5 Avril 2022
Il y a peut être trop d’adaptation de podcasts et articles en tout genre sur le petit écran actuellement. Les mini-séries inspirées de « true-crime » pullulent sur le petit écran et cette mini-série de Liz Hannah (The Dropout, Mindhunter) et Patrick Macmanus (Happy!, Dr Death) ne change pas vraiment la donne. Disons que l’erreur de The Girl from Plainville est de ne pas trop savoir comment justifier son existence dans le paysage télévisuel. Je crois que je préfère largement les documentaires aux séries adaptées de faits réels comme celle-ci, notamment car ici ce n’est pas suffisamment entrainant pour réellement créer un véritable engouement. Chaque mini-série de ce genre là cherche aussi à tout prix à humaniser les monstres qu’il y a derrière. Ici c’est Michelle Carter. Durant ces trois premiers épisodes elle apparaît comme quelqu’un pour qui on pourrait avoir de la compassion alors que dans la véritable histoire (qui a déjà donné lieu à un excellent documentaire « I Love You, Now Die » en 2019 sur HBO).
Adapté de l’article de Jesse Barron, paru dans Esquire, “The Girl from Plainville” et s’inspire de l’histoire vraie de Michelle Carter, cette jeune femme qui avait envoyé des sms macabres poussant au suicide. La mini-série explore la relation de Carter avec Conrad Roy III ainsi que les événements ayant conduit à la mort de ce dernier et, plus tard, à la condamnation pour homicide involontaire de la jeune femme.
Elle Fanning (Super 8, The Neon Demon) reste plutôt convaincante dans le rôle principal et Chloe Sevigny (Big Love) touchante dans le rôle de la mère de Conrad Roy mais ce n’est pas suffisant. Sauf que Elle Fanning est trop humaine pour le rôle ce qui me pose un problème vis-à-vis du récit original où l’on a l’histoire d’une jeune femme qui a manipulé et abusé de la faiblesse d’un jeune homme (qui a fini par se suicider !). Le premier épisode de The Girl from Plainville est assez correct, le second bien meilleur et le troisième d’un ennui mortel. Je ne comprends pas là non plus comment les scénaristes ont pu faire quelque chose d’aussi mal construit. Il y a certains moments où l’on a l’impression qu’il n’y a aucune continuité entre les scènes ce qui ne permet pas de créer quelque chose de fluide. Tout est tellement brutal que les scènes ne s’enchaînent pas et sortent bien trop souvent le téléspectateur du récit.
The Girl from Plainville aurait probablement dû être écrite sur un film de deux heures afin de rassembler les meilleurs éléments du récit plutôt que de tirer constamment sur la corde en espérant que cela fonctionne. Si le but semble de vouloir construire des personnages, leur donner de la profondeur et créer de la tension, tout ce que ces trois premiers épisodes de The Girl from Plainville ont réussi à faire c’est à m’ennuyer profondément. Si vous voulez vraiment découvrir l’histoire que cette série cache, je vous conseille vivement de vous pencher sur l’excellent documentaire qui a déjà adapté cette histoire. The Girl from Plainville n’est pas nécessaire et vous pouvez vraiment passer votre chemin à moins que vous aillez du temps à perdre.
Note : 4/10. En bref, The Girl from Plainville n’a pas vraiment d’occasion de montrer qu’elle mérite d’exister. Dommage.
Prochainement en France
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