15 Février 2022
Moonfall // De Roland Emmerich. Avec Halle Berry, Patrick Wilson et John Bradley.
Il faut que Roland Emmerich arrête de faire du cinéma. Cela fait des années qu’on a perdu le réalisateur et Moonfall n’arrange vraiment pas son cas car il ne fait que l’aggraver. La bande annonce me donnait envie et le sujet me rendait curieux, le résultat est un vomi avalé cent fois et régurgité dans deux heures de film. Deux très longues heures. Roland Emmerich imagine alors une crise mondiale où la Lune se rapprocherait de la Terre et pourrait détruire toute vie humaine. Le réalisateur a toujours été fasciné par les récits catastrophes et c’est devenu son fond de commerce. Mais en dehors de la limite de Roche (qui est le seul moment réellement scientifique de Moonfall) qui est citée dans une ligne de dialogues crétins, Moonfall pompe allègrement sur toute la SF de ces vingt dernières années (et même ses propres films) pour tenter d’ériger une sorte de pot pourri. Mais rien ne fonctionne. On est loin de Independence Day, du Jour d’Après et j’en passe. Il y a même du Armageddon dans le lot et Stargate pour le contact extraterrestre. Je vous passe la révélation qui raconte que les aliens ne sont en fait que nos ancêtres et que la menace reste l’intelligence artificielle. Blah-blah-blah.
Une mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines, impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Jo Fowler, ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de détenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la croient : un astronaute qu’elle a connu autrefois, Brian Harper, et un théoricien du complot, K.C. Houseman. Ces trois improbables héros vont tenter une mission impossible dans l’espace… et découvrir que notre Lune n’est pas ce que nous croyons.
Dès l’introduction Moonfall ne fonctionne pas. Je ne comprends pas l’utilité de la séquence d’ouverture qui mélange moment léger avec l’attaque de cette intelligence artificielle là pour détruire la Lune (et la Terre en même temps pour faire « d’une pierre deux coups » comme les dialogues du film le disent si bien). Visuellement c’est laid. Roland Emmerich utilise les fonds verts crades à gogo (même pour des scènes qu’il aurait pu tourner sur place) et donnent l’impression de voir un film au budget tellement serré que les décors naturels n’étaient pas possibles. Le Jour d’Après était réussi car il avait su utiliser les décors naturels et depuis 2012 le réalisateur s’entête à faire du spectaculaire visuellement dégueulasse. Les personnages sont aussi développés qu’une espèce primaire et les dialogues tellement pauvres que rien ne colle. Les éléments catastrophes sont tellement répétitifs d’autres films du réalisateur (les météorites, les tsunamis, les tremblements de terre, etc.) que rien n’est excitant. Ajouter une Lune en fond à l’horizon ne rend pas les séquences plus prenantes.
Mais Moonfall a aussi sa galerie de personnages inutiles et crétins comme le fils aussi charismatique qu’un bout de Lune ou son beau père vendeur de Lexus avec son beau chalet à Apsen qui est aussi attachant qu’un monolithe. Ajoutons à cela un trio de personnages « héros » en carton. Rien n’a de sens et tout part rapidement à vaut l’eau. On s’ennuie tellement une fois les premières trente minutes passées que Moonfall ne peut jamais se sauver de ce naufrage titanesque. Ce qu’il y a de plus divertissant dans Moonfall est le grand secret que cache la Lune : c’est en fait une intelligence artificielle créée par nos ancêtres et qui permet à la Terre de vivre et de faire vivre l’espèce humaine. Mais visuellement ce n’est pas très ambitieux et l’on est loin de ce qui fait justement l’intérêt de la SF : son humanisme.
Note : 1/10. En bref, tempête de navets géants.
Sorti le 9 février 2022 au cinéma
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