61st Street (Saison 1, 8 épisodes) : une énième histoire de flics corrompus

61st Street (Saison 1, 8 épisodes) : une énième histoire de flics corrompus

61st Street est une série qui arrive à point nommé de par le sujet qu’elle exploite : celui de Moses Johnson, une star de son lycée qui est accusé d’avoir tué un officier de policier. Moses, qui n’a rien à voir avec cette histoire va devenir, à cause des manipulations de la police de Chicago et des médias quelque chose comme l’ennemi public numéro un. Peter Moffat (Criminel Justice, Your Honor) exploite donc une thématique qui n’est pas sans faire écho à celle de We Own This City (de David Simon). On parle encore fois de la corruption dans la police mais contrairement à la série de HBO, celle-ci a du mal à être réaliste et percutante. Au début on est plongés dans une aventure qui promet d’être rythmée et la présence de Courtney B. Vance au casting me rassurait. Sauf que 61st Street suit une histoire téléphonée qui n’offre pas de place aux surprises. Tout le monde finit par devenir mauvais dans cette série, simplement car pour tenir les huit épisodes il fallait bien un peu de méchanceté dans tous les recoins de Chicago.

 

Je comprends le fait que 61st Street cherche à critiquer le système judiciaire américain, le racisme systémique ou encore la corruption policière mais on est loin de la profondeur d’une série de David Simon. Lorsque vous avez vu les deux premier épisode il est facile de deviner à quoi pourrait ressembler la suite et fin de la saison. C’est exactement ce que l’on peut deviner et ce manque cruel d’effet de surprise me donne l’impression que Peter Moffat a complètement abandonné. Avec Your Honor et les incohérences narratifs, il insère dans cette nouvelle série un peu des mêmes astuces surréalistes qui ne permettent pas de croire au récit. Tout n’est pas raté non plus car il y a quelques éléments qui fonctionnent et des personnages suffisamment corrects (car bien incarnés) pour tenir le récit de bout en bout mais il y a tellement mieux ailleurs qu’il est difficile de se sentir pleinement concernés.

 

My way of thinking is, Cops see Blackness as a weapon. Being Black is like, I don’t know, I might as well have a gun, you feel me? So runnin’ and fightin’, like Moses did? That’s self defense. But they don’t see it like that, or they’re blind to it. But the thing to do is…is to make the blind see.

Il y a des lignes de dialogues qui sont bien écrites comme celle ci-dessus mais ces monologues impacts sont bien trop rares pour démontrer toutes les qualités d’écriture que 61st Street pourrait mettre en valeur. Notre héros dans 61st Street c’est Roberts (incarné par Courtney B. Vance), présent pour se battre pour les bonnes causes et les bonnes personnes et le vilain c’est le lieutenant Tardelli (Holt McCallany) qui incarne tout ce que l’on peut attendre en termes de clichés de la corruption dans le monde de la police. Visuellement, 61st Street nous offre ce filtre jaune qui commence à devenir un sacré problème dans de nombreuses séries. Je ne sais pas qui a créé cette mode mais elle doit s’arrêter tout de suite. J’ai l’impression de voir des séries à moitié en mode sépia. Lorsque quelque chose de réellement dramatique ou injuste se passe dans 61st Street, la série appuie alors tout de suite sur le moment comme si elle cherchait à le pointer du doigt. 61st Street n’avait pas besoin d’appuyer sur la détente à chaque fois qu’il y a quelque chose d’important qui se passe. Le téléspectateur peut être suffisamment intelligent pour le comprendre.

 

Ce qui m’a un peu plus séduit dans 61st Street c’est Martha Roberts, la femme de Franklin, politicienne en plein essor qui embrasse le mouvement de désarmement de la police, alerte sur le monde de moyens dans les écoles pour éduquer les enfants afin qu’ils ne tombent pas dans le crime organisé, etc. 61st Street a énormément de choses à développer autour de la politique dans la ville mais n’a pas toujours le temps de les mettre en avant. C’est pourtant un aspect qui a le mérite d’être soigné et qui permet d’oublier les facilités de l’intrigue policière principale.

 

Note : 4.5/10. En bref, il y a des dialogues qui fonctionnent, des intrigues intéressantes mais un enchainement de clichés et facilités qui n’aident pas à rendre le tout brutal et réaliste.

Prochainement en France

AMC+/AllBlk a renouvelé 61st Street pour une saison 2

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