28 Septembre 2017
City of Ghosts // Documentaire de Matthew Heineman. Avec Abu Bakr Al-Baghdadi et Hamoud.
Depuis plusieurs années maintenant, l’Etat Islamique a fait du bruit dans les médias. City of Ghosts suit alors l’histoire de Raqqa, cette ville de Syrie qui a été massacrée par l’Etat Islamique, et de ses activistes anonymes qui se sont liés afin de sauver leur ville des mains d’ISIS. Matthew Heineman n’en est pas à son premier essai du genre. On lui doit notamment Espace Fire : The Fight to REscue American Heathcare (2012) où il cherchait à montrer les problèmes que la sécurité sociale américaine vivait. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé son Cartel Land (2015) et je trouve qu’il a cette capacité de documentaliste à condenser et expliquer des choses complexes, des faits politiques, etc. Mais ce film n’est pas que sur la politique d’un pays et ceux qui se sont ligués afin de le sauver, c’est aussi un film sur l’amour du journalisme et l’admiration que Matthew Heineman a pour ces activistes. C’est un portrait de l’héroïsme et révèle alors dans ce sens tout un tas de choses intéressantes sur l’état de Raqqa à ce moment là. A certains moments, City of Ghosts devient oppressant, car il est difficile de regarder tous ces gens mourir mais c’est la dure réalité des choses et il se met un point d’honneur à mettre ces hommes et ces femmes sur le devant de la scène.
Documentaire sur l’Etat Islamique.
Ce que City of Ghosts fait de mieux c’est de réussir à imaginer ceux qui ont souffert le plus des conflits en Syrie. C’est très dur et très riche en émotions. Tout cela ne peut pas nous laisser indifférent, avec une once de rage et de compassion pour ceux qui n’ont pas vécu l’Etat Islamique comme nous en Europe nous avons pu le vivre au travers des différents attentats. Je trouve ce film beau car il sait ce dont il parle et il parle bien de ce dont il parle. C’est fort et riche, comme il se doit. Du coup, City of Ghosts nous fait plusieurs portraits. Celui dans un premier temps de Raqqa, une ville dévastée par les armes en tout genre avec des survivants décimés et une ville tombée sous les bombes. On ne peut pas rester indifférent face à tous ces gens et prendre le point de vue de ces journalistes qui se sont engagés dans la lutte contre l’Etat Islamique est finalement une très bonne chose. Ainsi, City of Ghosts est une bonne surprise qui met un peu de lumière sur une autre face de l’Etat Islamique que celle que l’on a pour habitude de voir. On n’a de cesse de donner le point de vue de l’Europe alors que le point de vue de ces journalistes est d’autant plus important. Cela me rappelle un peu ce que Le Petit Journal avait fait il y a presque deux ans en suivant un journaliste sur le terrain qui s’était engagé lui aussi grâce à ses vidéos quotidiennes.
Note : 9/10. En bref, humain et touchant, un portait d’horreur et d’héroïsme.
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