22 Juillet 2022
En 1999, Russell T. Davies créait Queer as Folk suivant les aventures d’un groupe d’amis dans le quartier gay de Manchester. C’était une série magnifique, soignée et surtout un éveil plus tard pour moi (car je ne l’ai pas découverte en 1999). Son remake américain (lui aussi de 1999) suivait les aventures d’un autre groupe d’amis mais cette fois-ci à Pittsburgh en Pennsylvanie. On quitte la côte Est dans ce remake de Peacock pour la Louisiane dans le sud des Etats-Unis. Le début de Queer as Folk est une sorte d’hommage à la série américaine. Qui se souvient du Babylon, de cette ambiance de boîte de nuit transpirant l’homosexualité des années 90 et sa liberté. Dans Queer as Folk, les choses sont légèrement différente. Si l’on peut que l’on sait vers où l’on se dirige, la série préfère nous surprendre. La série de Showtime avait aussi son lot de scènes de sexe et Queer as Folk ne change pas trop la donne de ce point de vue là (même si elle est beaucoup moins subversive et généreuse).
Nouvelle-Orléans. Un groupe d'amis de la communauté LGBTQ+ voit leurs vies transformées à la suite d'une tragédie.
Disons que Queer as Folk n’explore pas tant que ça la sexualité de ses personnages et préfère en raconter la vie amoureuse, leurs sorties, la prise de drogue et tout ce qui peut avoir un lien avec la vie des personnages. Stephen Dunn (Closet Monster) tente de raconter une histoire qui a une ambiance de tragédie alors que l’intrigue de la saison est celle d’une tuerie dans un club gay et les conséquences que cela a sur notre héros, touché par ce qui s’est passé. On sent que le créateur de Queer as Folk (2022) ne voulait pas trop être comparé aux séries originales ce qui l’a conduit à transformer le propos. Si l’incident au Babylon est terrible et qu’il livre quelques moments touchants, l’écriture ne suit pas forcément. L’émotion que Queer as Folk tente de créer ne fonctionne pas toujours malgré toutes les tentatives qu’elle peut faire pour nous attacher aux personnages.
Je voulais vraiment aimer cette nouvelle génération mais les intrigues de cette série ne sont pas spécialement bien construite. C’est assez brouillon par moment, rendant le spectacle moins percutant à la fin. En huit épisodes il ne se passe finalement que très peu de choses en dehors du deuil de notre héros. Queer as Folk (2022) n’a pas la ferveur et la passion des séries originales. Il y a tellement de séries LGBT+ bien plus intéressantes que Queer as Folk actuellement sur les écrans comme Heartstopper sur Netflix. Queer as Folk veut aussi inclure tellement de personnalités différentes et d’identités différentes de la communauté, rendant l’écriture de tous les personnages assez complexe. Si certaines intrigues fonctionnent, d’autres beaucoup moins car en dehors de la fusillade au Babylon au début de la saison et des conséquences que cela a sur les personnages, cela manque de consistance.
Stephen Dunn se repose donc sur son idée de départ jusqu’au bout de la saison sans apporter de coeur et d’âme à sa série. Quelques moments sortent du lot mais ils sont bien trop rares pour réellement être à la hauteur des attentes. Il y a aussi un manque de réaliste dans la façon dont sont dépeints certains personnages. J’ai eu l’impression de perdre un peu mon temps et quand vous aurez vu (si vous allez au bout) les dernières minutes de la saison vous allez comprendre dans quelle direction veut aller cette série et ce n’est pas fameux. Vous avez aussi Kim Cattrall que j’étais heureux de découvrir et qui finalement a du mal à choisir les bons rôles (après How I Met Your Father, elle se retrouve dans des séries bien moins soignées qu’a pu l’être la suite de Sex and The City… c’est dire si elle aurait pas dû accepter And Just Like That). Je ne suis pas plus intéressé que ça à l’idée d’une saison 2. Queer as Folk (2022) n’a rien à voir avec ce que j’attendais d’une série estampillée « Queer as Folk ».
Note : 4.5/10. En bref, malgré quelques moments émouvants et d’autres sympathiques, la série est brouillonne dans sa façon d’utiliser sa tragédie et finit par devenir une fiction aussitôt vu aussitôt oubliée. On est loin de la série originale.
Disponible sur Starzplay
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