29 Août 2022
Les Lunettes Noires // De Dario Argento. Avec Ilenia Pastorelli, Asia Argento et Andrea Gherpelli.
Cela fait dix ans que Dario Argento n’avait pas réalisé de film et ses dernières incursions cinématographiques étaient pour le moins catastrophiques. Dracula 3D ressemblait à une mauvaise parodie, Giallo était une tentative de cinéma international raté et sans intérêt puis Mother of Tears, troisième volet de sa franchise inaugurée par Suspiria était… tout sauf bon. Je dois avouer que j’étais assez excité à l’idée de découvrir Les Lunettes Noires (Occhiali Neri) dans le sens où c’était un véritable retour aux sources pour le réalisateur, un petit giallo fauché. Le résultat est assez séduisant malgré des défauts qui par moment empêchent de pleinement se prendre au jeu. Certaines scènes gores sont fidèles à sa marque de fabrique (dont l’épilogue sanglant) et ces rythmes électro psychédéliques qui apportent forcément des petites touches de rappel du réalisateur. Le scénario n’est pas toujours réussi (notamment par les réactions bêtes de ses personnages qui n’ont parfois aucune cohérence) et l’héroïne mal choisie.
Une prostituée italienne rendue aveugle par un tueur en série lors d'une attaque, recueille un jeune chinois, dont la vie a également été détruite par les actions du maniaque. Il va devenir son allié dans une lutte terrifiante pour se débarrasser définitivement du tueur en série...
Le scénario de Occhiali Neri date de 2002. Cela fait des années que Dario Argento veut réaliser ce film mais qu’il ne l’a pas fait. Asia Argento, sa fille, qui n’a presque rien à jouer dans Les Lunettes Noires, aurait probablement été le personnage principal du film si celui-ci avait été tourné à l’époque. Je pense d’ailleurs qu’il aurait été mieux de voir Asia dans le rôle qu’Ilenia Pastorelli dont le jeu est plus qu’approximatif. Il y a tout de même quelque chose d’assez intéressant dans Les Lunettes Noires et c’est cette façon que le film a de célébrer les prostituées et de faire un réquisitoire contre la police et les hommes libidineux qui pensent être les maîtres du monde, surtout vis-à-vis des femmes. En sortant parfois de son propre cadre qu’est le giallo afin de se concentrer sur d’autres éléments (notamment la rééducation de l’héroïne après la perte de sa vue), on nous délivre un récit étonnant et assez touchant d’une certaine façon. Si Les Lunettes Noires n’est pas exempt de défauts, il n’en reste pas moins le premier bon film du réalisateur depuis près de vingt ans (depuis Opera probablement). En espérant voir Dario Argento retourner derrière une caméra pour nous sortir d’autres petites surprises.
Note : 6/10. En bref, une série B fidèle à Dario Argento qui s’avère être son premier « bon » film depuis près de vingt ans.
Prochainement en France
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