25 Avril 2022
Après s’être mainte et mainte fois égaré, David E. Kelley trouve ici un projet qui lui sied bien. Bien mieux que Big Sky, Big Shot, The Undoing et j’en passe. Anatomy of a Scandal c’est le retour du David E. Kelley qui aime le barreau, les procès, la justice. Pour autant, Anatomy of a Scandal n’est pas une réussite non plus. Si certains épisodes (comme le quatrième) sont très réussis, d’autres le sont beaucoup moins comme le dernier épisode de la mini-série. La fin ruine même presque tout ce qui a été construit pendant six épisodes. Ce que j’ai beaucoup aimé malgré tout dans Anatomy of a Scandal c’est son introduction. Cela met le spectateur tout de suite dans le bain avec l’envie de découvrir tout ce qui pourrait bien arriver. On a envie de connaître le dénouement en espérant que cela ait du sens à l’issue de celui-ci. Mais non et c’est bien ça la plus grosse erreur de cette mini-série : de ne pas rendre l’issue finale cohérente et intelligente. Sienna Miller fait de son mieux avec le scénario et je dois avouer qu’elle s’en sort royalement bien. Le reste du casting tente de son côté de garder la tête hors de l’eau (ce qui est déjà pas mal).
La vie privilégiée de Sophie vole en éclats quand des secrets scandaleux font surface et que James, son mari et politicien de haut vol, est accusé d'un crime choquant.
Les scènes les plus intelligents d’Anatomy of a Scandal sont celles qui se déroulent dans la cour de justice. On retrouve ici le goût de David E. Kelley pour les séries judiciaires et je me demande si ce dernier ne devrait pas mieux retrouver ses premières amours plutôt que de nous offrir une multitude de séquences très soap qui ne sont pas toujours percutantes et/ou bien écrites. C’est avec Melissa James Gibson (The Americans, House of Cards) que David E. Kelley a adapté le roman de Sarah Vaughan mais peut-être que j’attendais un peu trop de cette mini-série. Les twists narratifs dans Anatomy of a Scandal ont du mal à rendre le récit réaliste comme d’autres séries du créateur pouvaient l’être sur l’envers du décor de la justice. Si le casting est très bon et qu’il fait de son mieux pour survivre, le scénario patine et a du mal à rendre la fin du récit réellement percutante. C’est assez ridicule sur bien des aspects et je trouve ça dommage. Les cliffhangers à chaque fin d’épisode sont assez prévisibles si l’on connaît le goût du créateur pour ceux-ci depuis Big Little Lies et même visuellement la série offre quelque chose de soigné.
On sent que d’une certaine façon Netflix a donné les moyens à la série de réussir à surprendre. Au moins avec son casting et avec son visuel. Le scénario c’est tout autre chose. La série aspire par le visuel et le casting à être sophistiquée et intelligente mais elle ne l’est malheureusement jamais. Le twist final de l’épisode 4 est le moment où Anatomy of a Scandal tombe dans son propre piège sans être capable de se relever. La série a envie de nous surprendre mais ce n’est pas en collant un twist invraisemblable qu’elle peut l’être et c’est bien ça le problème. Anatomy of a Scandal semble parfois avoir du mal à savoir ce qu’elle veut être et tombe donc dans ses propres pièges sans jamais être réellement capable d’en sortir. Je trouve ça dommage car la série avait un véritable potentiel et se gâche complètement par des décisions étranges et mauvaises.
Note : 4.5/10. En bref, si David E. Kelley améliore un peu le niveau de ses dernières créations avec Anatomy of a Scandal, une fois la série partie en sucette celle-ci est incapable de sortir du trou où elle est tombée.
Disponible sur Netflix
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