Critique Ciné : Le Garçon Invisible, super-héros italien

Critique Ciné : Le Garçon Invisible, super-héros italien

Le Garçon Invisible // De Gabriele Salvatores. Avec Ludovico Girardello et Valeria Golino.


Faire des films de super-héros avec des histoires de pouvoirs très différents de ce que les américains font est quelque chose que j’aime beaucoup. La France a tenté avec Vincent n’a pas d’écailles qui était lamentablement raté l’an dernier. Les italiens tentent cette année avec Le Garçon Invisible. Le film ne veut pas tout de suite nous plonger dans une histoire de super-héros mais le mythe, ce qui créé des super-héros. Le Garçon Invisible est donc l’histoire d’un jeune garçon qui découvre qu’il a le pouvoir de devenir invisible et qui va apprendre à vivre avec son don et à l’utiliser (à bon escient). J’avais peur que le film ne soit pas à la hauteur des attentes et le résultat est assez étonnant, notamment par rapport au fait qu’il n’y a pas de niaiseries adolescentes et aussi car le film parvient à raconter son histoire avec une certaine dose de suspense inattendue. Le film se permet alors d’enchaîner tout un tas de références (notamment une à Batman et son Bat-Signal) sans parler de tout un tas d’inspirations venues d’autres films de super-héros et films d’aventures (notamment James Bond pour certains mystères, La cité des enfants perdus pour d’autres moments).

Michele habite dans une ville tranquille au bord de la mer.
On ne peut pas dire qu’il soit très aimé à l’école, ce n’est pas un bon élève et il n’excelle dans aucun sport. Mais au fond, ça lui est égal. Il lui suffirait d’être remarqué par Stella, la fille qu’il ne peut pas s’empêcher de regarder en classe même s’il a le sentiment d’être totalement transparent à ses yeux. Et puis voilà qu’un jour, une découverte extraordinaire vient bouleverser son train-train quotidien : Michele se regarde dans le miroir et découvre qu’il est invisible. L’aventure la plus incroyable de sa vie va commencer.

Le Garçon Invisible me rappelle mon enfance et tous ces films d’aventures pour enfants que j’avais pu voir quand je l’étais encore (La cité des enfants perdus, Les Goonies, etc.). Gabriele Salvatores confirme surtout avec son film qu’il est un réalisateur atypique qui ne pense pas du tout comme les autres. Celui que j’avais découvert avec Happy Family (2010) continue d’offrir des récits qu’il met en scène à sa façon. Le film ne tombe jamais dans le mauvais téléfilm dégueulasse car il y a un projet ambitieux derrière : tenter de faire comme les américains mais avec les moyens italiens. La ville de Trieste (moderne et loin des villes italiennes de l’Empire romain) est donc le décor parfait pour un film de super-héros comme les américains. On se retrouve dans une ville aux formes très géométriques, très épurées (même si en vrai, Trieste est probablement l’une des villes les plus moches et les plus déprimantes d’Italie, ce que l’on ne ressent pas vraiment avec Le Garçon Invisible). Cet honnête divertissement s’offre donc les services d’un réalisateur probablement très fan de ce qui se fait outre Atlantique dans le genre et qui a voulu tenter de l’importer sur le sol italien (ce qui n’était probablement pas le plus simple au départ).

Si les inspirations sont nombreuses et que cela pourrait passer pour du fanatisme déguisé, le film parvient à être touchant et mignon à la fois. Le jeune Ludovico Girardello fait un Michele convaincant. Il y a dans son jeu toute l’innocence adolescente qu’il faut et quelque chose de très mignon. Le reste du casting ne brille pas forcément et la scène finale qui laisse présager une suite n’est pas la meilleure idée qu’ils aient pu avoir mais Le Garçon Invisible reprend justement sou les codes à sa propre sauce afin d’en faire sa propre histoire à lui. Dans le cinéma de genre, Le Garçon Invisible apporte sa fraîcheur, son regard totalement différent sur le super-héros à la fois avec le regard du fan de ce que fait les américains mais aussi avec l’envie d’en faire un vrai film italien. L’histoire reste intelligente et ne tombe pas dans des crétineries désolantes, tout cela est probablement dû au côté atypique de l’histoire qui prend en charge l’envie de raconter le mythe du super-héros, loin de la machine Marvel qui crache des films à la pelle dont la structure narrative se ressemble et qui n’arrivent pas à réintroduire la jeunesse d’un super-héros (Marc Webb avait tenté de le faire avec le premier The Amazing Spiderman, en vain…).

Note : 6.5/10. En bref, bonne petite surprise italienne.

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