Critique Ciné : Palo Alto, spleen adolescent

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Palo Alto // De Gia Coppola. Avec James Franco, Emma Roberts et Nat Wolff.


Avant d’être un film, Palo Alto est un livre de nouvelles de James Franco, qui joue lui aussi dans le film, sorti en 2010. Il s’agit également du premier film de Gia Coppola, cousine de Sofia Coppola et petite fille de Francis Ford Coppola. Elle empreinte donc énormément au cinéma de sa cousine pour son premier film, n’évitant malheureusement pas à l’imitation. C’est troublant dans le sens où l’on pourrait très bien voir ici un film de Sofia mais une Sofia bien moins mature, notamment car son regard est très adolescent. Avec un sujet vu et revu le film enchaîne alors les parti pris artistiques et tente de coller à ce cinéma indépendant sans pour autant rendre le tout terne car Gia Coppola tente de nous offrir un film assez coloré, très années 80. Il y a d’ailleurs quelque chose qui me fait penser légèrement aux années 80, à la fois dans la photographie mais aussi dans la bande originale du film. Ce rapport au passé, est une bonne idée qui permet aussi de voir cette histoire classique sous un angle un peu plus sympathique. Mais Palo Alto est loin d’être le Virgin Suicides de Gia Coppola. Ce n’est pas suffisamment percutant dirons-nous et ce même si cela se suit sans trop de problèmes.

Piégés dans le confort de leur banlieue chic, Teddy, April, Fred et Emily, adolescents livrés à eux-mêmes, cherchent leur place dans le monde. Ils ont soif de sensations fortes et testent leurs limites. L’alcool, les drogues et le sexe trompent leur ennui. Ils errent sans but dans les rues ombragées de Palo Alto incapables de voir clair dans le tourbillon confus de leurs émotions. Sauront-ils éviter les dangers du monde réel ?

J’attendais ce film avec une certaine impatience. Je n’ai jamais conchié le cinéma de Sofia Coppola (sauf son très mauvais Marie Antoinette qui fit d’elle la risée de la critique) et sa cousine tente de lorgner sur cette même simplicité. Certes, le film en fait parfois un peu trop dans sa démarche léchée. On sent que Gia Coppola veut séduire les festivals mais cela n’a pourtant rien de honteux. Le côté assez adolescent de ce film, manquant même parfois de maturité, permet de laisser la réflexion sur le palier afin de mettre en avant le spleen adolescent dans ces banlieues américaines que l’on connaît déjà si bien. Il y a en plus de ça un côté très teen movie. Notamment dans ses ressemblances légères avec Virgin Suicides. Gia Coppola cherche à faire un film aisé sans pour autant se prendre la tête. Les personnages avancent comme on pouvait s’y attendre et la surprise n’est donc pas vraiment dans les destins mais plutôt dans la manière dont tout cela est construit. Car justement, ce sont les détails qui prévalent sur le reste. Le scénario est alors truffé de belles trouvailles, certainement aidé par ce que James Franco avait déjà pu écrire dans son film. Mais peu importe, elle tente d’y apporter une touche féminine. Bienvenue d’ailleurs.

Cela passe au travers du personnage d’Emma Roberts. Cette dernière, que j’aime beaucoup, prouve encore une fois qu’elle est l’une des jeunes actrices à suivre à Hollywood. Peu importe ce que vous pouvez en penser, je suis assez admiratif de ce qu’elle tente de faire dans ses films, même les plus médiocres. On a également l’impression que derrière Palo Alto se cache une sorte de volonté intemporelle de faire un film qui parle à tous les adolescents, que cela soit ceux des années 80 ou encore des années 90 ou même des années de maintenant. Le but de Gia Coppola n’est pas non plus de donner la parole de trop à tel ou tel acteur ou actrice. Au contraire, il y a un équilibre donné qui permet de passer un agréable moment. En tout cas, c’est aussi peut-être ce qui rend Palo Alto aussi sympathique, sans être le film le plus original de la décennie. Bien au contraire, Gia Coppola voulait probablement se faire la main sur un sujet déjà vu afin d’y montrer ce qu’elle peut en faire visuellement. Heureusement (ou pas) pour elle, son scénario est plutôt bon quand sa mise en scène force parfois la fanitude pour sa cousine.

Note : 5.5/10. En bref, un film agréable et truffé d’idées dans un scénario assez solide.

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