Critique Ciné : Maintenant ou Jamais, braquage social

Critique Ciné : Maintenant ou Jamais, braquage social

Maintenant ou Jamais // De Serge Frydman. Avec Leïla Bekhti et Nicolas Duvauchelle.


Serge Frydman revient 9 ans après Mon ange (avec Vanessa Paradis) avec Maintenant ou Jamais un thriller de braquage de banque assez peu ordinaire. En effet, ici bien qu’il y ait des poncifs et des facilités, le tout fonctionne du début à la fin. On se laisse porter par le destin de cette femme qui a tout perdu sauf sa famille mais qui n’a pas envie de tout perdre et tout simplement envie de garder son train de vie, cette petite vie tranquille qu’elle s’était construite. Et puis elle va tomber sur un homme, au charme ravageur, avec qui elle va vouloir faire quelque chose de terrible : un braquage de banque. Tout est simpliste, trop simpliste peut-être mais elle fonce tête baissée. C’est là que le film tente aussi de jouer avec les sentiments, à la fois ceux qu’éprouve notre héroïne pour ses enfants et son mari et de l’autre ceux qu’elle éprouve petit à petit pour celui qui au départ était son ravisseur (mais qui voulait finalement manger et pas vraiment voler). La base de ce drame thriller-esque est plutôt bonne, parlant d’un problème social : le chômage, la précarité de l’emploi, même ce n’est qu’une base et que cela ne sera pas retraiter par la suite.

Quand on est une mère de famille, en principe, on ne braque pas les banques. Mais par les temps qui courent, ça peut être une solution pour assurer l'avenir de son foyer, et ne pas renoncer à ses rêves. Même si jouer les voleuses peut vite devenir dangereux, et les mauvaises rencontres se transformer en histoire d'amour…

Mêler les sentiments à un film de suspense de ce genre, j’étais le premier septique. Mais il faut dire que l’argument casting était là. En effet, réunir Leïla Bekhti (Tout ce qui Brille, Nous York) et Nicolas Duvauchelle (Hell) dans un film aussi adulte n’était pas bête. Surtout pour la première qui est finalement en train de vieillir et qui se retrouve ici dans le rôle d’une mère avec deux enfants (et un troisième qu’elle a déjà envie de mettre en route avec son mari). C’était finalement assez étrange de la voir aussi à l’aise avec un tel rôle quand on la voit encore s’amuser à manger des pâtes au citron avec Virginie Ledoyen et sa meilleure amie dans une comédie française pour filles. Mais peu importe, le cinéma est souvent plein de ressources, surtout quand il s’agit de montrer une nouvelle facette de quelqu’un. Ici en l’occurrence celui de Leïla Bekhti. J’aime beaucoup cette actrice, elle est simple et on a l’impression qu’elle est la femme de tous les jours. C’est ce qui rend d’ailleurs son personnage beaucoup plus attachant et sensible qu’il n’aurait pu l’être. Les films de braquage ce n’est pourtant pas un truc très français. Dernièrement nous avons eu le raté Le Dernier Diamant (quoique pas totalement non plus) ou encore Cash il y a quelques années.

Sauf que Steven Soderbergh peut encore dormir sur ses deux oreilles, sa relève du genre n’est pas en France. Sauf que la France sait très bien créer des mélodrames sociaux. Ce n’est pas la première fois que Leïla Bekhti mange du film social (on l’avait déjà vu avec Guillaume Canet dans Une Vie Meilleure) mais son partenaire est parfaitement choisi. En effet, Nicolas Duvauchelle, en plus de rester le plus bel acteur français, a quelque chose qui dégage en lui une vraie présence, un vrai charisme. Il en impose, ne serait-ce que par sa voix rauque qui résonne de partout. Cela aide aussi à croire à son rôle de petite frappe. Mais Nicolas Duvauchelle est aussi très bon dans le registre du drame et c’est pourquoi petit à petit, quand on apprend à connaître son personnage, alors on passe un très bon moment. Finalement, l’issue de ce film n’est pas si prévisible que prévu (et c’est aussi un très bon point) ce qui permet de nous laisser circonspect. C’est ce que j’aime aussi quand je vais voir un film, rester sur une bonne impression et c’est le cas avec Maintenant ou Jamais. Pourtant, il y a des facilités, quelques clichés et surtout quelques longueurs mais peu importe, le plaisir reste entier.

Note : 6.5/10. En bref, un mélange réussi entre le drame social, la romance impossible et le film de braquage.

Retour à l'accueil

Partager cet article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

À propos

delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article

M
J avoue je me suis endormie . et mon message c' était juste une blague au départ .
Répondre
D
Ah ok ^^
M
elle aurait pu au moins attendre de toucher les assedics avant de braquer ça aurait déjà été plus crédible
Répondre
D
Tu as vu le film ? Car c'est pourtant très explicite dans le film. <br /> 1/ ils ont 2 prêts : un pour une voiture et un pour une maison en cours de construction <br /> 2/ ils ont des tas de frais à payer et un loyer dans un 3 pièces en plein Paris<br /> 3/ le mari dit très bien que ses allocations chômage ne couvriront pas le remboursement des prêts , le loyer et tout ce qu'ils doivent payer chaque mois (ce qui explique qu'ils doivent se séparer de la maison)<br /> 4/ la femme ne veut pas se séparer de son rêve et décide donc, plutôt que de vendre la maison et de rester sur Paris (avec tout ce que cela implique) de braquer une banque. <br /> <br /> Le raisonnement du film n'est pas grossier
M
Tu perds ton taf direct braquage en fin de droit a la rigueur la c' est un peu gros .
D
En quoi ça aurait été plus crédible ? Et surtout en quoi ce n'est pas crédible du coup