qu’ils étaient proches sans avoir pris la peine de le construire à l’écran. Ce genre de raccourci fragilise la cohérence émotionnelle de la série, et c’est dommage, surtout dans une saison qui aurait tant besoin d’un ancrage humain.
Karen, en revanche, tire clairement son épingle du jeu. Pour une fois, elle ne se contente pas d’être l’épouse inquiète restée à la maison : elle agit, elle réfléchit, elle sauve. C’est rafraîchissant de la voir enfin mise en avant autrement que par le prisme d’Hen. Karen Wilson prouve qu’elle mérite davantage de place dans la narration, et cette dimension scientifique et compétente qu’elle apporte aurait pu servir de fil rouge bien plus fort que cette épopée spatiale bancale. Malgré ces quelques bonnes idées, l’épisode peine à trouver son rythme. Le découpage est long, les dialogues manquent parfois de naturel, et la tension repose trop sur des éléments déjà vus.
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9-1-1 a toujours flirté avec l’excès — tornades, tsunamis, tremblements de terre —, mais d’habitude, ces catastrophes servent un propos émotionnel. Ici, la forme prend le pas sur le fond. On finit par se demander si la série ne se perd pas un peu dans ses propres ambitions. Ce qui me frustre le plus, c’est ce sentiment d’être tenu à distance des personnages. Le deuil de Bobby plane toujours, mais sans réelle exploration. Athena est perdue, Harry en colère, May tente de garder le cap, mais tout cela reste en surface. Ce manque d’intimité émotionnelle crée une impression étrange : celle d’assister à un grand spectacle sans y être convié. En revoyant les premières saisons, on se souvient à quel point chaque épisode prenait le temps de se concentrer sur la vie personnelle des membres du 118.
On apprenait à les connaître entre deux interventions. Aujourd’hui, on passe d’une urgence à l’autre comme si le chaos devait combler le vide narratif. Résultat : les émotions s’effritent. Cela ne veut pas dire que 9-1-1 a perdu tout son charme. L’attachement à ces personnages reste intact, même si la série semble parfois l’oublier. Et malgré la fatigue que provoque cette intrigue spatiale, une part de moi espère encore un recentrage. Peut-être que les prochains épisodes reviendront à ce que la série sait faire de mieux : montrer comment ces héros, au-delà des uniformes et des catastrophes, tiennent debout grâce aux liens qu’ils ont créés entre eux.
Note : 4.5/10. En bref, entre vide spatial et vide émotionnel. Cet épisode 2 de la saison 9 laisse surtout un goût d’inachevé. Ni vraiment mauvais, ni vraiment réussi, il flotte quelque part entre la terre et les étoiles, sans jamais trouver son point d’ancrage.
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