16 Avril 2024
Tokyo Vice est une excellente série dont je n’entends malheureusement jamais parler. Canal+ a beau en faire la promotion en France, on ne peut pas dire que tout le monde en parle. Après une première saison réussie, voilà une saison 2 plus étendue qui décide d’aller plus loin en agrandissant l’univers. Michael Mann avait alors réalisé le premier épisode de la série afin de nous introduire à un nouveau personnage qui sied bien à sa filmographie d’homme solitaire obsédé. Son dernier film, Ferrari, bien qu’il n’ait pas été à la hauteur de mes attentes présente la même typologie de personnage. Cette saison 2 manque justement d’un truc pour nous engager pleinement dans cette nouvelle saison. Les premiers épisodes ne sont pas les meilleurs car l’on sent que Tokyo Vice tente d’étendre son univers afin de creuser d’autres thématiques tout en gardant ce qui faisait le charme de la série dans sa première saison. Visuellement c’est toujours élégant. La série ne cherche pas le sensationnalisme et préfère justement se concentrer sur le développement des personnages et de l’intrigue avec eux.
Cela donne un rythme parfois étrange au récit mais cela ne veut pas dire que Tokyo Vice n’a pas quelque chose à raconter dans cette saison 2. Au contraire, elle s’améliore au fil des épisodes. Avec dix épisodes (vs huit pour la saison 1), Tokyo Vice a donc plus de temps mais parfois a aussi tendance à en gagner. Les deux premiers épisodes sont surtout là pour conclure l’histoire de la saison précédente. En échangeant un peu les relations platoniques de la saison précédente afin de développer d’autres personnages et intrigues, Tokyo Vice gagne en profondeur. Mais encore une fois il faut savoir être patient. Tokyo Vice fonctionne comme un polar noir qui prend le temps d’installer ses personnages et son univers. Bien que Tokyo Vice aime faire des détours afin de s’intéresser à tout le monde, laissant parfois un peu de côté l’univers très gangster de la saison 1, cela reste solide. Ne serait-ce que pour l’ambiance et une intrigue qui fonctionne.
La patience est donc le maître mot de cette saison 2. Plus atmosphérique que jamais, Tokyo Vice pose de vraies questions et apporte des réponses au fil des épisodes avec une certaine intelligence. C’est à partir du second épisode de la saison 2 que Tokyo Vice prend un peu plus son envol et parvient enfin à développer un peu plus son histoire. La suite c’est du bonheur si l’on sait apprécier les séries en slow burn. Les décors restent bien exploités eux aussi ce qui permet de développer là aussi encore plus les personnages dans des univers qui changent. Clairement, Tokyo Vice ne manque pas de moyens et c’est ce qui fait toute sa beauté. Pour une fois qu’une série de service de streaming ne donne pas l’impression d’avoir eu son budget divisé par deux, cela fait plaisir (peut-être que David Zavlav, le nouveau patron de Warner est fan de Tokyo Vice).
La saison 1 en poche, Tokyo Vice peut aussi aller de l’avant avec son père. La famille de Jake n’est plus une boite mystère que l’on doit découvrir au fil des épisodes. La série décide même d’être plus transparente autour de ses personnages, rendant le récit moins nébuleux. C’est une bonne chose car cela donne aussi une toute nouvelle allure à l’ensemble. Une saison 2 réussie qui donne envie de voir une saison 3.
Note : 8/10. En bref, une saison 2 réussie qui étend un peu plus l’univers tout en prenant le temps de le développer.
Diffusée sur Canal+, disponible sur Canal+ Séries et myCanal
Max n’a pas encore renouvelé Tokyo Vice pour une saison 3
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