Critique Ciné : The Sadness (2022)

Critique Ciné : The Sadness (2022)

The Sadness // De Rob Jabbaz. Avec Regina Lei, Berant Zhu et Tzu-Chiang Wang.

 

Voilà une sacrée surprise. Netflix peut aller se rhabiller avec son Resident Evil si les producteurs voient The Sadness. Voilà un vrai film d’horreur, probablement le meilleur depuis des années. The Sadness est la preuve que le cinéma d’horreur asiatique est finalement une sorte d’avenir du cinéma d’horreur*, s’éloignant des carcans américains pour mieux nous faire peur et nous offrir un spectacle sanglant. Ce qui manque au cinéma d’horreur actuellement c’est d’audace. En dehors des franchises et des remakes il n’y a plus vraiment d’originalité dans le cinéma d’horreur (Black Phone est une belle exception que j’ai presque oublié après avoir vu The Sadness). The Sadness reprend un principe vu et revu : une pandémie décime la population en transformation les infectés en pervers sadiques. The Sadness n’est pas votre film d’horreur typique c’est un film sauvage qui ose tout (même tuer des bébés !) avec des séquences gores mémorables (celle du métro est magnifique, rappelant presque Midnight Meat Train avec plus de monde) et une histoire qui symbolise parfaitement pas mal de problèmes de notre société.

 

Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C'est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l'esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles qu'elles n'auraient jamais pu imaginer...

 

Dès le début The Sadness donne le ton en se moquant ouvertement des émotions qui ont moqué les médecins parlant de la dangerosité de la COVID-19. Il n’est pas question du coronavirus dans The Sadness mais du virus Alvin qui a clairement été inspiré dans sa façon d’être traité par la pandémie que l’on connaît (les gens se moquent des restrictions et baissent la garde ce qui accentue dans le film les contaminations et la violence du virus). The Sadness se permet tellement de choses dans tous les sens qu’elle en dévient un véritable festin de l’horreur. C’est jouissif du début à la fin en plus d’être mis en scène au diapason. Les effets de style servent à la fois le récit et les situations quand dans d’autres films ce ne sont que des effets pour dire d’être présents. The Sadness ne veut pas que le spectateur pense à un film de seconde zone et se donne les moyens de sa réussite. Rob Jabbaz se permet tellement de choses que le film souffle un vent de liberté sur le genre horrifique bienvenu.

 

Il n’y a pas de victime ou de vilains dans The Sadness tant tout le monde peut devenir l’un et l’autre à la fois. C’est aussi ce qui fait tout l’intérêt de ce film surprise. La décalque du COVID est intéressante tant The Sadness se veut inscrit dans un univers réaliste. On a l’impression de vivre chaque moment faisant en plus de ça faire ressortir les pires pensées sadiques de tous les personnages introduits. Il y a une certaine forme d’ironique dramatique qui colle bien à la peau du cinéma d’horreur asiatique mais qui s’avère être un élément séduit. Le début est d’ailleurs plus comique que la seconde partie du film, plus sérieuse et touchante. The Sadness n’est pas qu’un massacre gore sur grand écran, c’est un grand film d’horreur qui vaut vraiment le coup d’oeil.

 

Note : 9/10. En bref, probablement l’un des meilleurs films d’horreur de ces dernières années. Gore, intelligent et surprenant avec l’émotion qu’il peut dégager instantanément.

Sorti le 6 juillet 2022 au cinéma

 

*le cinéma européen s’est également réveillé depuis quelques années. Notamment la France qui a produit quelques films mélangeant les idées américaines du genre avec un genre très français qu’est le film social.

 

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