28 Janvier 2022
Certaines séries en apparence là pour remplir le catalogue de Netflix deviennent de petits phénomènes grâce au bouche à oreille. Archive 81 en fait partie. Cette série, apparue au beau milieu d’un mois de janvier assez pauvre en nouveautés s’est avérée être un petit succès en plus d’être une excellente surprise. Archive 81 se repose sur un principe assez simple et déjà éculé du cinéma d’horreur : le found footage. Cependant, la série nous offre une vision contemporaine du genre qui bouscule complètement les ersatz du Projet Blair Witch. Pourquoi se contenter d’une influence (qui est bonne) quand on peut dans une série et huit épisodes explorer plusieurs horizons. Rebecca Sonnenshine dans Archive 81 plusieurs influences horrifiques et surnaturelles qui forgent aussi le caractère original de cette série.
L'archiviste Dan Turner s'attelle à la restauration d'une collection de cassettes vidéo endommagées du début des années 90. Il découvre alors le travail d'une documentariste qui enquêtait sur une dangereuse secte. Dan est convaincu qu'il peut sauver cette dernière de la fin terrifiante qu'elle a connue 25 ans plus tôt...
Notre héros, Dan Turner est incarné par Mamoudou Athie (Black Box) et devient rapidement la figure de proue attachante et hypnotisante du ce récit. Dans sa restauration de VHS il va découvrir que l’étudiante qui les a tournée - Melody Pendras - n’est probablement plus en vie et aurait alors connue un destin plus que funeste. Plutôt que de tout nous donner d’un coup, Archive 81 a l’intelligence de jouer avec nos yeux et de suggérer pas mal de choses pour mieux nous surprendre par la suite. On apprend très rapidement que Dan a un lien avec les évènements qu’il voit dans les VHS. Le premier épisode est assez familier, classique même et c’est au fil des épisodes que Archive 81 dévoile réellement ses intentions et l’efficacité de son récit par la même occasion.
La série va puiser ses influences dans tout un tas de films comme Evil Dead, Le Projet Blair Witch, The Ring, Shining et séries comme La Quatrième Dimension. Si cela apparaît assez confus au début, Archive 81 est suffisamment intelligente pour rendre curieux son spectateur. Rebecca Sonnenshine (The Boys, Vampire Diaries) se retrouve aux côtés du producteur James Wan (Conjuring, Sam, Malignant) et de la réalisatrice Rebecca Thomas (Stranger Things). Ce trio amène sur la table toutes les qualités de chacun afin de forger le caractère original de Archive 81. Dans un sens on est dans un terrain familier et en même temps, grâce au côté influencé du récit, on est presque dans l’hommage mélangé à une intrigue originale. La musique accentue bien souvent la paranoïa et les sueurs froides de façon naturelle. Cela rend le tout assez fluide pour donner l’envie de poursuivre l’aventure.
Archive 81 ne donne pas la parole qu’à Dan Turner et Melody. Il y a toute une galerie de personnages secondaires qui permettent aussi de donner à la série une matière à exploiter tout au long de la saison. Les différents niveaux de réalité ont beau être complexes au premier abord, Archive 81 parvient à délier petit à petit le récit sans accrocs. Archive 81 mérite amplement son succès surprise jouant sur la nostalgie bien que parfois l’ensemble soit un brin laborieux. Disons que certains épisodes sont moins efficaces que d’autres (le 5 et le 6 sont peut être les plus faibles à mes yeux). Peut-être bien que Netflix devrait se contenter de productions originales modestes où le récit importe plus que la démonstration de moyens dont la plateforme dispose. Certes, Archive 81 a un point de départ : la série est adaptée d’un podcast de fiction. C’est probablement pour cela que le travail fait sur l’ambiance et la bande originale est aussi important. On est dans une expérience aussi bien visuelle que auditive où les deux sens sont mis à contribution.
Avec Archive 81, Netflix démontre qu’elle est devenue la plateforme de séries d’horreur et thrillers originaux qui sortent un peu de certains sentiers battus. Peut-être plus réaliste que certaines de ses prédécesseurs (Clickbait, The OA), elle joue avec ses personnages pour faire avancer les mystères qui entoure le tout. Archive 81 est la preuve que l’on peut toujours proposer quelque chose d’original avec ce qui sur le papier ressemble à tout un tas de produits de fiction déjà vus et revus.
Note : 7.5/10. En bref, une excellente surprise qui ne laisse jamais retomber le soufflé et qui exploite ses influences intelligemment.
Disponible sur Netflix
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