16 Juin 2022
Tokyo Vice est annoncé comme le grand retour de Michael Mann (Heat, Miami Vice, Collateral) à la réalisation mais il n’a réalisé que le premier épisode donc je ne sais pas si c’est l’évènement principal de cette série. Produite par HBO Max, Tokyo Vice est l’histoire vraie et romancée d’un journaliste qui a enquêté et révélé au grand jour le crime organisé au Japon. Durant ces huit épisodes, la série nous plonge dans un récit étrange et sombre. Dès le départ, la mise en scène de Michael Mann vient donner le ton de la série même si le scénario manque un peu de punch. L’autre force de Tokyo Vice est le fait que la série nous plonge dans le Japon d’avant les réseaux sociaux ce qui évite de tomber dans la répétition de tout ce qui se fait déjà avec les nouvelles technologies. Les yakuza restent une matière parfaite pour une série, un peu comme les mafieux américains. En explorant l’influence des yakuza au Japon au travers de l’oeil d’un journaliste américain, Tokyo Vice se veut sophistiquée.
Après avoir quitté sa famille du Missouri, Jake a réussi à trouver un travail dans un prestigieux journal japonais et va rapidement découvrir des liens. Un lien entre tous les meurtres dont parle le journal et que tout le monde décrit comme des non événements. Je ne connais pas le livre écrit par le vrai Adelstein mais la série m’intriguait peut-être un peu plus que le résultat final. Tout ne fonctionne pas dans ces huit épisodes. Si Elgort est excellent sous les traits de Jake (et sa façon de maîtriser le japonais m’étonne d’autant plus) mais le personnage n’est pas toujours crédule. Disons que le scénario ne fait pas tout pour que l’on ait envie de croire à la véracité de son aventure alors que c’est pourtant inspiré de faits réels. J’ai par ailleurs appris que les histoires du vrai Jake ont été souvent remises en cause pour leur véracité. Si c’est ce que cherche à démontrer Tokyo Vice au travers du scénario alors c’est presque réussi (mais pas totalement non plus).
Dans la série, Jake infiltre donc le monde des yakuza et se créé une amitié entre lui et Hiroti Katagiri, un enquêteur. Sauf que là aussi tout coule un peu trop de source et rien n’est compliqué. Pourtant, Tokyo Vice est complexe et ambitieuse mais a parfois un peu de mal à créer quelque chose de complexe sur tout ce qu’elle entreprend. Elle peut donc se perdre les pinceaux entre les épisodes et avoir du mal à tout reconstruire au fil du temps. L’intrigue impliquant Sato et Samantha m’a donné l’impression qu’elle était là uniquement pour nous parler des yakuza de l’intérieur. Tokyo Vice a du mal à faire décoller cette partie tant elle a déjà de choses à raconter en parallèle. La série dans son intégralité fonctionne. La série aime nous accrocher avec toutes ses idées et c’est ce qu’il y a de plus percutant ici. Tout ce que la série présente aussi de la culture nippone permet de réellement se plonger au Japon sans penser que l’on a une série américaine.
Ajoutons à cela que Tokyo Vice a une ambiance différente par moment, notamment par l’exotisme qui semble fasciner la caméra des réalisateurs. Cela permet de créer un vrai style visuel entre le polar et quelque chose de totalement différent. Michael Mann parvient d’ailleurs à créer ce monde là à sa façon. Peu de choses semblent se passer, ce qui m’a par moment agacé. Disons que j’aurais préféré une série qui fait évoluer son histoire de façon solide et efficace sans perdre du temps dans de longues scènes contemplatives qui ne racontent que très peu de choses. Tokyo Vice n’aura donc pas dévoilé tout ce dont elle était réellement capable au fil des épisodes mais reste un divertissement à voir pour son originalité visuelle et quelques petites idées percutantes ici et là.
Note : 5.5/10. En bref, une belle promesse pas toujours tenue.
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